Informations générales
- Compositeur:Jacques Offenbach
- Librettiste:Henri Meilhac
- Date de création:1869
- Lieu de création:France
- Nombre d'acte:3
- Langue originale:Français
- Maison d'opéra de la production originale:Théâtre des Variétés
Description de l'Œuvre
« Il faut voler selon la position qu’on occupe dans la société » (acte II, scène 3), c’est le credo de Falsacappa, le chef des brigands, héros de l’opéra bouffe joyeusement immoral d’un Jacques Offenbach (1819-1880) galvanisé par le livret de ses deux complices Henri Meilhac ( 1830-1897) et Ludovic Halévy (1834-1908).
Les Brigands sont créés triomphalement au Théâtre des Variétés qui a accueilli quelques-uns des plus grands succès du compositeur. C’est le dernier triomphe d’Offenbach comme « Roi du Second Empire ». Quelques mois plus tard, la Guerre franco-prussienne de 1870 mettra fin au règne de Napoléon III et éclipsera quelque peu Les Brigands, même s’ils sont ponctuellement repris après la défaite française.
Avant-dernière collaboration du musicien avec Meilhac et Halévy, l’ouvrage bénéficie d’une partition éblouissante d’esprit et d’invention, constamment au diapason d’un livret désopilant, parodiant avec brio plusieurs opéras-comiques d’Auber et Scribe ainsi que le Zampa (1831) d’Hérold et Mélesville. Des allusions à l’actualité ajoutent un piquant particulier à l’intrigue que la censure avait autorisée dans ce qu’elle estimait être les limites du raisonnable. Les hommes politiques et les financiers, les puissants et les courtisans n’ont rien à envier aux brigands dans cet univers plein de bouffonnerie où s’opère un véritable renversement des valeurs. Cette joyeuse satire utilise toutes les ressources du travestissement : parodiant allègrement les conventions du monde lyrique la musique semble aussi prompte à se déguiser que les personnages.
Le chœur des carabiniers devint populaire dès le premier soir. L’air de Fiorella, la fille du bandit, l’entrée des Espagnols ou les couplets de Gloria Cassis, sont parmi les pages les plus savoureuses d’Offenbach. Et il n’est pas fréquent que soit tirée d’un opéra une expression familière : « arriver comme les carabiniers », c’est-à-dire, toujours trop tard !
Résumé de l'opéra Les Brigands
Au cœur d’un paysage sauvage et montagneux règnent les terribles brigands de la bande de Falsacappa, qui n’ont rien à craindre des carabiniers dont la principale qualité est d’arriver « toujours trop tard ». Mais les affaires vont mal et il est urgent que Falsacappa et son fidèle mentor Pietro trouvent une idée pour renflouer leurs caisses.
Le chef des brigands échafaude un plan compliqué qui doit lui permettre de subtiliser les trois millions que le prince de Mantoue doit rembourser à la cour de Grenade pour solder ses dettes. Le prince attend la venue de la princesse de Grenade pour l’épouser avant que son escorte ne reparte avec les trois millions promis.
Falsacappa tend une embuscade à l’ambassade espagnole en substituant sa propre fille, Fiorella, à la princesse, tandis que ses compagnons prennent la place des nobles membres de la délégation. Hélas, le caissier du Prince de Mantoue a dilapidé l’argent du royaume et il ne peut offrir qu’un billet de mille francs à Falsacappa qui se croyait sur le point de mener à bien son ingénieux projet. Comble de malheur, enfin délivrée par les carabiniers, la véritable ambassade de Grenade, arrive à son tour à la cour de Mantoue. La supercherie est découverte. Heureusement, le prince reconnaît en Fiorella celle qui lui a autrefois sauvé la vie et il consent à l’amnistie générale. Les brigands obtiennent leur pardon à condition de renoncer définitivement à leurs coupables occupations !
Acte 1
Dans ces montagnes où retentit le cor, Ernesto Falsacappa se fait bien du souci. Les temps sont durs pour le chef des brigands qui doit faire face aux revendications de ses hommes et aux nouveaux scrupules de sa fille Fiorella, amoureuse du jeune fermier Fragoletto. Comment renflouer les brigands ? Comment rassurer Fiorella ? Elle vient de laisser s’évader un riche voyageur égaré qui aurait pu constituer une proie intéressante.
Heureusement Fragoletto consent à se faire bandit et il intercepte un précieux courrier qui permet à Falsacappa d’envisager un plan audacieux. Le Duc de Mantoue s’est endetté auprès de la Cour de Grenade. Pour s’acquitter de tout ce qu’il doit, il épousera la Princesse de Grenade tout en remettant trois millions à la délégation espagnole qui l’accompagne jusqu’à son futur mari. Falsacappa imagine de substituer Fiorella à la Princesse pour pouvoir subtiliser les trois millions. En attendant le succès de son plan, l’astucieux chef des brigands annonce une grande fête pour célébrer l’entrée de Fragoletto dans sa bande. On entend dans le lointain « un bruit de bottes », celui des carabiniers qui arrivent toujours trop tard pour secourir les braves gens !
Acte 2
Déguisés en mendiants, les brigands s’emparent de l’auberge où sont attendus les envoyés du Duc de Mantoue et la Princesse accompagnée de sa délégation. Les hommes de Falsacappa prennent la place des aubergistes qu’ils ont « enfermés dans la cave à charbon ». Fiorella profite du moment pour obtenir de son père le consentement à son mariage avec Fragoletto.
Dès leur arrivée, l’ambassade de Mantoue et les carabiniers sont jetés dans la cave à vin après avoir été dépouillés de leurs uniformes dont se revêtent les brigands. Puis c’est au tour des Espagnols de tomber dans le piège. Dès qu’ils se présentent avec l’arrogant Comte de Gloria Cassis, ils sont délestés de leurs beaux costumes et enfermés à leur tour. Falsacappa distribue les rôles à chacun de ses hommes et Fiorella prend la place de la princesse. Il ne reste plus qu’à se mettre en route pour la cour de Mantoue.
Acte 3
À Mantoue, le Duc attend sa future épouse après avoir enterré sa vie de garçon. Quand Falsacappa arrive avec ses hommes et la fausse princesse, le Duc reconnaît en elle la jeune fille qui lui a sauvé la vie quand il s’était égaré dans la montagne. Après l’avoir identifié à son tour, Fiorella comprend que le subterfuge va être découvert.
Falsacappa réclame les trois millions au caissier du Duc. Le malheureux caissier finit par avouer qu’il a vidé les caisses de l’Etat avec des petites femmes. Il ne dispose plus que d’un billet de mille francs ! Arrive la véritable délégation espagnole qui est parvenue à se libérer avec les carabiniers. Falsacappa et ses hommes sont démasqués et condamnés à mort. C’est alors que Fiorella rappelle au Duc l’immense service qu’elle lui a rendu. Le Duc déclare une amnistie générale à condition que les brigands renoncent définitivement à leurs coupables occupations.
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