Jean-Louis Martinoty

Après des études de Lettres classiques et de violoncelle, Jean-Louis Martinoty se fait d'abord connaître comme essayiste et journaliste. C'est en collaborant avec Jean- Pierre Ponnelle qu'il découvre l'opéra. Il fait ses débuts à Strasbourg en 1975 avec Le Songe d'une nuit d'été de Britten et La Périchole d'Offenbach.

Après le succès d’Ercole Amante de Cavalli à Lyon, il réalise de nombreuses mises en scène d’opéras baroques : Semele, Rinaldo, Giulio Cesare, Tamerlano, Amadigi au Festival Haendel de Karlsruhe, L’Argia de Cesti et Opera Seria de Gassmann avec René Jacobs au Festival d'Innsbruck, Tarare de Salieri à Schwetzingen, Alceste et Thésée de Lully au Théâtre des Champs-Elysées. Les Boréades de Rameau au Festival d'Aix-en-Provence avec John Eliot Gardiner, Le Couronnement de Poppée avec Jean-Claude Malgoire et David et Jonathas de Marc Antoine Charpentier avec Michel Corboz sont salués par des Grands Prix de la Critique.

Il met en scène Ariane à Naxos à Londres, Carmen à Bonn, Orphée aux Enfers à Graz et Paris, Mefistofele à Bâle, Boris Godounov à Bordeaux, La Traviata et Madame Butterfly à Nuremberg, Le Chevalier à la rose, Le Vaisseau fantôme, La Bohème, Le Triptyque de Puccini, Pelléas et Mélisande à Paris, Don Pasquale au Deutsche Oper de Berlin, le Ring de Wagner (dont il fait aussi les décors) à Karlsruhe, Bianca e Fallero de Rossini à Pesaro, Faust à Naples, Le Songe d'une nuit d'été à Nancy, Andrea Chénier à Bordeaux, Carmen à Tokyo.
Il a monté de nombreux opéras de Mozart : Idomeneo (Lyon), La Flûte enchantée (Dortmund), La Clémence de Titus (Deutsche Oper Berlin), Les Noces de Figaro (Théâtre des Champs-Elysées et Staatsoper de Vienne), Don Giovanni (Vienne), ainsi qu’une comédie musicale (Le Petit Prince avec Richard Cocciante à Paris) et des opérettes (Martha, La Veuve joyeuse, Le Baron tzigane à Zurich avec Harnoncourt). Il prépare Macbeth de Verdi à l'Opéra de Bordeaux (janvier 2012). 

Il a collaboré avec des compositeurs contemporains comme Peter Maxwell Davies ou Nguyen Thien Dao. En 1986, il est nommé directeur de l'Opéra de Paris où il établit une collaboration régulièrement entre le Palais Garnier et la Salle Favart et fait entrer l'art et le répertoire contemporains : Faust de Busoni, Le Maître et Marguerite de York Höller (Prix de la critique en Allemagne). Des « Cartes blanches » à des plasticiens (Appel, Venet, Jenkins, Arman) permettent de créer un genre hybride entre la représentation lyrique et la performance. Passionné d'art contemporain, il a collaboré avec de nombreux plasticiens comme décorateurs (Adami, Arman, Barcelo, Dado, Debré...).

Outre plusieurs films documentaires sur l'art de la Renaissance et des scénarios pour le cinéma, il a écrit un livre sur l'Opéra baroque (Fayard) et l'Opéra imaginaire (Messidor).

Après une carrière riche et alors que ses productions sont encore régulièrement mises en scène dans les principales maisons d’opéra européennes, Jean-Louis Martinoty s'éteint le mercredi 27 janvier 2016, des suites d’une opération du cœur à Neuilly-sur-Seine, à l’âge de 70 ans.