Informations générales
- Nom:Bacquier
- Prénom:Gabriel
- Date de naissance:17/05/1924
- Date de mort:13/05/2020
- Nationalité:France
- Tessiture:Baryton
Biographie
Gabriel Bacquier demeure le baryton français le plus célèbre de la deuxième moitié du XXème siècle. Il a su mener une carrière internationale exceptionnelle tout en continuant à se produire en France où il a durablement marqué les grandes années du Festival d’Aix-en-Provence. Revendiquant l’héritage de Fiodor Chaliapine (1873-1938) et de Tito Gobbi (1913-1984), Gabriel Bacquier se définissait lui-même comme un « comédien-chanteur ». Très attentif au texte, il a mis son art de la diction au service de la mélodie française au cours de nombreux récitals consacrés à Poulenc, Ravel ou Satie. Mais c’est sur scène que le baryton a donné toute sa mesure en excellant aussi bien dans les grands rôles tragiques que dans le répertoire bouffe : de Tosca à Don Pasquale en passant par La Belle Hélène, Gabriel Bacquier a abordé tous les registres avec un égal bonheur.
Né à Béziers le 17 mai 1924, Gabriel Bacquier s’initie très tôt à l’opéra grâce aux 78 tours que son père lui fait écouter. Le jeune homme prend des cours de chant durant la guerre et fait ses débuts à Béziers en incarnant Ourrias dans Mireille de Gounod. A la Libération, il entre au Conservatoire de Paris où il obtient cinq premiers prix. Dès 1949, il intègre la troupe de l’Opéra de Nice qui lui permet de parfaire sa pratique du chant. Il fait également partie de la Compagnie lyrique de José Beckmans et il chante de nombreuses opérettes. Ces années de formation débouchent enfin sur un engagement à la Monnaie de Bruxelles en 1953. Un soir, le jeune baryton a la chance d’avoir pour partenaire la soprano Martha Angelici (1907-1973), une vedette de l’Opéra-Comique : elle lui conseille d’y passer une audition et il est immédiatement accepté. En 1956, Gabriel Bacquier fait donc ses premiers pas sur la scène de l’Opéra-Comique en Sharpless dans Madame Butterfly de Puccini. Deux ans plus tard, c’est l’Opéra Garnier qui lui ouvre ses portes pour incarner Germont dans La Traviata de Verdi.
1960 constitue une date charnière dans la carrière du baryton français en incarnant Scarpia dans la Tosca de Puccini qui entre alors au répertoire régulier de l’Opéra de Paris. Ce soir-là, Gabriel Bacquier a pour partenaire la célèbre Renata Tebaldi (1922-2004). Au même moment, Gabriel Dussurget invite le chanteur au Festival d’Aix-en-Provence qu’il a fondé douze ans plus tôt. Gabriel Bacquier y chante le rôle-titre du Don Giovanni de Mozart : c’est un véritable triomphe dont le retentissement est d’autant plus grand que la représentation est retransmise en direct à la télévision. Ce premier Don Giovanni donne une nouvelle dimension à la carrière du chanteur tout en signant le début d’une fructueuse collaboration artistique car Gabriel Bacquier devient un des piliers du Festival d’Aix.
Le succès accompagne désormais le chanteur sur toutes les plus grandes scènes internationales, de Glyndebourne à Chicago en passant par Covent Garden ou New-York – où il sera distribué 123 fois au Metropolitan Opera. Cependant, la France reste son port d’attache. En 1973, Gabriel Bacquier interprète le rôle du Comte Almaviva dans Les Noces de Figaro mises en scène par Giorgio Strehler. Cette production de l’Opéra de Paris demeure légendaire : elle marquait l’arrivée d’un nouveau directeur, Rolf Liebermann, qui allait remodeler complètement la politique artistique de l’établissement.
Dans les années 1980, Gabriel Bacquier a la sagesse d’infléchir progressivement son répertoire pour se tourner vers des personnages bouffes comme Don Pasquale ou Dulcamara de L’Elixir d’amour de Donizetti. Il n’hésite pas à renouer avec l’opérette d’Offenbach mais il aborde aussi un rôle sombre avec son saisissant Golaud dans Pelléas et Mélisande de Debussy. Ces changements d’emploi sont un des traits constants de ce baryton qui sait utiliser toutes les facettes de sa voix et de sa force expressive pour se montrer aussi à l’aise dans la fantaisie comique que dans le tragique le plus noir. Une abondante production discographique nous permet d’apprécier, à défaut de la présence scénique du comédien, tout le talent vocal de cet artiste attachant et adoré du public.
CD
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