Marina Viotti, entre ombres et lumière autour de la musique de John Dowland

Xl_marina-viotti-naive © Marina Viotti

La mezzo-soprano Marina Viotti vient de signer avec le label Naïve pour concrétiser un premier disque commun articulé autour de la musique de John Dowland couplée à des ballades rock contemporaines. Une double thématique qui rappelle les récitals In Darkness Through the Light de la chanteuse.

On connait évidemment la Marina Viotti chanteuse lyrique ; on sait tout autant que la mezzo-soprano cultive aussi un goût très sûr pour toutes les musiques – qu’elles soient classique, de jazz, rock ou metal, parmi d’autres encore. Son intérêt pour la musique classique lui vient de sa famille de musiciens (son père était chef d’orchestre, sa mère violoniste), elle a ensuite multiplié les expériences musicales notamment au sein d’un groupe de heavy metal, avant de revenir à l’art lyrique et de faire la carrière qu’on lui connait sur les scènes d’opéra.

À l’évidence, Marina Viotti n’aime pas beaucoup les murs qui séparent et préfère jeter des ponts, et c’est manifestement ce qui séduit le label Naïve, avec qui la chanteuse vient de signer pour développer un nouveau projet de disque – par voie de communiqué, Naïve souligne notamment cette capacité de la chanteuse à s’exprimer « au sein et au-delà du pure répertoire classique », « du heavy metal à l’opéra baroque ou la world music ».

Quel sera le thème de ce premier disque entre Marina Viotti et le label Naïve ? On y retrouvera ce goût de l’éclectisme : le disque s’articulera autour de la musique de John Dowland, compositeur et luthiste du XVIe siècle, couplée à des ballades rock contemporaines.

La mélancolie de John Dowland qui rapproche l'âme du sacré

La maison de disque n’en dit pas davantage à ce stade, mais cette double thématique accompagne la chanteuse de longue date. Le thème du disque rappelle en effet le projet In Darkness Through the Light initié par Marina Viotti voici quelques années, notamment dans le cadre de récitals.

In Darkness Through the Light faisait alors écho à une période sombre de la vie de la chanteuse, comme pour exorciser « un combat entre les ténèbres et la lumière » (on sait qu’elle a connu des drames l’ayant profondément marquée). Les récitals prenaient alors la forme d’un « voyage sonore aux allures de méditation sur le thème de la mélancolie ». Au regard de l’énergie que Marina Viotti déploie sur scène, on peine à croire qu’elle puisse se laisser aller à la mélancolie. Elle souligne néanmoins qu’à l’époque de John Dowland, la mélancolie n’était pas synonyme de tristesse et n’avait pas la connotation dépressive qu’on lui connait aujourd’hui. Au contraire, selon la chanteuse, l’état mélancolique était recherché et s’inscrivait dans une démarche quasi-spirituelle permettant de rapprocher son âme du sacré.

Elle poursuivait : « cette mélancolie est omniprésente dans la musique et les textes de Dowland. Elle est parfois très sombre, parfois presque joyeuse, rimant tantôt avec angoisse, colère ou même espoir ». Une musique qui fait écho à des sentiments intemporels (« le temps qui passe, l'approche de la mort, la fin de l'amour ») et que Marina Viotti mariait à des chants plus récents partageant les mêmes thématiques, parfois dans des versions luth-voix, en y ajoutant une guitare électrique, une flûte ou des percussions : « un voyage sonore sur le thème de la mélancolie à travers les siècles et les genres, de Dowland à Lana del Rey, Johnny Cash ou Metallica, du baroque au rock ».

On imagine que le disque de Naïve puisera dans la forme et les thématiques développées par Marina Viotti en récitals, concrétisant ainsi « un projet très personnel » qu’elle porte de longue date. Le disque est attendu le 11 octobre prochain. 

publié le 7 août 2024 à 05h24 par Aurelien Pfeffer

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