La fiancée du Tsar - Tsarskaya Nevesta

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Informations générales

  • Compositeur:Nikolaï Rimski-Korsakov
  • Librettiste:Nikolaï Rimski-Korsakov
  • Date de création:1899
  • Lieu de création:Russie, fédération de
  • Nombre d'acte:4
  • Langue originale:Russe
  • Maison d'opéra de la production originale:Théâtre Solodovnikov

Description de l'Œuvre

Description Acte 1Acte 2Acte 3Acte 4

La fiancée du Tsar est le 9e opéra de Rimski-Korsakov, et occupe dans l’ensemble de son œuvre une place relativement singulière. En effet, on a coutume de voir en Rimski-Korsakov, par ses recherches toujours élargies sur le timbre, le précurseur de Stravinsky ou de Prokofiev. On le voit également comme l’auteur d’un univers de légende et de magie. Or La fiancée du Tsar est anachronique et particulière sur ces deux points. Car d’un point de vue musical, on est bien plus proche de Rossini que de l’aspect explosif qui fait l’appartenance de notre compositeur au « groupe des cinq », s’il est vrai que cet opéra montre un souci profond du bel canto et du cantabile, plaçant les voix à l’honneur à un point tel que Rimski-Korsakov avait d’ailleurs écrit toute la partie vocale, avant d’y joindre l’orchestration dans un second temps. D’autre part, au lieu de légendes fantastiques, le sujet est ici librement inspiré d’un drame historique : le décès de la troisième femme d’Ivan le Terrible, quelques jours après leurs noces.
On remarquera néanmoins que les éléments de légendes et de contes russes ne sont pas purement et simplement mis de côté : ainsi cet opéra met au centre de son intrigue des filtres de sorcier, ainsi le manichéisme du monde noir, arbitraire et barbare des opritchniks d’un côté, et celui lumineux des traditions et de la famille d’un autre côté, rappellent bien des contes par leur opposition. Et surtout enfin, la riche tradition russe du contrepoint et l’accent mis sur la beauté des airs nous envoûtent dans un monde tout autre, de « gentils » et de « méchants », de sorcellerie et de passions, d’un imaginaire russe qui nous transporte par moments bien loin de notre monde présent.

Acte 1

L’opéra s’ouvre sur les affres de l’opritchnik Grigori Griaznoï, qui s’est vu refuser la main de la jeune Marfa, fille du marchand Sobakine. Marfa en effet est promise à Ivan Likov, qu’elle aime depuis leur plus tendre enfance.
Arrive alors Ivan Likov, suivi des membres de la garde du Tsar Ivan le Terrible : on entame un joyeux banquet, rythmé de chants en l’honneur du Tsar. Lors de ce banquet, on prie Lioubacha, maîtresse de Griaznoï, de chanter : on raconte en effet qu’elle a une voix tout à fait envoûtante. Lioubacha chante un air triste, dénué de tout accompagnement orchestral, dans lequel transparaît le fait qu’elle ne se croit plus aimée par Griaznoï. Les hommes l’écoutent attentivement, et notamment le médecin du Tsar, Bomélius, qui semble séduit par la jeune fille.
Tous les compères s’en vont ensuite, il ne reste plus que Griaznoï et Bomélius ; Lioubacha se cache pour écouter leur échange. Elle entend Griaznoï demander à Bomélius de lui concocter une potion pour que Marfa tombe amoureuse de lui.
Restée seule avec Griaznoï, Lioubacha le supplie de continuer à l’aimer et de ne pas la quitter, mais en vain. Lioubacha se jure alors de se venger de la jeune Marfa.

Acte 2

On entend les fidèles sortir du monastère ; tout le monde discute des prochaines fiançailles du Tsar. Marfa attend le retour d’Ivan Likov, chante son amour pour lui à son amie Douniacha. On voit passer silencieusement une silhouette masculine inquiétante, qui regarde de façon insistante les deux jeunes filles : on apprendra par la suite qu’il s’agissait du Tsar lui-même. Le sang des jeunes filles est un instant glacé par cette rencontre, mais très vite elles retrouvent Ivan et Sobakine, dans la gaieté d’un grand quatuor qui se réjouit du mariage prochain de Marfa et Ivan.
Lioubacha, quant à elle, est partie à la recherche de Marfa. Lorsqu’elle l’aperçoit, Lioubacha est époustouflée par la beauté de Marfa. Se sentant profondément menacée, elle demande à Bomélius de lui préparer une potion pour ôter lentement la beauté de Marfa, en échange de sa bague en émeraude et d’un collier de perles. Mais Bomélius, séduit par Lioubacha, veut qu’elle s’offre à lui. Elle refuse tout d’abord, puis, entendant chez les Sobakine des rires qui témoignent de la joie de Marfa, elle cède et promet à Bomélius de s’offrir à lui en échange de la potion. Dès lors, le destin de Lioubacha est tracé : « j’ai acheté ta beauté, mais je le paierai chèrement, avec mon honneur », chante-t-elle à la fin de l’acte II.

Acte 3

Sobakine explique à Ivan Likov qu’il doit temporairement différer le mariage, car le Tsar est à la recherche d’une épouse et Marfa ainsi que son amie ont été inscrites sur la liste des jeunes filles dont il souhaite faire la connaissance. Ivan s’inquiète, mais très vite la mère de Douniacha vient donner des nouvelles des rencontres du Tsar : ce dernier a semblé s’intéresser à sa fille, et non à Marfa.
On prépare alors les fiançailles de Marfa et Ivan ; Griaznoï en profite pour verser la potion dans la coupe que Marfa boit ensuite pour célébrer ses fiançailles avec Ivan.
Mais avant que l’on puisse voir l’effet de la potion, la garde du Tsar interrompt la fête : le Tsar a choisi Marfa pour future épouse, elle doit donc le rejoindre sur le champ.

Acte 4

A la veille du mariage de Marfa et du Tsar, Sobakine se lamente de l’état de sa fille, malade d’une façon inexplicable. Griaznoï, certain qu’elle se meurt d’amour pour lui, demande à la voir et lui annonce qu’Ivan Likov l’a empoisonnée avec un filtre d’amour ; il lui raconte que pour cette raison, il a tué Ivan Likov de ses mains. A ces mots, Marfa s’évanouit d’horreur. Griaznoï pense alors que l’élixir n’a pas fonctionné…
Mais lorsque Marfa se réveille, la jeune fille est dans une grande confusion. Elle prend Griaznoï pour Ivan, et pense qu’elle a rêvé tout ce qui s’est passé depuis l’annonce de ses fiançailles avec le Tsar. C’est la scène de la folie de Marfa.
Griaznoï, voyant qu’il a détruit l’esprit de la jeune fille, rongé de culpabilité, avoue tout : c’est lui qui l’a empoisonnée avec un filtre d’amour fait par Bomélius, et il a manifestement été trompé sur la nature de la potion ; il a par ailleurs calomnié Ivan Likov auprès du Tsar. Il est emmené par les gardes pour être exécuté, mais la scène est interrompue par l’arrivée de Lioubacha. Elle raconte qu’elle avait entendu la conversation entre Bomélius et Griaznoï, et qu’elle a demandé à Bomélius un filtre propre à détruire les charmes de Marfa. Elle a ensuite substitué son filtre à celui de Griaznoï, de telle sorte que celui qu’a bu Marfa est en réalité le filtre commandé par Lioubacha. Fou de rage, Griaznoï la tue, avant d’être emmené par les gardes, pendant que la pauvre Marfa, étrangère à tout ce qui se passe, se contente gaiement de le prier de revenir la voir le jour suivant.

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