Informations générales
- Compositeur:Richard Strauss
- Librettiste:Richard Strauss
- Date de création:1894
- Lieu de création:Allemagne
- Nombre d'acte:3
- Langue originale:Allemand
- Maison d'opéra de la production originale:Deutsches Nationaltheater und Staatskapelle Weimar
Description de l'Œuvre
Guntram est le premier opéra que composa Richard Strauss dont la notoriété s’était d’abord construite sur le succès d’ouvrages symphoniques marquants ainsi que sur un exceptionnel talent de chef d’orchestre. « Ci-gît l’honorable et vertueux jeune homme Guntram, ménestrel, assommé par l’orchestre symphonique de son propre père. Qu’il repose en paix ! » : on ne saurait mieux apprécier que par cette épitaphe pleine d’autodérision, rédigée par Richard Strauss lui-même, la destinée et l’échec que rencontra cette première incursion d’un jeune musicien allemand dans le théâtre lyrique, alors dominé par l’ombre de l’immense Wagner. Guntram nous plonge d’emblée dans un univers typiquement wagnérien à un moment où le public découvre et apprécie le vérisme avec Mascagni, Leoncavallo et le jeune Puccini. A l’instar du maître de Bayreuth, le jeune Strauss se lance dans la rédaction du livret qui aura pour cadre un Moyen-âge idéalisé, pour héros un ménestrel membre d’une confrérie liée par de nobles aspirations, et pour héroïne la femme d’un duc tyrannique, symboliquement prénommée Freihild, celle qui porte la liberté. La construction en trois actes, le rôle-titre tenu par un ténor héroïque, un concours de chant, et la proclamation de l’orgueilleuse éthique de l’artiste qui doit être son propre et seul juge, viennent compléter ce tableau éminemment wagnérien, porté par une partition, elle aussi, pleine de réminiscences. Richard Strauss, assistant à Bayreuth, y dirigea Tannhäuser en 1894, l’année même de la création de Guntram qui ne rencontra jamais le succès, en dépit des remaniements que devait tenter le compositeur un demi-siècle plus tard. Un événement heureux s’attacha cependant à cet ouvrage dont l’insuccès éloigna Strauss de l’opéra pour quelques années. Le rôle de Freilhid était tenu par l’interprète d’Elisabeth dans Tannhäuser, la soprano Pauline Ahna… que Strauss épousa peu après la création et qui partagea sa vie pendant cinquante-cinq ans.
Résumé
Membre d’une confrérie de ménestrels attachée à célébrer l’amour et la paix, Guntram s’éprend de Freihilde qu’il a sauvée du suicide. Elle est l’épouse d’un duc tyrannique, Robert, que le jeune homme tue en duel contredisant ainsi son idéal de justice. Emprisonné, il refuse la liberté que lui propose Freihilde. Préférant se punir lui-même en renonçant à l’amour, il choisit de quitter sa confrérie pour expier seul sa faute. Il proclame orgueilleusement sa propre loi morale qu’il accomplira dans la solitude : « Ma vie détermine la loi de mon esprit ; Dieu seul me parle. »
Acte 1
Au XIIIème siècle en Allemagne, le ménestrel Guntram et son maître Friedhold sont membres d’une ligue qui prêche la justice et la paix. Ils tentent de venir en aide au peuple dont la révolte a été écrasée. Guntram sauve la vie d’une femme désespérée qui allait se jeter dans un lac. C’est Freihild, femme du Duc Robert qui agit en tyran. Le vieux Duc, père de Freihild, invite le ménestrel à prendre part à un concours de chant dans son château pour le remercier d’avoir sauvé la vie de Freihild.
Acte 2
Dans le château du vieux Duc, Guntram participe au tournoi de chant qui lui donne l’occasion d’exalter l’idéal de paix auquel s’est consacré son ordre, en prenant le parti du peuple. Son vibrant plaidoyer en faveur des opprimés provoque la colère du Duc Robert qui le provoque en duel. Guntram tue le Duc au cours de ce combat. Il est emprisonné tandis que Freihild prend conscience de son amour pour lui et cherche à le soustraire à son châtiment.
Acte 3
Freihild rend visite à Guntram dans son cachot où son maître, Friedhold est venu le chercher pour qu’il comparaisse devant le tribunal de leur ordre. Guntram refuse de se soumettre au jugement de ses pairs. Il repousse Freihild bien qu’il partage ses sentiments. Guntram veut être son propre juge et entend fixer lui-même son châtiment qu’il accomplira dans la solitude. Il renoncera à l’amour pour se punir d’avoir tué Robert non par soif de justice, mais par égoïsme, pour éliminer un rival gênant. Freihild accepte ce choix dans la résignation.
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