Informations générales
- Compositeur:Ferdinand Hérold
- Librettiste:Eugène de Planard
- Date de création:1832
- Lieu de création:France
- Nombre d'acte:3
- Langue originale:Français
- Maison d'opéra de la production originale:Opéra-Comique.
Description de l'Œuvre
Faut-il s’en tenir au jugement très sévère de Berlioz sur Ferdinand Hérold (1791-1833) : « Sa musique ressemble fort à ces produits industriels confectionnés à Paris d’après des procédés inventés ailleurs et légèrement modifiés : c’est de la musique parisienne. » ? Ce serait passer à côté d’une œuvre pleine de séduction, Le Pré aux clercs, servie par un excellent livret inspiré de La Chronique du temps de Charles IX publiée par Prosper Mérimée en 1829. Véritable feu d’artifice d’esprit léger, toujours empreint d’un charme délicieux, cet ouvrage emblématique du répertoire de l’Opéra-Comique fut le dernier triomphe du compositeur qui devait mourir un mois plus tard épuisé par la tuberculose. Le Pré aux clercs conquis immédiatement le public à défaut de convaincre une partie de la critique et ce fut tout naturellement qu’il fut choisi pour inaugurer la nouvelle salle Favart en 1840. L’ouvrage fut constamment repris jusqu’en 1949 où il disparut après avoir été représenté 1608 fois depuis sa création triomphale ! La partition de ce brillant divertissement est pleine de gaité et de vivacité. L’écriture orchestrale s’impose dès l’ouverture par sa densité et son raffinement. Toutes les situations s’enchaînent avec une grande efficacité dramatique pour s’achever par le triomphe de l’innocence et de l’amour conformément aux règles du genre. Les épisodes joyeux ou émouvants alternent dans une intrigue partagée entre les amours nobles du baron de Mergy et d’Isabelle et celles du couple formé par Nicette et Girot, l’hôtelier du Pré aux clercs. De nombreuses pages très représentatives méritent de figurer au premier plan d’une anthologie romantique de l’opéra-comique : l’air de Mergy (« O ma tendre amie ») et la romance d’Isabelle (« Souvenirs du jeune âge ») à l’Acte 1 ; ou encore la ronde de Nicette et le trio syllabique, « C’en est fait », à l’Acte 3. Si la maladie ne l’avait pas emporté prématurément Ferdinand Hérold aurait pu devenir le digne héritier de Boieldieu (1775-1834) qui avait reconnu tout son talent. Hérold laisse deux autres chefs-d’œuvre composés pour l’Opéra-Comique, Marie (1826) et Zampa (1831).
Résumé
Marguerite de Valois protège les amours d’un gentilhomme huguenot, le baron de Mergy, épris d’Isabelle de Montal, que le roi voudrait marier à son favori, le marquis de Comminges. Un mariage secret est organisé entre les deux amants mais avant qu’ils ne puissent rejoindre leur Béarn natal, Mergy devra tuer en duel Comminges, son ombrageux rival. Parallèlement, se déroulent les amours de Nicette, filleule de Marguerite de Navarre, et de Girot qui tient une auberge à Paris, au Pré-aux-Clercs.
Acte 1
Dans son hôtellerie d’Etampes, Nicette, filleule de la reine Marguerite de Navarre, se prépare à épouser Girot qui possède une auberge à Paris, au Pré-aux-Clercs (« Ah, quel beau jour de fête »). Girot est très fier de son domaine qui tient lieu de rendez-vous aux gens de la meilleure compagnie. Arrive un jeune noble béarnais, le baron de Mergy, qui compte profiter d’un voyage à Paris pour retrouver celle qu’il aime, Isabelle, dame de compagnie de la reine. La Reine décide justement de faire halte à l’auberge avec sa suite dans laquelle se trouve Isabelle. La jeune fille avoue à la Reine qu’elle regrette son pays natal, le Béarn (« Souvenirs du jeune âge »). Elle se lamente surtout d’avoir été séparée de celui qu’elle aime, Mergy. Quelle n’est pas sa surprise quand Isabelle le rencontre dans l’auberge de Nicette ! Hélas, Isabelle ne peut s’abandonner à la joie des retrouvailles puisque le Roi la destine à Comminges, son favori.
Acte 2
Nous sommes maintenant dans une salle du Palais du Louvre où Isabelle s’abandonne à sa tristesse (« Jours de mon enfance »). Mais la Reine Marguerite promet de protéger les amours de Mergy et d’Isabelle avec l’aide de Cantarelli (trio « Vous me disiez sans cesse »). Nicette participe elle aussi à cette « conspiration amoureuse ». Mais durant un bal donné au Louvre, Comminges provoque Mergy en duel après avoir découvert qu’il était son rival.
Acte 3
Au Pré aux Clercs, Girot et Nicette célèbrent leur mariage (« A la fleur du bel âge »). La Reine arrive avec ses deux protégés, Isabelle et Mergy, dont elle vient d’organiser secrètement le mariage. Mais pour pouvoir jouir de leur bonheur, les deux jeunes mariés ont encore une épreuve à surmonter (« Je frémis, je frissonne ») : Mergy doit affronter Comminges en duel. Le jeune baron ressort vainqueur de ce combat. Mergy et Isabelle peuvent donc s’enfuir dans leur Béarn natal avec la bénédiction de la Reine Marguerite.
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