Informations générales
- Nom:Corelli
- Prénom:Franco
- Date de naissance:08/04/1921
- Date de mort:29/10/2003
- Nationalité:Italie
- Tessiture:Ténor
Biographie
« Au zénith de la carrière de Franco Corelli, mélomanes et critiques débattaient âprement de ses mérites techniques et artistiques. Ceux d’aujourd’hui aimeraient bien avoir un Franco Corelli sur qui débattre » : cette phrase, qu’on pouvait lire dans le New-York Time au lendemain de la mort du célèbre ténor italien résume assez bien les différents aspects d’une carrière qui suscita autant d’engouement que de critiques excessives. Franco Corelli semblait réunir toutes les qualités nécessaires pour dominer le monde lyrique de la seconde moitié du vingtième siècle : cet artiste charismatique s’imposait par son timbre solaire, ses aigus éclatants et son art consommé des diminuendi. N’avait-il pas fait ses débuts en remportant en 1951 le concours du Teatro Lirico Sperimentale de Spolète grâce au célèbre « Celeste Aïda » de Radamès qu’il ornait d’un irrésistible si bémol aigu diminuendo ? À ces qualités vocales exceptionnelles s’ajoutait l’indéniable atout d’un physique séduisant. Mais, durant les vingt-cinq années que dura sa carrière, Franco Corelli fut souvent accusé de se comporter en « divo » capricieux, sans doute parce qu’il était prompt à sombrer dans les travers d’un certain « cabotinage ».
Né à Ancône le 9 avril 1921, Franco Corelli renonce rapidement à la carrière d’ingénieur naval que sa famille souhaitait lui voir embrasser et préfère suivre les conseils d’un ami qui l’encourage à se lancer dans des études de chant. L’enseignement qu’il reçoit ne comble pas ses attentes et il préfère se former en écoutant les enregistrements d’Enrico Caruso, Beniamino Gigli ou Aureliano Pertile. En 1951, le jeune homme remporte un concours à Spolète ce qui lui permet de décrocher un engagement au Teatro Nuovo de la ville. Le 26 août 1951, il fait donc ses premiers pas sur scène en chantant Don José dans Carmen de Bizet. Franco Corelli a trente ans et sa carrière commence d’emblée par des rôles de premier plan dans les principaux opéras de la Péninsule. Rome, Palerme, Milan, Naples ou Venise l’accueillent dans des répertoires d’une grande variété. Il aborde toute sorte d’ouvrages, passant du bel canto de Bellini au vérisme puis de la tragédie lyrique de Gluck aux grands ouvrages de Puccini, tout en faisant une incursion dans l’opéra russe et la création contemporaine ! Ce n’est qu’à partir de 1956 que le ténor choisit de se limiter au répertoire italien du XIXème siècle et du début du XXème siècle. Il chante alors les grands rôles verdiens et pucciniens, avant de se voir consacrer comme un des meilleurs défenseurs du bel canto romantique aux côtés de Maria Callas à la Scala de Milan en 1958 dans Il pirata de Bellini puis en 1960 dans Poliuto de Donizetti.
L’année 1957 marque l’essor de la carrière internationale du ténor italien. On peut l’applaudir à Madrid, à Vienne, à Londres, et à Paris. Il franchit une nouvelle étape en faisant ses débuts au Metropolitan Opera de New-York le 27 janvier 1961 dans Le Trouvère de Verdi. Cet établissement prestigieux va devenir son véritable port d’attache : il y donnera trois cent soixante-cinq représentations jusqu’en 1975. Franco Corelli n’oublie pas de revenir régulièrement en Europe pour des circonstances exceptionnelles comme la résurrection des Huguenots de Meyerbeer à Milan en 1962 ou la Norma donnée à Paris en 1964 dans laquelle il partage une nouvelle fois l’affiche avec Maria Callas. Franco Corelli fait sa dernière apparition sur scène en août 1976 au Festival Puccini de Torre del Lago dans La Bohème. Le ténor donne ensuite quelques récitals jusqu’en 1981.
La discographie de Franco Corelli ne restitue qu’en partie les immenses qualités du chanteur. On peut apprécier le charisme de l’interprète à travers quelques documents filmés comme La Force du destin de Verdi donnée à Naples en 1958 avec Renata Tebaldi ou Turandot de Puccini capté pour la télévision italienne la même année. Franco Corelli s’éteint le 29 octobre 2003 à Milan, laissant le souvenir d’un artiste d’exception dont le charisme vocal s’impose en dépit des critiques stériles qui ont émaillé sa carrière.
Catherine Duault
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