Informations générales
- Compositeur:Georg Friedrich Haendel
- Librettiste:Georg Friedrich Haendel
- Date de création:1738
- Lieu de création:Royaume-uni
- Nombre d'acte:3
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:King's Theatre, Haymarket
Description de l'Œuvre
Serse est un ouvrage atypique qui se détache de l’ensemble des « opera seria » composés par Haendel. Caractérisé par un inhabituel mélange entre tragique et comique sans pour autant se rattacher à l’ « opera buffa », l’œuvre est aussi déroutante que son imprévisible héros à l’humeur changeante. Toute l’ambiguïté de Serse semble se résumer dans ce qui en assure l’immense célébrité, le fameux « largo de Haendel » qui ouvre l’opéra: « Ombra mai fu ». Replacé dans son contexte, cet air majestueux plein d’émotion contenue s’avère être un chant d’amour adressé à… l’ombre d’un platane !... Nous sommes donc davantage dans la distanciation humoristique que dans l’élégie grave et pathétique ! C’est tout l’enjeu d’une œuvre dont le ton rappelle celui de l’opéra vénitien qui n’hésitait pas à pratiquer le mélange des genres. Si à la création le public fut déconcerté par ce caractère hybride, c’est aujourd’hui l’extrême complication de l’intrigue qui risque d’être un obstacle. Serse semble être une illustration parfaite de l’étourdissante complexité de l’opéra baroque. Au centre de subtils chassés croisés amoureux se trouve Serse, un monarque indécis et imprévisible. Une avalanche de mensonges, de déguisements et de malentendus, compliqués par une missive et des rivalités invincibles, débouche cependant sur une fin heureuse. La réconciliation générale au terme de folles péripéties mêlant moments graves et comiques, semble annoncer Les Noces de Figaro (1786) de Mozart. Pour rendre cet enchaînement rapide de péripéties variées, Haendel renonce aux reprises systématiques. Il choisit une construction privilégiant les airs courts dont le nombre dépasse la cinquantaine. La technique de l’ « aria da capo » cède le pas devant les nécessités dramaturgiques. Le célèbre castrat Caffarelli créa le rôle-titre qui comporte les airs les plus importants et les plus éblouissants de la partition.
Résumé
Serse, roi de Perse, tombe amoureux de Romilda qui reste insensible à son amour car elle aime et est aimée d’Arsamene le propre frère du roi. Serse finit par chasser de sa cour ce frère devenu gênant. Les différents épisodes de cette rivalité amoureuse entre les deux frères seront suivis avec le plus grand intérêt par deux autres femmes : Atalanta, la sœur de Romilda, éprise d’Arsamene et la princesse Amastre, fiancée abandonnée par le changeant Serse. Après une cascade de rebondissements, les amoureux abandonneront malentendus et soupçons pour se réconcilier : Romilda et Arsamene pourront enfin s’unir et Serse acceptera d’épouser sa fiancée Amastre.
Acte 1
Serse commence par adresser un chant d’amour à son platane favori (Ombra mai fu). Quand il entend chanter Romilda qui commence par se moquer de lui, il tombe sous le charme de sa voix et déclare qu’il veut l’épouser. Malheureusement elle aime et est aimée d’Arsamene, le propre frère de Serse. Mais ce dernier n’hésite pas à aller à l’encontre des désirs de son entourage : Serse entend bien pouvoir donner comme épouse à Arsamene sa propre fiancée, la princesse Amastre qui ne l’intéresse plus désormais. La pauvre Amastre a choisi de se déguiser en homme pour approcher son ingrat et changeant fiancé. Finalement, Serse chasse son frère, suscitant cette fois les espoirs d’Atalanta, la sœur de Romilda, qui aime secrètement Arsamene.
Acte 2
La confusion est à son comble. Tout est né d’une méprise suscitée par une lettre qu’Arsamene a voulu faire parvenir à Romilda et que Serse a malencontreusement interceptée à cause de la duplicité d’Atalanta. Serse consent à accorder à son frère la main de celle qu’il aime, croyant qu’il s’agit d’Atalanta et non de Romilda.
Acte 3
Atalanta qui a cherché en vain à séparer Arsamene et Romilda doit y renoncer et se chercher un autre amant. Serse quant à lui, ne renonce pas et poursuit toujours Romilda de ses déclarations d’amour enflammées. Serse demande à Ariodate le père de Romilda de consentir à lui accorder sa fille. Mais ses propos sont mal compris par le père qui organise le mariage de Romilda avec Arsamene. Serse est furieux. Une lettre d’Amastre, sa fiancée délaissée, lui fait croire une dernière fois que c’est Romilda qui lui écrit. Il finit par accepter la réalité en renonçant à se venger des deux amants enfin unis. Puis il se résigne à épouser la persévérante Amastre.
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