Informations générales
- Compositeur:Giuseppe Verdi
- Librettiste:Salvatore Cammarano
- Date de création:1849
- Lieu de création:Italie
- Nombre d'acte:4
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:Teatro Argentina
Description de l'Œuvre
La Battaglia di Legnano occupe une place particulière dans l’œuvre de Verdi. Aucune autre n’est liée aussi étroitement aux événements politiques de l’année 1848 dont les retombées influencent les étapes de la composition et déterminent le triomphe de la création à Rome, où la révolution semblait devoir l’emporter. Dans le sillage des mouvements révolutionnaires qui secouent l’Europe, l’ouvrage marque la pleine adhésion de Verdi à la cause du « Risorgimento », la fameuse « renaissance » cherchant à réaliser l’unité italienne contre la volonté de l’Autriche. L’Italie est mentionnée 30 fois dans La Battaglia di Legnano, qui suscita une telle ferveur patriotique que le dernier acte fut bissé entièrement le soir de la première. Composée à la fin de ces fameuses « années de galère » durant lesquelles Verdi a écrit quelque quatorze opéras pour répondre aux attentes du public, cette œuvre de circonstance est donc fortement liée aux aspirations des partisans du « Risorgimento ». Tous les éléments de nature à exalter le sentiment national sont exploités par un livret construit sur un triangle amoureux traditionnel : Arrigo qu’on croyait mort au combat revient miraculeusement pour découvrir que son ami Rolando a épousé sa fiancée Lida, laquelle continue à nourrir de tendres sentiments pour lui. On a souvent souligné la présence d’une influence du « grand opéra à la française » dans cette œuvre écrite à Paris où Verdi séjournait alors en compagnie de Giuseppina Strepponi. On perçoit même un écho de La Marseillaise dans l’ouverture. Le caractère grandiose de l’instrumentation, l’orchestration très raffinée et l’utilisation de vastes tableaux scéniques rappellent l’art de Meyerbeer ou celui d’Halévy. La Battaglia di Legnano n’est jamais parvenu à sortir de l’oubli en dépit de quelques reprises notables comme celle de la Scala en 1961. Cependant la partition recèle plusieurs pages magnifiques annonciatrices des opéras de la maturité.
Résumé
Les villes de Lombardie ont formé une ligue pour combattre l’invasion lancée par l’empereur Frédéric Barberousse. Arrigo, qu’on croyait mort au combat, revient à la tête des Véronais à la grande joie de son ami Rolando, chef des Milanais. Malheureusement, Arrigo découvre que Lida, qui fut autrefois sa fiancée, est devenue l’épouse de Rolando. Il ne lui reste plus qu’à mourir pour l’Italie en combattant aux côtés des Chevaliers de la Mort, liés entre eux par un pacte d’honneur. Rolando prend connaissance d’une lettre que sa femme adresse à Arrigo. Fou de jalousie, il décide de se venger en empêchant Arrigo de rejoindre ses compagnons au combat. Arrigo parviendra à s’échapper pour mourir en héros juste avant d’avoir pu témoigner de la loyauté de Lida à l’égard de son mari.
Acte 1
On célèbre à Milan la création de la Ligue Lombarde constituée contre l’empereur Frédéric Barberousse. Rolando, chef des Milanais, retrouve avec une joie inespérée (Ah ! m’abbracia) son ami Arrigo que tous tenaient pour mort. Les chefs des différentes villes jurent fidélité au pacte contre Barberousse, s’engageant avec ferveur à lutter jusqu’à leur dernier souffle. Arrigo accompagne Rolando dans son palais où l’attend Lida, son épouse, autrefois fiancée à Arrigo. Restée seule avec Arrigo, Lida tente de se justifier. Elle a cru son fiancé mort au combat et son père l’a poussée à épouser Rolando. Mais Arrigo repousse ses explications. Il ne lui reste plus qu’à mourir pour défendre sa patrie (« E ver, sei d’altri ? – T’amai »).
Acte 2
Rolando et Arrigo unissent leurs efforts pour tenter de convaincre le conseil de la ville de Côme de rallier leur cause. Mais ils essuient un refus. L’empereur Barberousse surgit en personne pour les menacer et leur prédire l’écrasement de Milan et de la Ligue en proclamant qu’il est « le destin de l’Italie ».
Acte 3
Arrigo prête serment aux Chevaliers de la Mort qui ont juré de donner leur vie pour la patrie. Lida charge sa servante de faire parvenir une lettre à Arrigo dont elle pressent la mort prochaine. Rolando s’apprête à partir combattre et confie la garde de son épouse et de son fils à son ami Arrigo. Mais prenant connaissance de la lettre de Lida, il décide de se venger d’une trahison qu’il soupçonne à tort (« Ahi ! Scellerate alme d’inferno »). Il décide d’empêcher Arrigo d’aller au combat en l’enfermant avec Lida venue le rejoindre pour une explication. Arrigo n’a pas d’autre choix que de sauter par la fenêtre au cri de : « Viva Italia » !
Acte 4
Lida prie avec tous les Milanais pour la victoire. On annonce la défaite de l’armée de Barberousse et sa mort probable causée par Arrigo. La joie de Lida est brutalement interrompue : Arrigo est ramené, mortellement blessé. Il meurt entouré de Lida et de Rolando auquel il s’est réconcilié en lui jurant que sa femme était innocente.
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