Informations générales
- Compositeur:Giuseppe Verdi
- Librettiste:Salvatore Cammarano
- Date de création:1849
- Lieu de création:Italie
- Nombre d'acte:3
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:Teatro di San Carlo.
- Orchestration originale:1 pic, 2fl,2ob, 2cl, 2fg-4cors, 2 tp, 3 tb, 1tub, Timb , percu, harpe, orgue, Strings.
- Editeurs:Ricordi
Description de l'Œuvre
Quelle meilleure description donner de Luisa Miller que celle qui ressort d’une lettre au librettiste Cammarano ? Giuseppe Verdi y exprime le souhait de répondre à la commande du Teatro San di Carlo avec un ouvrage dominé par « des caractères bien dessinés, de la passion, du mouvement ». Pendant l’année de la composition, 1849, le musicien et le librettiste échangent lettre sur lettre, animés par un vif désir de collaboration. Du drame de Schiller, Kabale und Liebe, Cammarano conserve essentiellement les éléments dont la traduction musicale offre la plus grande force dramatique. Le livret exploite les situations conflictuelles propres à exacerber les passions individuelles en gommant la portée politique de la « tragédie bourgeoise » de Schiller.
C’est dans une Italie cherchant à se délivrer de l’occupant autrichien prompt à censurer, que Verdi, récemment installé dans sa ville natale de Busseto, écrit son quatorzième opéra. Le compositeur commence une nouvelle vie entourée d’un parfum de scandale dans la petite société bussétaine qui rejette sa compagne, Giuseppina Streponni. Il amorce aussi un changement significatif dans ses choix musicaux. Dès 1859, son premier commentateur, Abraham Basevi affirme que Verdi connaît « une deuxième manière » abandonnant « le grandiose et le passionné » pour l’expression et l’approfondissement des sentiments individuels. Luisa Miller, tragédie intime au cœur d’un paisible village tyrolien, comme un écho de la vie du Busseto retrouvé, inaugure une nouvelle esthétique. Structure dramatique recentrée sur les conflits personnels portée par les interventions de l’orchestre, intensité de la déclamation mélodique, invention thématique et raffinement de la couleur orchestrale, sont autant d’éléments qui semblent déjà annoncer la grande trilogie : Rigoletto, Le Trouvère et La Traviata.
Résumé de Luisa Miller
Dans un village du Tyrol, au XVIIème siècle, Luisa, fille du vieux soldat Miller, et Rodolfo, fils du comte Walter, s’aiment d’un amour impossible. Le comte règne avec dureté sur la région. Il entend bien marier son fils à la duchesse Federica. Mais Rodolphe fait le serment d’épouser Luisa et menace son père de révéler qu’il a assassiné son propre cousin pour usurper ses titres et son pouvoir. Quand Miller est arrêté pour offense à son seigneur, Wurm, l’intendant du comte, propose à Luisa, dont il est amoureux, de sauver son père. Elle se laisse convaincre d’écrire un billet dans lequel elle avoue être amoureuse de Wurm et avoir séduit Rodolfo par intérêt. La lecture de ce billet plonge Rodolfo dans le désespoir. Il accepte d’épouser Federica, mais quitte la cérémonie pour rejoindre Luisa et s’assurer définitivement de sa trahison. Rodolfo prépare une coupe empoisonnée pour lui et la jeune fille. Sur le point de succomber au poison, Luisa lui avoue son sacrifice. Désespéré, il a le temps de transpercer Wurm de son épée, avant de la rejoindre dans la mort.
Acte 1
Par un beau matin de printemps au Tyrol, des villageois s’apprêtent à célébrer l’anniversaire de Luisa, fille de Miller, un vieux soldat à la retraite. Un mystérieux Carlo se mêle à la fête pour chanter un hymne d’amour à Luisa, sa bien-aimée. C’est alors que l’intendant Wurm, lui aussi amoureux de la jeune fille, révèle à son père que ce Carlo n’est autre que Rodolfo, le fils du comte Walter, promis à un riche mariage avec la duchesse Federica. L’amour des deux jeunes gens ne saurait donc aboutir. Mais Rodolfo ne veut pas se marier contre son gré. Déterminé à résister aux brutales injonctions de son père, il le menace de terribles révélations sur la façon dont il a tué son cousin pour s’emparer de son titre. Le comte furieux doit capituler en renonçant à faire arrêter Luisa et son père.
Acte 2
Des paysans viennent apprendre à Luisa comment son père a été traîtreusement arrêté. Surgit alors l’intendant du comte, le sinistre Wurm. Il parvient à convaincre la jeune fille désemparée, de rédiger un billet dans lequel elle reconnait avoir séduit Rodolfo par pur intérêt tout en aimant Wurm. Pour sauver la vie de son père, elle devra aussi aller trouver Federica pour lui confirmer sa trahison et son amour coupable. Le plan est exécuté comme convenu sous la cruelle direction des deux complices, Walter et Wurm, liés à jamais par le meurtre du cousin dont le titre et le pouvoir ont été usurpés. Rodolfo s’abandonne au désespoir quand il apprend à son tour la terrible trahison de Luisa. Il veut provoquer Wurm en duel, mais celui-ci se dérobe. Le comte suggère perfidement à son fils de se venger en épousant Federica.
Acte 3
Dans la maison des Miller, alors que montent du château les bruits de la noce qui se prépare, Luisa anéantie par son sacrifice, rédige une lettre pour Rodolfo où elle lui propose de mourir avec lui pour échapper à un monde qui les sépare. Miller supplie sa fille de renoncer à ce sinistre projet ; il parvient à la convaincre de partir très loin. Mais Rodolfo se glisse dans la pièce où prie la malheureuse Luisa. Il verse du poison dans une coupe avant d’interroger une dernière fois celle qu’il soupçonne de trahison. Il boit le poison et tend la coupe à Luisa, qui comprenant qu’ils vont mourir, avoue enfin la terrible machination. Luisa meurt apaisée tandis que son père accourt et que Rodolfo, horrifié de son geste, tue Wurm et maudit son père, avant de rejoindre sa bien-aimée dans la mort.
Luisa Miller, une tragédie intime
Quelle meilleure description donner de Luisa Miller que celle qui se dessine dans une lettre adressée par Verdi à son librettiste, Salvatore Cammarano ? Le maestro y exprime le souhait de répondre à la commande du Teatro San Carlo de Naples en composant un ouvrage dominé par « des caractères bien dessinés, de la passion, du mouvement »... lire la suite
Commentaires