Festival de Salzbourg : l’Orchestre philharmonique de Vienne gravit magistralement les sommets alpestres malgré la tempête

Xl_symphonie-alpestre_festival-de-salzbourg-2024_gustavo-dudamel © SF/Marco Borrelli

De prime abord, dans cette randonnée musicale, l'auditeur s’abandonne au ressenti de l’atmosphère bucolique et romantique des cloches de vaches dans les forêts et prairies alpestres... avant de vouloir courir se mettre à l’abri de l’orage qui menace. C’est ce que l’on ressent intensément face à l’authenticité de l’interprétation de la Symphonie alpestre de Richard Strauss par l’Orchestre philharmonique de Vienne, confié à la direction de Gustavo Dudamel, au Festival de Salzbourg.

Une fois de plus, l’Orchestre livre ici une performance de grande envergure, qu’il s’agisse d’expressivité ou de l’investissement passionné des musiciens, de la parfaite maîtrise des pupitres, ou d’une sonorité à la fois ample et veloutée. Sur un large tapis de violons aux couleurs vives, les cors, les vents ou les percussions suscitent comme par magie des sensations particulières évoquant les différentes ambiances de nature. Le grand orgue proclame majestueusement la force et la pureté des grands espaces. Le chef d’orchestre vénézuélien, désormais légèrement grisonnant, sollicite sans relâche les musiciens, en quête d’un son riche et généreux, qui peut aussi gronder, voire claquer dans un immense tumulte – faisant résonner des forces naturelles que l’on semble pouvoir ressentir physiquement.

En début du concert, le programme propose les Quatre derniers Lieder de Richard Strauss interprétés par Asmik Grigorian. La soprano lituanienne a remporté de grands succès au Festival de Salzbourg, notamment dans les rôles de Salomé ou de Chrysothémis et, de nouveau cette saison, dans celui de Polina dans Le Joueur de Sergueï Prokofiev. Son soprano clair tend vers le drame, mais pour ces Lieder, à la fois très lyriques et profondément intimes, basés sur des textes de Hermann Hesse et Joseph v Eichendorff, la chanteuse manque de suavité et de douceur, en plus d’une intelligibilité du texte perfectible. À ses côtés, l’Orchestre Philharmonique de Vienne rayonne d'autant plus de ses sonorités intimes, soutenues par un solo poétique et touchant du premier violon.

Le public salzbourgeois de la Festspielhaus réserve une ovation debout et des acclamations enthousiastes aux interprètes !

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