Ce vendredi 4 août, le metteur en scène britannique Lee Blakeley nous quittait à l’âge seulement de 45 ans. Il s’était notamment illustré dans la mise en scène de musicals, comme au Châtelet, mais nous le connaissions également pour son travail sur les scènes lyriques.
Né en 1971 dans le Yorkshire et formé à la Richmond Drama School et à la Royal Scottish Academy of Music and Drama (RSAMD) où il a fait ses premières armes à la fin des années 1990, Lee Blakeley avait notamment contribué à faire découvrir au public parisien, au Théâtre du Châtelet entre 2010 et 2014, les comédies musicales de Stephen Sondheim (A Little Night Music, Sweeney Todd, Sunday in the Park with George, Into the Woods et The King and I, ici avec notamment Susan Graham et Lambert Wilson).
Mais les amateurs d'art lyrique le connaissait essentiellement pour ses mises en scène d'opéra : dès 1999, il réalisait une version réduite de Don Giovanni pour la compagnie Opera North, avant de travailler pour l’English National Opera sur le projet Damned and Divine, puis de s'investir dans le cadre du Covent Garden Festival (à partir de 2001) et de devenir l’assistant de David McVicar dont il reprendra de nombreuses productions à travers le monde
S'il a d'abord mis en scène nombre d'oeuvres classiques (Die lustige Witwe à l'Opéra de Flandre ou encore Die Fledermaus au Scottish Opera, puis Madama Butterfly pour ses débuts aux Etats-Unis, Les Pêcheurs de perles, La Grande-Duchesse de Gérolstein et Rigoletto au Santa Fe Opera, Il Turco in Italia pour l'Angers Nantes Opéra, ou encore Cosi fan tutte au Royal College of Music de Londres mais aussi Les Contes d’Hoffmann pour la Canadian Opera Company de Toronto, entre autres), Lee Blakeley était plus particulièrement féru d'opéras contemporains et animé par la volonté de mettre en avant de jeunes interprètes, notamment dans le cadre du Festival de Wexford en 2007, où il avait mis en scène une production de Rusalka.
Très tôt à la RSAMD, il avait ainsi mis en scène The Vanishing Bridegroom (1990) de la compositrice Judith Weir, puis avait rencontré un immense succès en 2008 avec sa production d'A Night at the Chinese Opera (également composé par Judith Weir) au Scottish Opera. Par ailleurs auteur et directeur artistique d’Opera Theatre Europe (dans le cadre duquel il mit en scène la première britannique de Therese Raquin de Tobias Picker au Linbury Studio de la Royal Opera House), il oeuvrait pour le développement de l'opéra contemporain, la création d'oeuvres nouvelles (notamment dans le cadre de l'ENO Studio et du Covent Garden Festival) et la reconnaissance des nouveaux talents, par exemple au travers de l'organisation d'ateliers et d'initiatives de mentorat dans les principaux conservatoires britanniques. Réputé chaleureux, attentionné avec les artistes et bon vivant, la disparition de Lee Blakeley laisse un vide dans le paysage artistique britannique.
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