Informations générales
- Compositeur:Jean-Philippe Rameau
- Librettiste:Antoine Gautier de Montdorge
- Date de création:1739
- Lieu de création:France
- Nombre d'acte:4
- Langue originale:Français
- Maison d'opéra de la production originale:Académie Royale de Musique
Description de l'Œuvre
Les Fêtes d’Hébé ou les Talents Lyriques appartiennent au genre scénique appelé « opéra-ballet », un spectacle lyrique né de la tradition du ballet de cour et pratiqué uniquement en France au XVIIIème. Il disparaîtra à la fin du siècle quand le public se sera lassé de ses débordements jugés futiles et trop artificiels. La danse y tenait une place essentielle comme la beauté des costumes ou la féérie des décors renforcée par l’utilisation de la « machinerie » nécessaire aux effets spectaculaires. Les Indes Galantes (1735) de Rameau marquent l’apogée de ce genre mixte qui associe musique instrumentale, chant et danse selon une structure formée d’un prologue et d’entrées successives, reliées par un thème général. Ce type d’ouvrage où l’action dramatique se trouvait réduite à sa plus simple expression, ressemblait au spectacle de music-hall que nous appellerions aujourd’hui une « revue ».
Le public appréciait la succession des divertissements dont l’autonomie permettait une abondance de changements de costumes et de décors. Tout devait donc concourir au plaisir du spectacle : la variété de rythmes et d’atmosphères comme la réunion de divers talents, chanteurs, danseurs, metteur en scène et chorégraphe.
Les Fêtes d’Hébé s’imposèrent d’emblée avec une distribution exceptionnelle dans laquelle figurait la célèbre danseuse Marie Sallé en Terpsichore. Ce succès fut durable comme en attestent de nombreuses reprises jusqu’à la mort de Rameau. Le génie du compositeur est d’avoir su tirer le meilleur parti de ces « Entrées », reliées entre elles de la manière la plus artificielle. Jouant de tous les registres, comique, tragique ou pastoral, Rameau parvient à dépasser le pur agrément d’une musique de divertissement pour donner quelques-unes de ses plus belles pages au nombre desquelles se trouvent les airs de Sapho et d’Iphise. La beauté des chœurs et la réussite des danses contribuent à faire de cette œuvre raffinée et variée une des plus remarquables illustrations de l’ « opéra-ballet ».
Résumé des Fêtes d’Hébé ou Les Talents Lyriques
Hébé, déesse de la jeunesse, quitte le séjour de l’Olympe pour la terre. Les Zéphirs la transportent sur les bords de la Seine où « les Talents qu’on chérit sur la scène lyrique » vont être célébrés. La Poésie, la Musique et la Danse seront tour à tour évoquées.
Prologue
Hébé a quitté l’Olympe. Elle est lasse de subir les assiduités de Momus. Les Grâces et l’Amour l’accompagnent. Les Zéphirs conduisent le char de la déesse sur les bords de la Seine où vont être célébrés les arts de la scène lyrique.
Première entrée : La Poésie
La poétesse Sapho se lamente (« Bois chéri des Amours ») car son amant Alcée a été exilé par le roi de Lesbos, Hymas. Sapho fait représenter devant lui une fête allégorique qui célèbre l’amour contrarié d’une Naïade pour un Ruisseau. Hymas, touché par ce spectacle, accorde la grâce d’Alcée (« Chantons Sapho »).
Deuxième entrée : La Musique
Iphise, la fille de Lycurgue, le roi de Sparte, doit épouser Tyrtée, dont les chants ont su la séduire (« Pour rendre à mon hymen »). Mais les dieux annoncent que seul le vainqueur des Messéniens pourra épouser Iphise (« Frappe, détruis les guerres de Messène ! »). Tyrtée relève ce défi et revient vainqueur grâce à son art du chant. Lycurgue lui accorde la main de sa fille et Apollon se joint à la fête (« Eclatante trompette »).
Troisième entrée : La Danse
La bergère Eglée, danseuse émérite, est sur le point de se choisir un époux, comme le lui a promis la muse de la danse, Terpsichore. Eurilas aimerait être choisi, mais il a pour rival le dieu Mercure qui danse plus magnifiquement (« Tu veux avoir la préférence »). Eglée, conquise (« Une tendre bergère »), choisit Mercure qui s’était déguisé en berger pour ne pas influencer son choix. Terpsichore vient présider la fête qui suit. Elle couronne Eglée, Nymphe de la danse.
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