Informations générales
- Nom:Pertile
- Prénom:Aureliano
- Date de naissance:09/11/1885
- Date de mort:11/01/1952
- Nationalité:Italie
- Tessiture:Ténor
Biographie
Aureliano Pertile a inscrit son nom dans l’histoire du chant lyrique en s’imposant comme le ténor préféré du grand chef d’orchestre Arturo Toscanini (1867-1957) durant la période où celui-ci fût directeur musical de la Scala. Dans les années 1920-1930, la collaboration entre les deux hommes s’intensifie à travers plusieurs productions demeurées légendaires. Le chanteur devient le « ténor de Toscanini » en s’illustrant dans des répertoires extrêmement variés qui vont de Donizetti à Verdi en passant par Mascagni, Puccini ou encore Wagner, et l’on peut rappeler que Pertile fut un Lohengrin de légende. De nos jours encore, il demeure une référence pour ce grand rôle wagnérien. Parmi les personnages fétiches d’Aureliano Pertile, se trouve aussi le Faust du Mefistofele d’Arrigo Boïto. En 1924, le ténor sera choisi par Toscanini pour la première de Nerone, l’opéra que Boïto n’a pas eu le temps d’achever avant sa mort en 1918.
Aureliano Pertile ; © Teatro alla Scala
C’est grâce à la modernité de son art de l’interprétation constamment guidé par la recherche de l’émotion qu’Aureliano Pertile est resté une référence pour des chanteurs comme Mario Del Monaco ou Placido Domingo. Le ténor avait la capacité de changer de couleur de voix selon les personnages qu’il incarnait au plus haut niveau avec une force et une vérité qui emportaient immédiatement l’assentiment du public. Malheureusement, le disque souligne cruellement l’inégalité du timbre en nous restituant une voix que certains ont parfois injustement qualifiée de « laide ». Ce n’est ni par la douceur ni par l’éclat d’une « belle » voix que le ténor séduisait le public, mais il s’imposait par le raffinement d’une technique parfaite lui permettant de s’adapter aux styles les plus divers.
Aureliano Pertile est né le 9 novembre 1885, à Montagnana, une petite ville de la province de Padoue. Le jeune ténor fait ses débuts au Teatro Eretenio de Vicence en 1911 ; il est Lyonel dans Martha de Friedrich von Flotow. Il enchaîne avec la création de Quo vadis ? de Nouguès au Teatro Dal Verme de Milan. Sa carrière prend son essor à travers son pays natal, puis il se lance dans une tournée en Amérique du Sud. En 1916, la Scala fait appel à lui pour la première milanaise de Francesca da Rimini de Zandonai. Il suscite d’emblée l’intérêt des spécialistes mais il peine à conquérir le grand public. Pourtant, en 1917, Puccini le choisit pour la reprise de La Rondine à Gênes, et cette fois, c’est un véritable succès qui lui permet de s’imposer durablement.1920 marque ses débuts au prestigieux Festival de Vérone où il triomphe en Faust dans le Mefistofele de Boïto. Ce rôle qui exige à la fois douceur et éclat restera une de ses plus remarquables incarnations.
Aureliano Pertile fait ses premiers pas au Metropolitan Opera en 1921 en interprétant Mario Cavaradossi dans la Tosca de Puccini. La presse new-yorkaise se montre très mitigée, et Pertile ne participera pas à la lutte qui s’engage entre les ténors italiens prêts à rivaliser pour prendre la succession d’Enrico Caruso mort quelques mois plus tôt. Le titre de « ténor italien du Met » passera finalement de Caruso à Giovanni Martinelli (1885-1969) qui règnera sans partage sur la scène du Met jusqu’en 1945. Par une coïncidence étonnante, Giovanni Martinelli et Aureliano Pertile étaient nés tous deux à Montagnana à quelques jours d’intervalle.
Arturo Toscanini ; © DR
Dès 1922, Pertile va triompher à la Scala sous la baguette de Toscanini qui en est alors le directeur musical. Malgré le départ du Maestro en 1929, le ténor restera fidèle à la grande scène milanaise qui le verra encore triompher dans les univers les plus variés jusqu’en 1937. De 1923 à 1935, Pertile a participé à trente-cinq productions en abordant tous les répertoires. Mais si la Scala reste son « point fixe », le chanteur n’en néglige pas pour autant les autres grands théâtres européens où il aborde de très nombreux rôles avec un égal talent. Pertile sait passer avec aisance des emplois de ténor lyrique, comme Edgardo dans Lucia di Lammermoor de Donizetti, à ceux de ténor dramatique, comme l’Otello de Verdi.
Aureliano Pertile fait ses adieux à la scène en 1946, à l’opéra de Rome, avec le Nerone de Boïto. Le chanteur se consacre ensuite à l’enseignement au Conservatoire de Milan jusqu’à sa mort le 11 janvier 1952. Si le disque ne restitue qu’en partie l’immense talent de ce chanteur exceptionnel, il nous reste de nombreux témoignages écrits de l’étonnante émotion qui se dégageait de ses interprétations.
CD
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