C’est avec grande tristesse que le monde lyrique vient tout juste d’apprendre la disparition du baryton russe Dmitri Hvorostovsky aujourd’hui-même, mercredi 22 novembre, à Londres où il est décédé « paisiblement » auprès des siens dans sa maison londonienne, d’après le compte officiel de l’artiste sur Facebook :
« On behalf of the Hvorostovsky family, it is with heavy hearts that we announce the passing of Dmitri Hvorostovsky – beloved operatic baritone, husband, father, son, and friend – at age 55. After a two-and-a-half-year battle with brain cancer, he died peacefully this morning, November 22, surrounded by family near his home in London, UK. May the warmth of his voice and his spirit always be with us. »
(« Au nom de la famille Hvorostovsky, c'est le coeur lourd que nous annonçons la disparition de Dmitri Hvorostovsky - baryton adulé, mari, père, fils et ami - à l'âge de 55 ans. Après deux ans et demi de lutte contre une tumeur au cerveau, il est décédé paisiblement ce matin, le 22 novembre, entouré par sa famille, chez lui à Londres. Que la chaleur de sa voix et de son esprit reste toujours avec nous »)
Sa maladie n’était en rien un mystère et il avait dû annuler la plupart de ses engagements suite à l’annonce de sa maladie au cours de l'été 2015, et ce jusqu’à l’automne. Toutefois, dès septembre 2015, il remontait sur scène dans Le Trouvère sur la scène du Met de New York ou le public l’avait longuement acclamé, puis avait repris le cours de sa carrière avant d’être freinée fin 2016. Il avait alors été contraint d’annuler tous ses engagements auprès des opéras pour des représentations scéniques suite aux problèmes d'équilibre liés à sa maladie, une tumeur au cerveau non opérable. Suite aux conseils de son médecin, Dmitri Hvorostovsky avait même annulé avec regret son récital à Vienne le 7 mars dernier. Cependant, il avait tout mis en œuvre afin d’être présent lors de la grande soirée du Met pour célébrer le 50ème anniversaire du Lincoln Center début mai où il avait interprété « Cortigiani, vil razza », extrait de Rigoletto (lire notre chronique en anglais), alors que sa dernière apparition en public remontait à un gala aux côtés d'Anna Netrebko et de Yusif Eyvazov à Toronto le 25 avril.
Rigoletto est par ailleurs un rôle qui a fortement compté dans sa carrière puisqu’il fit ses débuts dans cet opéra à l’opéra de Krasnoyarsk avant de remporter la Russian Glinka Competition en 1987 et le Concours de Chant de Toulouse en 1988. C’est cependant l’année suivante que sa carrière prend une véritable tournure internationale avec le concours BBC Singer of the World, compétition qu’il a également remportée. Depuis, il parcourait les plus grandes scènes du monde, son répertoire s'étendant de Mozart à Verdi, en passant par de nombreux rôles de l’opéra russe. Il avait également fait une apparition le 27 mai dernier à Saint-Pétersbourg, lors de la célébration du 314e anniversaire de la ville, puis le 2 juin dans la Grande salle de concerts de Krasnoïarsk, la ville où il est né le 16 octobre 1962. Finalement, il fait une dernière apparition lors d’un récital à la résidence de l’ambassadeur russe à Londres et enregistré un ultime album, Rigoletto, aux côtés d'Andrea Mastroni, Francesco Demuro, ou encore Nadine Sierra, paru le 10 novembre dernier chez Delos Music.
Il s’éteint donc à l’âge de 55 ans, laissant un public nombreux et attristé, alors que plusieurs maisons d’opéras lui rendent hommage sur les réseaux sociaux, comme notamment le Gran Teatre del Liceu sur son compte Twitter. Les artistes du monde lyrique commencent également à partager leur émotion, comme Angela Gheorghiu sur sa page Facebook.
22 novembre 2017 | Imprimer
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