Informations générales
- Compositeur:Gaetano Donizetti
- Librettiste:Felice Romani
- Date de création:1830
- Lieu de création:Italie
- Nombre d'acte:2
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:Teatro Carcano
Description de l'Œuvre
« Tous disent qu’ils ne se souviennent pas avoir été présents à un triomphe aussi éclatant. J’étais si heureux que j’avais envie de pleurer. » C’est ainsi que Gaetano Donizetti décrit à sa femme l’accueil fait à Anna Bolena, son vingt-neuvième opéra composé en moins d’un mois. Le livret de Felice Romani, un des librettistes les plus doués de l’époque, lui offrait des personnages d’une grande force confrontés à des situations d’une étonnante puissance dramatique. Le douloureux chemin que doit suivre inéluctablement Anna Bolena, condamnée à une mort décidée d’avance au mépris de toute justice, constitue la trame de cet ouvrage qui marque l’entrée de l’opéra italien dans l’ère nouvelle du romantisme. Donizetti, débarrassé de l’influence rossinienne, parvient à renouveler son écriture musicale pour réaliser un accord parfait entre l’art du bel canto et l’émotion théâtrale portée par des personnages bouleversants. La célèbre Giuditta Pasta, première interprète de Norma et de la Somnambule, devait créer le rôle-titre. Donizetti s’imprégna pleinement de toutes les ressources qu’offrait cette voix très particulière à la tessiture de soprano dramatique colorature. Le défi que constitue une partition semée de multiples difficultés vocales, ajouté au désintérêt progressif pour un univers jugé grandiloquent et artificiel, peuvent expliquer la disparition de l’ouvrage depuis la fin du XIXème siècle - jusqu’à son éclatante résurrection en 1957 à la Scala : Maria Callas, au timbre de soprano ample capable de vocaliser avec le plus grand raffinement, et la somptueuse mise en scène de Luchino Visconti, firent alors renaître triomphalement Anna Bolena, chef-d’œuvre du bel canto romantique. Plus récemment, la grande Anna Netrebko a donné une magnifique interprétation de cette reine injustement sacrifiée.
Résumé
Le roi Enrico (Henry VIII) a jeté son dévolu sur Giovana (Jane Seymour) une fille d’honneur de la reine Anna (Anne Boleyn) qu’il avait précédemment obligée à se séparer de son amant lord Percy pour l’épouser. Afin de pouvoir satisfaire ses nouveaux désirs, le roi cherche désormais à accuser Anna de trahison. Il fait rappeler d’exil lord Percy toujours amoureux et trouve prétexte d’une entrevue qu’il surprend entre les deux anciens amants pour accuser Anna qui sera emprisonnée, jugée et condamnée à mort injustement.
Acte 1
Après avoir divorcé pour épouser Anna, Enrico a jeté son dévolu sur Giovanna qui se refuse à entretenir avec lui une liaison illégitime. Enrico cherche désormais un prétexte pour accuser Anna de trahison. Il a rappelé d’exil son ancien amant, Lord Percy qui, au cours d’une entrevue secrète, avoue à Anna sa passion puis menace de se transpercer avec une épée quand elle refuse de l’écouter davantage. Le jeune musicien Smeton, lui aussi amoureux de la reine, surprend leur rencontre et se méprend sur les intentions de Percy qu’il soupçonne de vouloir assassiner Anna. Son intervention provoque l’arrivée d’Enrico. Accusant sa femme d’adultère, le roi fait arrêter tout le monde. Anna comprend que son destin est scellé (« Ah, segnata è la mia sorte »).
Acte 2
Anna est emprisonnée dans la Tour de Londres. Giovanna vient lui rendre visite en lui conseillant de plaider coupable. Anna découvre en elle sa rivale, qu’elle commence par maudire avant de réaliser que seul Enrico est coupable. Giovanna, émue par la générosité de la reine, la quitte désespérée. Anna et Percy, accusés de trahison, sont condamnés à mort. Giovanna implore en vain la clémence du roi. Anna perd la raison. Elle délire croyant revivre le jour de son mariage avec Enrico tandis que les condamnés se préparent à mourir et que retentissent les cloches et le son du canon qui annoncent les noces de Giovanna et Enrico (« Coppia iniqua, l’estrema vendetta »).
Pour aller plus loin
« Tous disent qu’ils ne se souviennent pas avoir été présents à un triomphe aussi éclatant. J’étais si heureux que j’avais envie de pleurer. » C’est ainsi que Gaetano Donizetti décrit à sa femme l’accueil fait à Anna Bolena, son vingt-neuvième opéra. Composé en moins d’un mois, ce nouvel ouvrage établit la renommée du compositeur en marquant l’entrée de l’opéra italien dans l’ère nouvelle du romantisme. Le livret de Felice Romani, un des librettistes les plus doués de sa génération, met en scène des personnages flamboyants confrontés à des situations d’une étonnante puissance dramatique.
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