Opéra National de Norvège - Den Norsk...

La renaissance culturelle et politique de la Norvège et d'Oslo a eu lieu dans la seconde moitié du XIXème siècle. Avant cette époque, il faut remonter au Moyen Âge et au temps des Vikings pour trouver une période équivalente. Si la Norvège n'a jamais eu de troupe d'opéra, il a existé de façon sporadique une tradition d'exécution à Oslo (nommée Christiania de 1624 à 1924) et à Bergen depuis le milieu du XVème siècle.

Mentionnons à titre anecdotique que l'opéra fut pour la première fois entendu lors de la visite d'une troupe italienne conduite par Gluck en 1749 à Christiania. Par la suite, l'opéra figure dans les saisons théâtrales régulières, d'abord au Théâtre de Christiania à partir de 1827 et à compter de 1830 au Théâtre de Bankplassen. En 1899, il s'installe au nouveau Théâtre national (vogue du drame norvégien centré autour d'Ibsen) mais il faut attendre l'indépendance politique de 1905 pour envisager la construction d'un théâtre spécifiquement destiné à l'opéra.

En 1917, Christoffer Hannevig veut en offrir un à Christiania, mais malheureusement, il fait faillite à la suite de spéculations boursières. Cependant, l'amour de l'art lyrique ne cesse de croître, encouragé par les carrières internationales de chanteurs norvégiens comme Eide Norena, Ivar Andresen et Kirsten Flagstad. Ainsi, en 1945, Den Norske Operaselskap, qui débute avec des représentations de Don Pasquale, conduit directement à la fondation de l'Opéra national norvégien en 1958. Les fondateurs de la troupe sont les frères Gunnar et Jonas Brunvoll. Et Gunnar Bruvoll prend une part active dans l'histoire de l'Opéra dont il demeure le directeur jusqu'à la fin des années soixante-dix.

La décision politique de créer une troupe nationale d'opéra est prise en 1950 et la première saison d'Oslo s'ouvre le 16 février 1959 avec Tiefland. Kirsten Flagstad, la première directrice artistique de la troupe, conserve ce poste jusqu'à sa mort en 1962. Les débuts sont modestes mais dans les années soixante et soixante-dix, la troupe se développe: l'orchestre compte, aujourd'hui, soixante-treize membres mais dépend encore pour les productions d'envergure du recrutement de musiciens, choristes et techniciens extérieurs.

L'Opéra norvégien donne en moyenne 150 représentations (opéra et ballet) chaque année. Et outre la saison d'Oslo, une cinquantaine de représentations sont données en tournée à travers la Norvège. A ses débuts, l'Opéra était un bâtiment fonctionnel des années trente et pouvait recevoir 1100 spectateurs. De 1959 au milieu des années 90, ce sont environ 130 productions correspondant à 56 œuvres différentes qui ont été représentées à Oslo. Verdi, Mozart et Puccini constituent l'essentiel du répertoire. Des œuvres ont été commandées àdes compositeurs norvégiens comme par exemple Anne Pedersdotten de Fliflet Broein, jouée en 1971. Sous la direction artistique actuelle de Bjon Simensen, l'Opéra norvégien a une politique de coproduction avec d'autres opéras, en particulier des opéras scandinaves et celui de Nice. Un glissement a également lieu vers des approches moins conventionnelles d'œuvres classiques.

Le nouvel opéra construit sur la péninsule de Bjørvika a été inauguré en 2008. Il est immédiatement devenu un monument clé d’Oslo et une attraction touristique majeure. Dessiné par le bureau d’architectes norvégien Snøhetta, c’est le premier opéra au monde à permettre aux visiteurs de marcher sur son toit.

Situé dans le port d’Oslo, l’édifice se veut trait d’union, réel et symbolique, réalisé sous la forme d’un grand mur au point de rencontre entre la terre et l’eau, la Norvège et le monde, l’art et la vie réelle.