Informations générales
- Compositeur:Gaetano Donizetti
- Librettiste:Gustave Vaëz
- Date de création:1860
- Lieu de création:France
- Nombre d'acte:1
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:Opéra-Comique.
Description de l'Œuvre
Ce petit opéra de chambre, écrit à la va-vite (alors que le compositeur travaillait sur "Maria Padilla") sur un texte français (création posthume à Paris en 1860) est, depuis sa redécouverte dans les années 60, resté régulièrement au répertoire des petites compagnies pour des raisons évidentes : tout d'abord il est court (moins d'une heure) et facile à mettre en place puisqu'il ne nécessite que trois chanteurs et que les numéros sont parfaitement équilibrés, chacun des protagonistes se voyant attribuer un air et deux duos, sans oublier un grand trio et un petit final à trois. De plus la pièce en elle-même est hilarante, à condition d'apprécier le deuxième degré puisqu'elle traite des bienfaits de la violence conjugale ! Quant à la musique elle est non seulement très accessible et prenante mais certains numéros, notamment l'air de Beppe, sont de nature à obtenir d'emblée tous les suffrages. Même si le titre de l'œuvre est "Rita ou le mari battu", Donizetti a d'abord intitulé sa pièce "Deux hommes et une femme" et c'est sous ce titre que la partition de la version française est de nos jours éditée par Ricordi. Notons encore qu'il existe deux versions de cette édition française selon que le rôle de Pépé soit chanté par un ténor ou un baryton.
Rita (soprano) est une femme heureuse : veuve d'un premier mari qui la battait, après avoir perdu ses biens dans un incendie elle s'est remariée et a ouvert une auberge sur la route entre Gênes et Turin (Air : "E lindo e civettin questo caro alberguccio" / "De mon auberge ainsi l'apparence est coquette"). Elle a bien compris la leçon de son premier mariage, aussi, avec son second mari c'est elle qui porte la culotte et le bat dès quelque chose va de travers. Mais lorsque tout va bien (ce qui est rare) elle sait se montrer aimable et tendre envers son mari Beppe (ténor, Pépé dans la version française). Celui-ci, peu habitué à des marques d'affection de son épouse, s'enhardit et annonce à Rita que par mégarde, il vient de casser un précieux vase de porcelaine (Duo : "E dessa, quale orror !" / "C'est elle, je frémis !"). Mal lui en prend puisque la réaction de Rita ne se fait pas attendre : elle administre au malheureux Beppe un violent soufflet avant de le laisser en plan. Arrive un client dans l'auberge, un certain Gasparo (basse) à qui Beppe conte ses malheurs. Gasparo lui révèle alors le secret d'un mariage réussi : c'est le mari qui doit battre sa femme et non l'inverse (Air : "La mia casa per modello" / "Mon ménage pour modèle"). Lorsque Gasparo lui raconte sa propre histoire, Beppe comprend alors qu'il a affaire au premier mari de Rita, qui contrairement à ce que l'on croyait, n'avait pas péri dans un naufrage mais avait échoué au Canada. Beppe propose alors, soit-disant à contrecœur, de lui rendre son épouse, ce à quoi Gasparo rétorque qu'il ne voudrait pas priver Beppe des joies du mariage. Les deux se mettent d'accord pour jouer Rita à la mourre, le gagnant remportant la femme (Duo : "Or mi vien un'idea" / "Il me vient une idée"). Mais ça ne fonctionne pas puisque chacun des deux triche pour perdre. Du coup ils se rabattent sur la courte paille et c'est le malheureux Gasparo qui remporte le gros lot. Beppe quant à lui est tout heureux d'être enfin libéré de sa mégère (Air : "Allegro io son" / "Je suis joyeux"). Rita quant à elle, feint de ne pas reconnaître Gasparo, ayant toujours en mémoire les coups qu'elle recevait lorsqu'ils étaient mariés, et révèle que tous les documents du mariage ont brûlé dans l'incendie à l'exception d'une copie du contrat qu'elle a en sa possession. Dans l'espoir de récupérer ce contrat, Gasparo se montre alors tout tendre (Duo : "Cara gioia, moglie mia" / "O chère âme, chère femme") mais Rita se méprenant sur les intentions réelles de Gasparo, se montre intraitable. Beppe revient faire ses adieux, mais comme Rita ne compte pas le laisser partir si facilement, il provoque Gasparo en duel (sur les conseils de ce dernier). Gasparo annonce alors qu'un duel est impossible puisque dans le naufrage il a perdu l'usage de son bras droit (Trio : "E moncherin" / "Il est manchot"). Comprenant ainsi qu'elle ne risque plus de recevoir de coups, Rita se retourne tendrement vers Gasparo et lui remet le fameux contrat. Gasparo s'en saisit pour le détruire et faire ainsi disparaître toute preuve de son mariage avec Rita, contraignant ainsi Beppe à rester malgré lui. Ce dernier, furieux, provoque à nouveau Gasparo en duel. Cependant, il s'avère que non seulement Gasparo n'a jamais été manchot, mais est un bretteur chevronné. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Beppe décide alors de garder Rita, et Gasparo s'en repart satisfait, non sans avoir rappelé une dernière fois à Beppe d'appliquer son système : il faut battre sa femme mais non point l'assommer ! (Final : "Ma tu dei la mia ricetta" / "Mais il faut à mon programme").
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