Justice - Justice

Signé du compositeur catalan Hèctor Parra sur un livret de l’écrivain congolais Fiston Mwanza Mujila, l’opéra Justice est un ouvrage lyrique inspiré de faits réels : en février 2019 en République démocratique du Congo, un camion-citerne transportant de l’acide percute un bus sur une route du Katanga, entre Lubumbashi et Kolwezi. L’accident fera plus de vingt morts et de nombreux blessés, en plus de polluer la rivière avoisinante à l’acide. L’événement met en lumière à la fois les activités d’une multinationale suisse en RDC qui utilise ce même acide dans le traitement de minerais dans cette région minière au sud du Congo, et le mauvais état des infrastructures routières locales.

Sur la base de ces faits réels, l’opéra Justice prend la forme d’une « œuvre chorale et élégiaque sur le destin de ce village, de ces destins étripés et, au-delà, une réflexion sur les forces du bien et du mal et les intérêts des uns et des autres. Entre ONG et multinationales, pouvoirs politiques et populations locales, l’imbroglio de la responsabilité semble bien raffiné… Fantômes et victimes, coupables et faux-coupables se mêlent aux mythes et légendes de cette terre aussi riche en récits qu’en minerais dans cette danse macabre ».

Création de l’opéra Justice

L’opéra Justice fait l’objet d’une création mondiale au Grand Théâtre de Genève le 22 janvier 2024, dans une production confiée au metteur en scène, réalisateurs et essayiste Milo Rau, habitué des ouvrages de théâtre politique – en 2015, on lui devait par exemple Tribunal du Congo, qui réunissait 60 témoins et experts dans la zone de la guerre civile congolaise.

Sur scène, la création de Justice réunit une distribution d’artistes « sur mesure » : ténor étasunien Peter Tantsits (ayant déjà travaillé avec Hèctor Parra sur Les Bienveillantes), aux côtés notamment du contre-ténor congolais Willard White originaire de Kolwezi, ainsi que Serge Kakudji et du Zurichois Titus Engel féru de musique contemporaine.