Informations générales
- Compositeur:Giovanni Battista Pergolesi
- Librettiste:Pietro Metastasio
- Date de création:1734
- Lieu de création:Italie
- Nombre d'acte:3
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:Teatro San Bartolomeo
Description de l'Œuvre
Tous les mélomanes connaissent les deux ouvrages qui ont fait de Giovanni Battista Pergolèse (1710-1736) un des compositeurs les plus célèbres de l’histoire de la musique. La Serva padrona (1733), point de départ de la fameuse « Querelle des Bouffons », et le Stabat Mater (1736) qu’il écrivit deux mois avant sa mort prématurée, auront suffi à Pergolèse pour acquérir une gloire éternelle. Le jeune musicien meurt à vingt-six ans, probablement victime de la tuberculose.
Adriano in Siria est une commande du roi d’Espagne Charles III (1716-1788) devenu Roi de Naples en 1734 sous le nom de Charles VII. Le nouveau souverain a pour ambition de rétablir la ville dans son rôle de capitale de l’art lyrique et il s’empresse d’engager l’un des plus brillants castrats de l’époque, le prodigieux et capricieux Gaetano Majorano, dit Caffarelli (1710-1783). C’est pour cet artiste exceptionnel que Pergolèse compose Adriano in Siria donné à l’occasion de l’anniversaire de la reine Elisabeth Farnèse (1692-1766), la mère de Charles VII.
Le livret est signé du fameux poète et dramaturge Pietro Metastasio (1698-1782) dont les œuvres ont été mises en musique par les plus grands compositeurs. Mais, afin de ménager la susceptibilité de l’intraitable Caffarelli, un adaptateur anonyme reprend le livret de Metastasio qui ne faisait pas mystère de sa préférence pour Farinelli, l’autre grand castrat du moment. Selon l’habitude de l’époque, le texte de Metastasio connut plus d’une soixantaine de versions musicales différentes depuis la première, due à Antonio Caldara (v.1670-1736) en 1732 jusqu’à la dernière réalisée par Saverio Mercadante (1795-1870) en 1828 !
La partition de Pergolèse présente la particularité d’offrir à Caffarelli des « numéros » époustouflants de virtuosité qui viennent clore chacun des trois actes même si le castrat peut déployer dès sa première apparition sur scène toute l’étendue de son vertigineux talent. Adriano in Siria apparaît comme une sorte de temple élevé à la gloire de Caffarelli, créateur du rôle du prince Farnaspe, qui se compare fort justement à un rossignol dans un air tout à fait spectaculaire : « Lieto cosi tal volta ». En dépit de ces prouesses « pyrotechniques », l’ouvrage ne connut pas un grand succès. Il disparaîtra rapidement et ne sera partiellement repris qu’en 1981 en concert à Radio France, en attendant une résurrection scénique lors du festival du Mai musical florentin en 1985.
Résumé
Dédaignant Sabina qui lui est promise, l’empereur Adriano tombe amoureux d’Emirena, la fille d’Osroa, le roi des Parthes dont il vient de conquérir le royaume. Emirena est de son côté fiancée au prince parthe Farnaspe mais elle laisse croire à l’empereur qu’elle pourrait répondre à son amour. Farnaspe se désespère. Bientôt les deux amants réconciliés décident de s’enfuir ensemble. Adriano soupçonne à tort Farnaspe d’avoir fomenté un attentat contre lui et il le jette en prison avec Emirena et Osroa. Pour sauver son père la jeune fille doit-elle consentir à épouser l’empereur ? Tout se finira bien : finalement touché par la grandeur d’âme de sa fiancée Sabina, Adriano l’épousera en renonçant à Emirena qui pourra s’unir à Farnaspe.
Acte 1
Oubliant Sabina, sa fiancée, l’empereur Adriano tombe sous le charme d’Emirena, la fille du roi des Parthes dont il a conquis le royaume. Le prince parthe Farnaspe, fiancé à Emirena, demande à l’empereur de libérer la jeune fille. Adriano accepte sans écouter les conseils de son confident Aquilio qui aime Sabina et verrait avec plaisir l’empereur la délaisser pour Emirena. Aquilio fait pression sur Emirena qui, par peur, laisse entendre à Adriano qu’elle pourrait céder à ses désirs. Tandis que Farnaspe se désespère, Osroa met le feu au palais. Farnaspe se jette dans le brasier pour sauver Emirena. Les deux amants se réconcilient mais le jeune homme est accusé d’avoir provoqué l’incendie et il va être emprisonné.
Acte 2
Emirena a trouvé une alliée en confiant ses véritables sentiments à Sabina qui promet de l’aider à fuir avec Farnaspe. Ce dernier est bientôt soupçonné d’avoir voulu attenter à la vie de l’empereur alors qu’Osroa est le seul coupable. Dans l’incertitude Adriano jette en prison Farnaspe avec Emirena et son père.
Acte 3
Aquilio continue à œuvrer dans l’ombre pour parvenir à ses fins. Il convainc Adriano de demander la main d’Emirena à son père en échange de sa liberté et du trône. Osroa se méfie de ces promesses. Farnaspe conseille à sa fiancée d’épouser Adriano pour sauver son père et son pays. Alors qu’elle s’apprête à quitter Antioche sur les conseils d’Aquilio, Sabina est surprise par Adriano. Leur rencontre permet de mettre à jour le double jeu du traître Aquilio. L’empereur découvre alors la grandeur d’âme de Sabina qui était prête à s’effacer devant sa rivale. Il décide de l’épouser comme prévu tandis que Farnaspe et Emirena s’uniront selon leur vœu le plus cher.
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