Informations générales
- Compositeur:Ernest Chausson
- Librettiste:Ernest Chausson
- Date de création:1903
- Lieu de création:Belgique
- Nombre d'acte:3
- Langue originale:Français
- Maison d'opéra de la production originale:Théâtre Royal de La Monnaie - De Munt.
Description de l'Œuvre
Unique opéra d’Ernest Chausson Le Roi Arthus a sans doute pâti de l’admiration que vouait le compositeur français au grand Richard Wagner. Même si l’influence wagnérienne est d’emblée perceptible, il faut la dépasser pour apprécier l’originalité d’une œuvre dont les enjeux dépassent le travail d’un épigone, ébloui par la création de Parsifal à laquelle il assiste à Bayreuth en 1882. Chausson consacra près de neuf ans, de 1885 à 1894, à la composition du Roi Arthus. Il n’eut pas le bonheur de voir représenter son opéra qui fut créé quatre ans après sa mort survenue dans un banal accident de bicyclette. Cette création posthume ne rencontra guère de succès. Il fallut attendre un concert à Radio France en 1981 pour que ce malheureux Roi Arthus soit connu du public français. Plus près de nous, le célèbre Festival de Bregenz l’accueillit en 1996. Il faut donc admettre que le sort n’a pas été très propice à cette tentative française d’adapter la « matière de Bretagne » que Wagner utilisa dans Tristan et dans Parsifal. Sur un livret qu’il a écrit lui-même, Chausson compose une partition qui reprend certains principes wagnériens comme la densité symphonique de l’orchestration et l’emploi de « leitmotive ». De nombreuses réminiscences musicales nous ramènent au Tristan de Wagner. Cependant, l’originalité du compositeur français se manifeste dans la transparence impressionniste des couleurs orchestrales et dans le raffinement du langage harmonique. L’œuvre s’apparente à un ample poème lyrique.
Résumé
Le Roi Arthus et sa femme Genièvre louent la vaillance de Lancelot qui s’est illustré dans la lutte contre l’envahisseur saxon. Ces louanges et les regards de la reine attisent la jalousie de Mordred, amoureux éconduit. Il surprend un rendez-vous entre Lancelot et la reine qu’il dénonce à Arthus. Les deux amants prennent la fuite et Arthus se lance à leur poursuite avec ses chevaliers. Mais Lancelot ne peut se résoudre à combattre son roi et préfère mourir en le glorifiant. Genièvre qui se refuse à demander pardon à son mari, s’étrangle avec ses cheveux. Arthus n’aspire plus qu’à la mort après la cruelle trahison de deux êtres chers. Une nacelle l’emporte jusqu’aux cieux.
Acte 1
Entouré des chevaliers de la Table ronde, Arthus célèbre leur victoire sur l’envahisseur saxon. Il rend particulièrement hommage au courage du preux Lancelot. Mordred, son neveu, en conçoit d’autant plus de jalousie qu’il soupçonne la reine Genièvre qu’il aime, de lui préférer Lancelot. Mordred surprend les deux amants alors qu’ils vont se séparer après avoir passé la nuit ensemble. Lancelot frappe Mordred de son épée. Genièvre lui conseille de fuir l’assurant qu’elle le rejoindra plus tard.
Acte 2
Lancelot déchiré par le remords, se reproche son amour coupable pour la femme de son roi. Genièvre vient lui demander de revenir à la cour du roi Arthus pour répondre aux accusations de Mordred qui a survécu à sa blessure. Mais Lancelot ne peut se résoudre à mentir. Ne sachant quel parti choisir, les deux amants décident de s’enfuir. Pendant ce temps, Arthus, torturé par le doute, attend le retour de son fidèle Lancelot. Il invoque le magicien Merlin qui lui annonce que « la Table ronde va périr » et qu’il devra « bientôt quitter la terre ». Ce sera la fin de son royaume. Désemparé par ces révélations et la disparition de la reine, Arthus se lance à la poursuite de Lancelot avec ses chevaliers.
Acte 3
Le combat s’engage ; mais refusant de prendre les armes contre son suzerain, Lancelot quitte le champ de bataille. Il veut expier sa trahison envers le roi. Genièvre lui reproche son attitude et refuse de demander pardon à son mari. Elle choisit de s’étrangler avec ses propres cheveux. Lancelot retourne au combat pour y chercher la mort. Couvert de blessures, il expire aux pieds d’Arthus, en le glorifiant. Le roi désespéré par la perte de ces deux êtres chers, n’aspire plus qu’à mourir lui aussi. Il dit adieu à la terre de Bretagne et jette ses armes dans la mer. Après quoi, une mystérieuse nacelle enchantée l’emporte dans l’au-delà.
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