Informations générales
- Nom:Di Stefano
- Prénom:Giuseppe
- Date de naissance:21/07/1921
- Date de mort:03/03/2008
- Nationalité:Italie
- Tessiture:Ténor
Biographie
Giuseppe Di Stefano reste un artiste à part dans l’histoire du chant lyrique. Doté d’une personnalité charismatique, il a été un des ténors les plus doués de sa génération et son nom reste étroitement lié à celui de Maria Callas avec laquelle il a longtemps formé à la scène un couple artistique de légende comme en témoignent encore de nombreux enregistrements de référence. Giuseppe Di Stefano possédait un timbre au rayonnement irrésistible auquel s’ajoutaient une aisance totale dans l’aigu ainsi qu’un phrasé d’une expressivité rarement égalée. Jugé capricieux en raison de sa propension à annuler au dernier moment, il a parfois semblé dépassé par des rôles beaucoup trop lourds pour lui. Peu soucieux de ménager sa voix, il donnait l’impression de mener sa carrière sans véritable discernement. Pourtant, il demeure un des plus grands ténors lyriques italiens et il a su enthousiasmer les chefs d’orchestre les plus exigeants à l’instar d’Arturo Toscanini qui n’hésitait pas à dire :
« C’est le ténor qui me plaît le plus car il chante sans affectation ». Rudolf Bing, directeur du Metropolitan Opera de 1950 à 1972, affirmait de son côté : « Son ‘diminuendo’ sur le contre-ut de Faust était un son d’une beauté tellement exceptionnelle qu’il est resté à jamais gravé dans mon oreille ».
Giuseppe Di Stefano est né le 24 juillet 1921 à Motta Sant’Anastasia, en Sicile. Il commence par étudier le chant à Milan avec un ténor du chœur de la Scala, puis il se perfectionne avec le célèbre baryton Luigi Montesanto (1887-1954), créateur du rôle de Michele dans Il Tabarro du Triptyque de Puccini. La guerre oblige le jeune homme à suspendre ses études à partir de 1941 quand il est enrôlé dans l’armée italienne. En 1943, il retrouve à nouveau Milan où il chante dans les cabarets, les restaurants ou les cinémas. Puis il se réfugie en Suisse et c’est là que sa carrière prend véritablement son essor en 1944, grâce à Radio Lausanne qui le programme régulièrement. Le 20 avril 1946 à Reggio Emilia, Giuseppe Di Stefano fait ses premiers pas sur scène en Des Grieux dans la Manon de Massenet. Un mois plus tard, celui que ses amis surnomment « Pippo », est déjà à l’affiche de la Fenice à Venise en Nadir dans Les Pêcheurs de perles de Bizet. Les choses vont vite et la consécration arrive en 1947, à l’Opéra de Rome et à la Scala de Milan. Dès lors, Giuseppe Di Stefano marche vers le succès et la gloire sur les traces de Tito Schipa (1888-1965) et Beniamino Gigli (1890-1957), les deux ténors italiens les plus célèbres de l’après-guerre. « Pippo » devient rapidement une star au Metropolitan Opera de New-York où il débute dans le Rigoletto de Verdi en 1948. Tous les grands rôles du répertoire de ténor lyrique lui sont confiés. En 1951, à Sao Paulo, la route du chanteur croise celle de Maria Callas : ils sont tous les deux à l’affiche de La Traviata. Leur rencontre donnera naissance à de grandes productions et à toute une série d’enregistrements de référence publiés chez EMI parmi lesquels on peut signaler celui de la Tosca de 1953 sous la direction de Victor de Sabata. La dernière apparition à la scène de ce couple de légende a lieu à Milan en décembre 1957 dans Un bal masqué de Verdi. Les deux partenaires se perdent de vue pendant une quinzaine d’années. Giuseppe Di Stefano continue de mener une brillante carrière mais ses annulations trop fréquentes finissent par faire peur aux directeurs d’opéra et les engagements se font plus rares. En 1963, il annule plusieurs représentations de La Bohème à Covent Garden, ce qui permet au jeune Luciano Pavarotti de se faire remarquer en le remplaçant au pied levé.
Giuseppe Di Stefano aborde l’opérette viennoise et française après quelques échecs dans des emplois trop lourds pour lui comme le Calaf de Turandot de Puccini. En 1972, le ténor retrouve Maria Callas qui a cessé de chanter depuis quelques années et ils décident d’entreprendre ensemble une tournée de concert qui s’achèvera à Sapporo le 11 novembre 1974. Maria Callas abandonne définitivement la scène tandis que « Pippo » poursuit seul l’aventure. Le ténor disparaît le 3 mars 2008 en laissant le souvenir d’un artiste exceptionnel dont le nom restera à jamais inscrit dans l’histoire de l’art lyrique.
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