Informations générales
- Compositeur:Francesco Cavalli
- Librettiste:Giovanni Faustini
- Date de création:1643
- Lieu de création:Italie
- Nombre d'acte:4
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:Teatro San Cassiano
Description de l'Œuvre
Premier triomphe de Francesco Cavalli (1602-1676) Egisto, est un ouvrage caractéristique de l’esthétique baroque de l’opéra, tel qu’il s’élabore dans la première moitié du XVIIème siècle à Venise. Cette nouvelle conception de l’opéra trouve sa raison d’être dans l’ouverture du Teatro San Cassiano en 1637. Situé dans la paroisse de San Cassiano, proche du Rialto, cet édifice est le premier établissement public payant de l’histoire lyrique. Jusqu’alors réservé à l’aristocratie, l’opéra va pouvoir élargir son audience en s’adaptant aux exigences des quatre nouveaux théâtres qui verront le jour à Venise entre 1637 et 1642. Ces salles de grande dimension réclament des mises en scènes spectaculaires dans lesquelles les « machines » de l’ingénieur Torelli vont faire merveille. Un nouveau spectacle, l’opéra-machine, va utiliser sans retenue les décors féériques, les palais en trompe-l’œil, les divinités descendant du ciel dans des chars spectaculaires au milieu du fracas d’orages et de tremblements de terre. L’opéra vénitien, qui apparaît comme un genre davantage théâtral que musical, trouve une illustration parfaite dans l’Egisto de Francesco Cavalli. Celui-ci composera d’ailleurs la plupart des ouvrages donnés au San Cassiano entre 1639 et 1645. Le compositeur utilise un orchestre à cordes avec basse continue, limité par les faibles moyens d’un établissement public. Cet orchestre réduit accompagne librement la voix. L’opéra repose donc essentiellement sur la qualité et les prouesses des chanteurs qui doivent trouver un équilibre entre chant et récitation expressive pour susciter la plus grande émotion. Modèle du genre, Egisto multiplie les changements de scène et les décors fastueux en privilégiant les situations qui nécessitent le recours aux « machines ». Le mélange et le contraste sont des règles d’or. Vingt-et-un personnages se croisent au détour de multiples péripéties qui se développent avec une grande variété de tons oscillant entre tragédie et bouffonnerie. Redécouvert au XXème siècle après deux siècles d’oubli, cet opéra vénitien mérite d’être situé dans son contexte pour être apprécié et mieux appréhendé à travers des adaptations scéniques conformes aux goûts du spectateur contemporain.
Résumé
Egisto et Climène réclament vengeance car leurs amants respectifs, Clori et Lidio, les trompent en s’aimant désormais selon la volonté de Vénus. La déesse de l’amour déteste Egisto qu’elle a décidé de rendre fou. Hipparco le frère de Climène, amoureux de Clori, soutient sa sœur dans sa vengeance amoureuse. Il jure la perte du volage Lidio. Tout se terminera bien. Egisto finira par retrouver l’amour de Clori et Lidio désarmera le désir de vengeance de Climène qui lui redonnera son cœur.
Prologue
La Nuit livre combat à l’Aurore qui finit par triompher.
Acte 1
Egisto et Climène s’enfuient de l’île où des pirates les tenaient en esclavage. Egisto rêve de son amante Clori qui le trompe désormais avec Lidio, l’amant infidèle de Climène. C’est Vénus qui a juré la perte du malheureux Egisto qu’elle projette de rendre fou.
Acte 2
Egisto s’est isolé pour s’abandonner à sa souffrance. Clori l’accuse d’être fou tandis que Climène déplore l’attachement de son amant Lidio pour Clori. L’Amour est menacé de vengeance par toutes les amantes mortes de chagrin après avoir été délaissées : Sémélé, Phèdre et Didon. Elles dénoncent le caractère trompeur de l’amour.
Acte 3
Climène et son frère Hipparco ont fait prisonniers Clori et Lidio dont ils veulent se venger. Mais Climène ne souhaite pas la mort du traître Lidio, qui finit par lui rendre son amour. Clori est émue par le malheur de son ancien amant Egisto : gagné par la folie, celui-ci se prend pour Orphée, puis pour l’Amour. Hipparco finit par renoncer à Clori qui retrouve sa passion pour Egisto auquel Apollon a rendu la raison.
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