Lionel Lhote chante le Barbier de Séville à l'Opéra Royal de Wallonie

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Après ses récents triomphes dans Les Pêcheurs de perles (en avril) et dans Ernani (en septembre), nous retrouvons Lionel Lhote à l'Opéra Royal de Wallonie, cette fois dans le rôle-titre du Barbier de Séville de Rossini. Nous avons saisi l'opportunité de rencontrer le baryton belge, un des plus authentiques talents du « Plat pays ».
                                             
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Opera-Online : Comment le chant et la musique sont-ils entrés dans votre vie ?  

Lionel Lhote : La musique a toujours fait partie de ma vie, j'étais déjà en scène alors que j'étais encore dans le ventre de ma mère qui est soprano lyrique, et en ayant comme père un ténor. Autant dire que le choix était vite fait ! (rires)
 
Vous incarnez actuellement le rôle-titre du Barbier de Séville à l'Opéra Royal de Wallonie. Est-ce la première fois que vous chantez ce personnage ?  
 
Non, pas du tout. Cela fait bien 15 ans que je joue ce rôle, et en tout et pour tout, j'ai dû le chanter plus de 40 fois ! Malgré cela, c'est toujours un réel plaisir d'endosser le costume de Figaro qui est un de mes personnages fétiches...
 
Comment percevez-vous le rôle et quels aspects avez-vous travaillé avec Stefano Mazzonis di Pralafera qui réalise la mise en scène ?  

Figaro est un homme à tout faire, il est tout autant barbier, perruquier, vétérinaire… c'est un vrai « spirou » comme on dit chez nous ! Il est drôle, sympathique et toujours de bonne volonté... du moment qu'il y a une petite récompense à la clef ! (rires). Dans cette production de l'Opéra Royal de Wallonie, l'accent a été mis sur la fantaisie et l'humour. C'est toujours très agréable de trouver de nouvelles choses amusantes afin de hausser notre niveau de jeu. Même après tant de productions, je découvre encore certaines subtilités du rôle qui me permettent de m'améliorer. 
 
Quels sont les autres personnages d'opéra qui vous intéressent particulièrement, et pourquoi ?  
 
J'aime les rôle historiques comme le personnage de Don Carlos dans Ernani ou celui de Posa dans Don Carlo... car j'aime le romantisme sous toutes ces formes, que ce soit en musique, en architecture, en histoire ou... en amour ! La musique me porte énormément, et j'éprouve toujours beaucoup d'émotion quand je suis sur scène. Je dois d'ailleurs toujours me concentrer afin de ne pas succomber à l'émotion pendant le spectacle !
 
Pourriez-vous citer un souvenir plus fort que les autres sur une scène d’opéra ? 
 
Je pense que ce serait le rôle de Sancho dans Don Quichotte de Massenet à La monnaie de Bruxelles. Ce personnage m'a beaucoup touché et en même temps j'étais très fier de pouvoir chanter ce rôle que Michel Trempont a également beaucoup chanté de manière mémorable. Michel est quelqu'un que j'aime énormément - nous sommes originaire de la même ville en Belgique ! - et je me suis beaucoup inspiré de lui pour interpréter le rôle.
 
Êtes-vous sensible aux lieux ? Y a-t-il encore des maisons d’opéra où vous aimeriez débuter ?  
 
Oui bien sûr, j'aime les anciens théâtres comme le Palais Garnier, la Staatsoper de Vienne, La Monnaie de Bruxelles ou encore le Covent Garden de Londres... tous ces théâtres qui ont une histoire, et dans lesquels les plus grand chanteurs ont joué. Mon rêve serait de chanter à la Staatsoper de Munich, car cela fait près de 40 ans que je passe mes vacances en Bavière, et ce théâtre m'a toujours impressionné par sa taille et sa beauté !
 
Depuis le mois dernier, vous êtes également professeur de chant au Conservatoire Royal de Bruxelles. Pouvez-vous nous parler de cette nouvelle corde à votre arc ? 
 
C'est vrai, je suis passé de l'autre côté du comptoir ! (rires). J'avais envie de toucher à autre chose et également envie de partager mon expérience de la scène depuis toutes ces années... Je dois reconnaître que c'est aussi une façon de me mettre à l'abri de tout accident qui pourrait survenir - comme à n'importe qui - et qui pourrait être fatal à ma carrière. Et puis devenir professeur n'est pas une mauvaise chose pour un chanteur, c'est même très enrichissant.

Qu’est-ce qui vous procure le plus de plaisir dans ce métier?

Le partage de la musique et toutes les émotions que je vis avec mes amis et collègues... Le fait de voyager beaucoup également, et de rencontrer énormément de gens, que ce soit des professionnels ou des personnes parmi le public. Etre sur scène, avoir la chance de jouer la comédie afin d'apporter du bonheur aux gens est ma plus grande récompense !

Entretien réalisé par Emmanuel Andrieu

Lionel Lhote dans Le Barbier de Séville de Rossini à l'Opéra Royal de Wallonie – Du 18 au 24 octobre 2015

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