Informations générales
- Compositeur:Richard Wagner
- Librettiste:Richard Wagner
- Date de création:1836
- Lieu de création:Allemagne
- Nombre d'acte:2
- Langue originale:Allemand
- Maison d'opéra de la production originale:Opernhaus des Theater Magdeburg
Description de l'Œuvre
Composée juste près Les Fées, premier opéra achevé de Wagner, La défense d’aimer témoigne d’une inspiration totalement différente. « J’étais attiré par le sujet de ‘Mesure pour mesure’ mais, en accord avec mon état d’esprit du moment… J’entendis combattre l’infamie puritaine et écrire un livret qui serait une glorification hardie de la ‘liberté des sens’… Je voulais fustiger l’hypocrisie coupable qui transgresse les lois naturelles dans la censure des mœurs ». Wagner revendique très nettement l’éclairage particulier qu’il entend donner à la célèbre comédie de Shakespeare qui lui sert de modèle. Très loin de l’esthétique romantique des Fées, il cherche son inspiration dans les idées du mouvement « Jeune Allemagne », prônant l’émancipation politique et artistique qui s’accompagne d’une libéralisation des mœurs. Wagner allait d’ailleurs bientôt se rallier aux idéaux socialistes et à la doctrine sensualiste du philosophe Feuerbach. La Défense d’aimer apparaît comme une charge juvénile contre un certain conformisme allemand dans un style musical où les réminiscences d’Auber et de Donizetti se mêlent à la tradition allemande du « singspiel ». Composé alors que Wagner est nommé directeur musical à Magdebourg, l’ouvrage se situe dans le sillage de la programmation italienne du théâtre qu’il y dirigeait. La création eut lieu pendant la semaine sainte sous la condition expresse que le titre serait changé ! La défense d’aimer dont le livret semblait du dernier subversif, devint La Novice de Palerme. Mais la deuxième représentation est annulée à cause d’une bagarre dans les coulisses. On doit immédiatement s’excuser devant les trois seuls spectateurs qui s’étaient déplacés !
L’avenir n’est pas plus propice à cet opéra de jeunesse dont Wagner offrira la partition à son fervent admirateur et mécène, le roi Louis II de Bavière. Aucune des très rares productions (1933, 1972 et 1983) n’est parvenue à imposer cette Défense d’aimer.
Résumé
À Palerme, au XVIème siècle, le gouverneur Friedrich a entrepris de moraliser la vie de ses concitoyens en proclamant une série de décrets de la plus grande rigueur. Claudio, un jeune noble aux mœurs légères, est condamné à mort pour une affaire amoureuse. Son ami Luzio cherche de l’aide auprès de la sœur de Claudio, novice au couvent de Sainte-Elisabeth. Pour sauver son frère, la jeune fille s’offre à Friedrich qui en est immédiatement tombé amoureux. Elle lui donne un rendez-vous secret dans un des lieux de débauche dont il a lui-même interdit la fréquentation : ainsi pense-t-elle révéler à tous son double-jeu d’hypocrite. Friedrich sera pris au piège, mais échappera à la colère populaire car toutes ses lois seront abrogées et transgressées au cours d’un carnaval endiablé.
Acte 1
Durant son absence, le roi de Sicile a confié son royaume à Friedrich, son régent allemand. Ce dernier entend imposer à tous une loi morale des plus strictes, interdisant toute forme de festivité. Claudio, jeune noble expert en galanteries, est arrêté et condamné à mort. Son ami Luzio prend la tête d’une rébellion. Il avertit la sœur de Claudio, la novice Isabella, afin qu’elle intercède auprès de Friedrich. Luzio tombe amoureux d’Isabella mais elle refuse ses avances. La jeune fille a recueilli les confidences d’une autre nonne, Marianna, qui n’est autre que l’épouse répudiée de Friedrich. Isabella s’offre au gouverneur en échange de la vie de son frère. Elle entend bien parvenir à confondre l’hypocrite censeur qu’est Friedrich.
Acte 2
Isabella va voir son frère en prison. Elle est stupéfaite de constater qu’il ne s’émeut guère de l’infâmant marché qu’elle vient de conclure avec Friedrich. Elle fixe un rendez-vous à Friedrich qui n’hésite pas à transgresser les interdits qu’il a édictés pour les autres. Marianna se rend au rendez-vous à la place d’Isabella. Le tartuffe, qui n’a pas même renoncé à faire exécuter Claudio, est pris sur le fait. Démasqué, il s’attend à subir la colère du peuple. Mais on se contente de déclarer l’abolition de ses dures lois morales. Claudio est libéré et porté en triomphe. Isabella accepte Luzio. Et Friedrich devient le roi des fous au cours d’un carnaval qui conduit les amants à s’abandonner à tous les excès dans la joie la plus débridée.
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