La Cenerentola au Festival de Pentecôte de Salzbourg en quelques mots
Cette année, le Festival de Pentecôte de Salzbourg célébrait Gioacchino Rossini et son œuvre, à l’occasion de son édition 2014.
Le festival s’est ouvert avec une nouvelle production de La Cenerentola. L'occasion toute particulière de rencontrer la directrice du festival, Cecilia Bartoli, puisqu’elle y incarne le rôle-titre – l’un de ses rôles les plus réputés sur scène. Le public pouvait ressentir toute la mesure de la joie et de l’énergie que la cantatrice sait offrir à ce personnage, tant au niveau scénique que lyrique.
Damiano Michieletto et Paolo Fantin, en charge de la mise en scène et des décors, ont su recréer une ambiance italienne typique. Alidoro, en arrivant sur terre, atterrit dans un rade italien miteux, qui se trouve être l’affaire de Don Magnifico. Sa belle-fille, la Cenerentola, bien que maltraitée, investit toute son énergie pour faire tourner le bar avec ambition : cuisinant, s’occupant du service et nettoyant autour d’elle autant que se peut – Cecilia Bartoli y met tout son talent, reflété au travers de son jeu d’actrice et de sa prestation vocale de soprano colorature.
Doté de ses pouvoirs magiques, Alidoro transpose la scène en un clin d’œil, qui voit alors naître le palais de Don Ramiro : un bar moderne et stylisé où se rendent de jeunes italiens amateurs de fêtes ainsi que des « chasseurs de VIP ». La scène est vivante, on y retrouve de très bonnes idées sans que jamais trop ne soit fait, et elle permet de suivre aisément l’histoire d’amour et de la développer.
Le jeune ténor mexicain Javier Camarena est un chanteur talentueux et présente une voix puissante, fraîche et pleine d’éclat sans aucune difficulté, polyvalente et sûre dans les aigus, volumineuse.
Bien que les sœurs de la Cenerentola soient hilarantes de par leurs formes corporelles respectives – une petite et mince, Lynette Tapia, et une grande et charpentée, Hillary Summons – leur voix ne semblent pas convaincre.
L’ensemble Matheus, dirigé par Jean Christophe Spinosi, demeure indifférent et sans réelle émotion. On regrette un manque d’italianité.
Le public frissonne lors du finale de Cecilia Bartoli, saluée d’un tonnerre d’applaudissements aux côtés de Javier Camarena, mais semble un peu plus réticent à la présentation de l’orchestre et de son chef.
Librement traduit de la chronique anglaise d'Helmut Pitsch
12 juin 2014 | Imprimer
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