Informations générales
- Compositeur:Gioacchino Rossini
- Librettiste:Giuseppe Maria Foppa
- Date de création:1812
- Lieu de création:Italie
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:Teatro San Moisè
Description de l'Œuvre
Il est assez injuste de réduire ce petit bijou qu'est la Scala di Seta à son ouverture même si cette dernière est le morceau qui aura valu à l'opéra sa célébrité. En effet, malgré un scénario des plus classiques (la jeune femme secrètement mariée à son amoureux et qui, devant l'apparition d'un autre prétendant, met tout en œuvre pour que ce dernier en épouse finalement une autre), on a affaire-là sur le plan musical à des morceaux de choix, empreints d'une tendresse presque mozartienne, notamment dans l'air de Giulia et son duo avec Germano, sans oublier le finale ni le grand ensemble du milieu de l'œuvre (ici un quatuor), sorte de signature des opéras en un acte de Rossini.
Le ténor pourrait se considérer comme un peu laissé pour compte s'il ne s'était pas vu confier un grand air de bravoure avec force vocalises et contre-ut pour pouvoir se mettre en valeur au même niveau que les deux autres rôles principaux, rôles requérant des interprètes de tout premier ordre. L'air de Lucilla quant à lui a beau être un typique "Aria di sorbeti" destiné à un personnage secondaire, il n'en sera pas moins repris dans l'introduction du Turc en Italie.
Résumé de La Scala di Seta
Giulia (soprano) est très embarrassée. Secrètement mariée à Dorvil, elle le fait venir chaque soir dans sa chambre en le faisant grimper au balcon par le biais d'une échelle de soie (la scala di seta du titre) avant de le laisser repartir le matin suivant. Un matin, le rendez-vous s'étant un peu éternisé, elle ne sait plus comment se débarrasser du serviteur Germano (basse) venu à la fois faire la chambre et donner quelques conseils soi-disant avisés à sa maîtresse (introduction : "Va sciocco, non seccarmi !"). Enfin seule, elle peut respirer (cavatine "son pur sola") mais est à nouveau interrompue par l'arrivée inopportune de sa cousine Lucilla (mezzo-soprano), venue en compagnie de Germano lui annoncer qu'elle est attendue dans le salon (trio : "Cugina ! cugina !"). Elle réussit finalement à envoyer les deux importuns en avant et fait sortir son mari Dorvil (ténor) de la cachette où il se trouvait depuis le lever du rideau. Juste à temps car le tuteur Dormont (ténor) est venu la presser de se préparer à recevoir l'homme qu'il lui destine pour épouse, un certain Blansac qui, elle l'a remarqué, ne laisse pas Lucilla indifférente.
Histoire de vérifier si elle peut favoriser un rapprochement entre Lucilla et Blansac, Giulia s'assure le soutien de Germano (duo : "Io so ch'hai buon core") à qui elle enjoint comme mission d'observer les faits et gestes du nouveau venu, et spécialement son attitude envers Lucilla. Arrive alors Blansac (basse) en compagnie de son meilleur ami... Dorvil qu'il veut prendre comme témoin. Ce dernier essaie de le dissuader de son projet de mariage, arguant que Giulia ne tombera jamais amoureuse de lui. Blansac prend le pari qu'il arrivera sans peine à séduire Giulia, et Dorvil accepte, y voyant là un bon moyen de tester la fidélité de son épouse (Air : "Vedro qual sommo incanto"). Blansac commence son entreprise de séduction et Giulia, ignorant qu'elle est espionnée non seulement par Dorvil mais aussi par Germano, feint de s'y laisser prendre (quatuor : "Si che unita a cara sposa"). Germano s'approche de Giulia et lui révèle la cachette d'un Dorvil furieux mais obligé de se contenir. Devant la gêne qui s'est installée, tous se retournent contre le pauvre Germano qui pensait seulement rendre service.
Resté seul, Blansac rencontre alors Lucilla, et incapable de lutter contre son tempérament de séducteur, entreprend de lui faire la cour. Celle-ci en est enchantée (air : Sento talor nell'anima). Blansac a à peine le temps de se féliciter de sa nouvelle conquête que Germano vient le chercher pour l'amener au salon. Giulia, restée seule (ou du moins le croit-elle) prépare son rendez-vous du soir avec son mari (air : "Il mio ben"). Germano l'a néanmoins entendue et comprend à tort qu'elle a donné rendez-vous à Blansac (Air : "Amore dolcemente"). Aussi lorsque Blansac le surprend en train de dormir, il lui révèle qu'il sait que sa maîtresse lui a donné rendez-vous à minuit et qu'il entrera dans la chambre par le biais de l'échelle qu'elle laissera tomber du balcon. Germano pousse la gaffe encore plus loin en parlant de ce rendez-vous à Lucilla, laquelle décide de se cacher pour observer les agissements de Blansac avec sa cousine. Poussé par la curiosité, Germano veut lui aussi observer et se cache sous la table. Minuit approche et Giulia lance alors l'échelle de son balcon (finale : "Dorme ognun in queste soglie") et Germano est tout surpris de voir arriver Dorvil. Mais celui-ci a tout juste le temps de se cacher à son tour que voilà Blansac, venu pour le rendez-vous avec une Giulia qui ne comprend pas de quoi il s'agit. Germano réalise alors qu'il a gaffé, ce d'autant que tout ce tohu-bohu a alerté Dormont qui, ayant découvert l'échelle, arrive à son tour dans la chambre de sa pupille et y découvre tour à tour Lucilla, Blansac et Germano. Alors qu'il veut forcer Giulia à épouser Blansac sur le champ, Dorvil sort à son tour de sa cachette et avoue son mariage secret avec Giulia. Pour calmer définitivement la fureur du tuteur, Blansac annonce qu'il épousera Lucilla et Dormont accorde sa bénédiction à tous.
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