Informations générales
- Compositeur:Francesco Cavalli
- Librettiste:Francesco Cavalli
- Date de création:1999
- Lieu de création:Italie
- Nombre d'acte:3
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:Teatro San Domenico - Crema
Description de l'Œuvre
Eliogabalo est un opéra que Francesco Cavalli (1602-1676) composa en 1667 pour la saison 1668 du Carnaval de Venise. L’ouvrage retrace les derniers moments d’Héliogabale (204-222), un empereur romain dépeint sous les traits d’un tyran cruel et pervers par Aelius Lampridius, un historien de la fin du IVème siècle. Dans l’univers sulfureux de la Rome impériale décadente, Héliogabale est crédité d’une impressionnante série de vices qui lui font sans cesse repousser les limites du sadisme et de l’arbitraire. Devenu empereur à quatorze ans, il est massacré quatre ans plus tard au cours d’une révolution de palais qui porte au pouvoir son vertueux cousin Alexandre Sévère. Composé sur un livret anonyme, complété par Aurelio Aureli, Eliogabalo reprend tous ces éléments en pratiquant le mélange des genres cher à l’opéra vénitien qui croise drame historique et politique, conflits amoureux et personnages de farce. Oscillant entre tragique et burlesque, l’intrigue multiplie complots et tentatives d’assassinat au rythme des pulsions d’un empereur qui se compare à Jupiter en prétendant pouvoir régenter les saisons ! L’ouvrage offre une galerie de portraits dominée par Eliogabalo et trois figures féminines. Cette configuration peut rappeler la situation d’un autre séducteur impénitent aux prises avec trois femmes : le Don Giovanni de Mozart. Héliogabale était-il un empereur dément ou un adolescent immature et fantasque dominé par une mère avide de pouvoir ? Sa quête effrénée des plaisirs et son apparente haine de l’ordre établi, ont fasciné plus d’un créateur, dont Antonin Artaud qui lui consacra en 1934 un texte flamboyant : « Héliogabale ou l’Anarchiste couronné ». Reste un mystère : alors qu’il devait être donné au Théâtre San Giovanni et Paolo de Venise, l’opéra de Cavalli fut déprogrammé et remplacé par un autre ouvrage au titre identique. Le compositeur qui dominait depuis un quart de siècle l’opéra vénitien est soudain mis à l’index, victime d’une censure politique ou religieuse. Il faudra attendre 1999 pour que l’œuvre soit enfin représentée sur scène à Crema, la ville natale du compositeur. Mais la véritable résurrection d’Eliogabalo a lieu en avril 2004 au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles grâce à René Jacobs qui s’emploie à faire revivre ce foisonnant univers baroque. On y retrouve tout le savoir-faire de Cavalli caractérisé par une grande invention mélodique et par une constante recherche d’expressivité et d’intensité dramatique.
Résumé
Eliogabalo court de plaisirs en plaisirs avec l’aide de ses deux âmes damnées, Zotico et Lenia. Viols, trahisons, machinations perverses et provocations se multiplient au gré des fantasques désirs d’un jeune empereur débauché. Mais le vent tourne et les excès d’Eliogabalo font se liguer contre lui toutes les victimes de ses forfaits. Femmes bafouées et amants trompés, gardes prétoriens ulcérés et peuple indigné, mettront un terme à la course folle d’un jouisseur impénitent.
Acte 1
Eliogabalo doit à son cousin Alessandro d’avoir évité une rébellion de la garde prétorienne. Cependant, la vie politique est la dernière préoccupation du jeune empereur qui ne s’intéresse qu’aux conquêtes féminines. La belle Eritea est l’objet de son désir du moment. Cette dernière exige de son séducteur une promesse de mariage au grand désespoir de son amant, Giuliano. Quand Alessandro annonce à Eliogabalo qu’il va épouser Flavia, la sœur de Giuliano, l’empereur est soudain pris de l’envie d’en faire sa maîtresse et pour cela, il projette de se débarrasser de son rival, cet encombrant cousin soutenu par le peuple. Eliogabalo imagine de réunir un sénat uniquement composé de femmes pour pouvoir assouvir ses désirs. Quant à Flavia, elle s’abandonne aux fureurs de la jalousie dès qu’elle aperçoit Alessandro en compagnie d’Attilia qui vient de lui déclarer vainement son amour. Devant la froideur que lui témoigne soudain Flavia, Alessandro se désespère. Déguisé en femme, Eliogabalo préside son sénat de femmes et profite de la situation pour approcher Flavia. Mais soudain, Eritea se dresse devant lui pour exiger qu’il respecte sa promesse de l’épouser.
Acte 2
Eritea avoue à son amant Giuliano qu’elle l’aime toujours mais qu’elle doit demander réparation à Eliogabalo qui l’a violée. Eliogabalo échafaude un nouveau plan pour séduire Flavia qui se voit reprocher par Alessandro sa complaisance envers l’empereur. Surprenant un échange amoureux entre Eritea et Giuliano, Eliogabalo y voit une bonne occasion de se débarrasser d’une conquête qui ne l’intéresse plus. L’empereur propose un arrangement à Giuliano : s’il lui livre sa sœur Flavia, il lui laissera Eritea. Giuliano est désespéré. Il préfère mourir plutôt que de trahir sa sœur et Alessandro. Pendant un banquet qui doit lui permettre de droguer Flavia pour abuser d’elle, Eliogabalo s’inquiète de mauvais présages qui s’ajoutent à des contretemps. Les machinations du séducteur impénitent seraient-elles sur le point de se retourner contre lui ?
Acte 3
Flavia et Eritea demandent à Giuliano de venger leur honneur en tuant Eliogabalo. La garde prétorienne réclame désormais la mort du jeune empereur, indigne d’exercer le pouvoir. Eliogabalo distribue or et pierres précieuses pour calmer les séditieux. Il décide de tuer Alessandro son rival en amour et en politique. Le meurtre aura lieu à l’occasion d’un combat de gladiateurs. De son côté, Giuliano met au point un plan pour assassiner Eliogabalo mais ce stratagème ravive les malentendus entre Flavia et Alessandro. Au cours du combat de gladiateurs qui devait conduire à la mort d’Alessandro, les machinations d’Eliogabalo sont découvertes. Le peuple réclame la mort de l’empereur. Flavia vient annoncer qu’il a été assassiné après avoir tenté de la violer. Alessandro entend punir les coupables, mais tous approuvent ce meurtre qui a vengé l’honneur d’Eritea et Flavia en délivrant le peuple d’un odieux tyran. Deux consuls offrent le pouvoir à Alessandro qui pourra enfin épouser Flavia tandis qu’Eritea et Giuliano savourent le bonheur d’être à nouveau réunis.
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