Informations générales
- Nom:Carreras
- Prénom:José
- Date de naissance:05/12/1946
- Nationalité:Espagne
- Tessiture:Ténor
Biographie
José Carreras a été un des chanteurs les plus charismatiques de sa génération. C’est un enfant prodige qui chantait à onze ans à la radio nationale un des « tubes » de l’opéra, « La donna è mobile », le fameux air du Duc de Mantoue dans Rigoletto de Verdi. Bientôt, Montserrat Caballé remarque ce jeune ténor au talent prometteur et, impressionnée par ses dons, elle décide de favoriser le démarrage de sa carrière. Avant ses trente ans, avec près de vingt-quatre rôles à son répertoire, José Carreras est déjà devenu un artiste incontournable, aussi recherché que Luciano Pavarotti ou Placido Domingo. Il enthousiasme le public grâce à la beauté de son timbre clair et chaud qui pouvait se colorer brusquement de teintes sombres. Le chanteur est de surcroît un acteur convaincant. En 1986, il tourne son premier film, Romanza final, qui met en scène un célèbre ténor espagnol, Julian Gayarre (1844-1890). L’année suivante, le producteur Daniel Toscan du Plantier lui propose d’être le partenaire de Barbara Hendricks dans La Bohème de Puccini réalisée par Luigi Comencini. Malheureusement, le projet ne pourra pas aboutir car on vient de découvrir que le chanteur est atteint d’une leucémie aiguë dont il a très peu de chance de guérir. A quarante et un ans, José Carreras est fauché en pleine gloire. Il parviendra miraculeusement à triompher de la maladie pour remonter sur scène mais sa voix ne sera jamais plus la même.
Montserrat Caballé et José Carreras
José Carreras est né à Barcelone le 5 décembre 1946. Dès son enfance, il se passionne pour le chant et son attirance pour l’opéra se voit confortée quand il découvre à six ans le film The Great Caruso, avec le ténor Mario Lanza. A onze ans, le petit José apparaît pour la première fois dans un intermezzo de Manuel de Falla sur la scène du Liceu de Barcelone, avant d’y faire ses vrais débuts de ténor lyrique, le 8 janvier 1970, aux côtés de sa compatriote Montserrat Caballé, l’une des plus célèbres divas du XXème siècle. Ce soir-là, José Carreras est Flavio dans Norma et Montserrat Caballé chante pour la première fois le rôle-titre de l’opéra de Bellini. La chanteuse va prendre sous son aile le jeune ténor en faisant de lui son partenaire privilégié dans plusieurs ouvrages belcantistes comme Lucrèce Borgia de Donizetti ou Maria Stuarda du même Donizetti, donnés au Royal Festival Hall.
En décembre 1971, José Carreras remporte le concours « Giuseppe Verdi » à Parme, où il est immédiatement engagé pour chanter Rodolfo dans La Bohème de Puccini. La carrière du jeune ténor est lancée. Toutes les grandes scènes internationales l’accueillent. En 1974, il est Alfredo dans La Traviata à Covent Garden, ou encore le Duc de Mantoue dans Rigoletto au Staatsoper de Vienne. Après Verdi, il est acclamé dans Puccini en Mario Cavaradossi de Tosca au Metropolitan Opera de New-York. En 1975, il retrouve Verdi avec Riccardo dans Un Ballo in maschera à la Scala de Milan. Les triomphes s’accumulent mais le chanteur ne sait pas résister aux nombreuses sollicitations et il lui arrive un peu trop souvent d’accepter des rôles trop lourds pour lui, comme celui de Radamès dans Aïda que lui propose Herbert von Karajan en 1979 au Festival de Salzbourg. José Carreras doit se prémunir contre la tentation de s’aventurer dans le répertoire de ténor lirico spinto, car son domaine est davantage celui des rôles belcantistes comme Nemorino dans L’Elixir d’amour ou Edgardo dans Lucia di Lammermoor, deux chefs-d’œuvre de Donizetti.
Les Trois Ténors, Placido Domingo, Luciano Pavarotti, José Carreras
L’année 1987 marque un basculement dans la carrière du ténor espagnol qui doit désormais consacrer toutes ses forces au combat contre la leucémie dont il est atteint. Après un an d’hospitalisation, il est guéri et il recommence à donner des récitals dès 1988. L’année suivante, il retrouve Montserrat Caballé pour la création de Cristobal Colon de Leonardo Balada au Liceu de Barcelone. Profondément marqué par son expérience de la maladie, José Carreras décide de créer une fondation pour soutenir la recherche contre la leucémie. Afin de récolter les fonds indispensables à son projet, le ténor sollicite ses deux amis Luciano Pavarotti et Placido Domingo pour donner un grand concert la veille de la finale de la Coupe du monde de football. Le 7 juillet 1990, a lieu, sous la direction de Zubin Mehta, le premier concert dit des « Trois Ténors ». Retransmis par les télévisions du monde entier, l’événement remporte un succès planétaire et le disque se vend à des millions d’exemplaires. Jusqu’en 2002, le concert des « Trois Ténors » sera donné à l’occasion de chaque Coupe du monde de football. Grâce à ses deux amis, José Carreras reprend sa carrière de façon éclatante tout en récoltant des fonds pour sa fondation.
Au fil du temps, le chanteur doit espacer ses apparitions sur scène. En 2002, au Japon, il chante pour la dernière fois le rôle-titre d’un opéra d’Ermanno Wolf-Ferrari, Sly. Cet ouvrage, créé à la Scala de Milan en 1927, est très rarement donné. Après cette ultime apparition dans un opéra, José Carreras ne se produit plus qu’en récital, consacrant le reste de son temps à sa fondation. Pour retrouver la voix exceptionnelle de celui qui demeure un des plus grands ténors de sa génération, il nous reste une très riche discographie, fidèle témoignage du talent d’un artiste dont l’ardeur et le charme ont conquis des millions d’amateurs à travers le monde.
Commentaires