Informations générales
- Compositeur:Giacomo Puccini
- Librettiste:Giovacchino Forzano
- Date de création:1918
- Lieu de création:États-unis
- Nombre d'acte:1
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:The Metropolitan Opera.
Description de l'Œuvre
Gianni Schicchi constitue le troisième volet du Triptyque qui se présente comme un ensemble constitué de trois opéras en un acte. Plusieurs années furent nécessaires pour réaliser ce projet réunissant trois sujets illustrant trois registres complémentaires, le tragique, le lyrique et le comique, en trois époques et trois lieux différents. Puccini commence par un drame sinistre Il Tabarro, poursuit avec un conte sentimental, Suor Angelica et termine avec Gianni Schicchi, une comédie façon « commedia dell’arte ». Le compositeur ajoute une dimension sociale à cette conception tripartite avec la peinture de trois milieux contrastés, le prolétariat du Paris de 1900, l’aristocratie italienne du XVIIème siècle et l’univers des petits propriétaires terriens dans la Florence de 1299. Le livret de Gianni Schicchi trouve son origine dans trois vers de la Divine Comédie où Dante fait allusion à une anecdote que le librettiste Giovacchino Forzano a très habilement développée pour Puccini. Le florentin Gianni Schicchi a réellement existé. Placé par Dante dans le VIIIème cercle de l’Enfer réservé aux falsificateurs et aux faux-monnayeurs, Schicchi est accusé d’avoir pris la place d’un moribond, le riche Buoso Donati, pour dicter un nouveau testament en sa propre faveur. A partir de cette simple supercherie, Puccini et son librettiste ont construit une intrigue riche en péripéties. « Après Il Tabarro, tout de noir teinté / Je ressens le désir de bien m’amuser. / Vous ne m’en voudrez pas si, mon cher ami, / Je donne la primeur à Gianni Schicchi ». Dans ces quatre vers qu’il adresse à son librettiste en 1917, Puccini annonce sa volonté de laisser momentanément Suor Angelica pour se consacrer à l’écriture d’une œuvre qui occupera dans sa production une place comparable à celle de Falstaff (1893) chez Verdi. Gianni Schicchi est un opéra bouffe qui met en scène un type de personnage habituel dans la commedia dell’arte, celui du serviteur astucieux dont Arlequin est l’archétype. Satire sociale parfois grinçante, mais aussi comédie macabre pleine d’enseignements sur les travers de la nature humaine, cet opéra à l’intrigue menée tambour battant, joue sur la complicité établie entre le héros-titre et le public. Les spectateurs se réjouissent de voir des héritiers malhonnêtes se laisser berner par un complice dénué de scrupules et beaucoup plus rusé qu’il n’y paraissait. Puccini diversifie constamment son écriture musicale pour atteindre le maximum d’efficacité comique. Il réussit l’exploit de réunir en permanence sur scène neuf à douze chanteurs sans donner la moindre impression de confusion. Chacun connaît l’émouvante prière que Lauretta adresse à son père : « O mio babbino caro ». Devenu une sorte de cheval de bataille des plus grands barytons, Gianni Schicchi est, des trois opéras du Triptyque, celui qui est le plus souvent donné. Tito Gobbi, Gabriel Bacquier et José van Dam, pour ne citer qu’eux, ont tenu le rôle-titre avec brio.
Résumé
En 1299, à Florence, le riche Buoso Donati vient de mourir en léguant tous ses biens aux moines. Furieux, ses héritiers acceptent les services de Gianni Schicchi qui leur propose un stratagème destiné à substituer un autre testament à celui qui les dépossède. Prêts à tout pour s’enrichir, les crédules héritiers seront finalement dupés par le rusé Schicchi qui détournera à son profit l’essentiel de l’héritage.
Acte unique
Les nombreux héritiers de Buoso Donati se lamentent hypocritement autour de sa dépouille. Ils se mettent à la recherche de son testament avec inquiétude car le bruit court qu’il aurait légué tous ses biens à des moines. Le jeune Rinuccio trouve le précieux document et demande pour récompense l’autorisation d’épouser Lauretta, la fille de Gianni Schicchi, que ses parents méprisent en raison de ses origines paysannes. A la grande consternation des héritiers, la rumeur se révèle fondée ! Rinuccio assure que seul Gianni Schicchi pourra trouver une solution pour le testament. Le rusé personnage a justement une idée. Il prend la place du mort dont la disparition n’a pas encore été annoncée et il dicte un nouveau testament au notaire en contrefaisant sa voix. Le notaire tombe dans le piège et recueille de bonne foi les dernières volontés du faux Buoso Donati. Schicchi déclare vouloir des funérailles modestes. Il fait un don minime au couvent et distribue des lots de peu d’importance à chacun de ses « parents », se réservant l’essentiel de l’héritage. La famille dépossédée est furieuse mais Schicchi rappelle habilement les sanctions encourues par tous les complices si la supercherie était découverte. Une fois le notaire parti, il chasse les héritiers d’une maison qui est désormais devenue la sienne ! Seuls Rinuccio et Lauretta restent, tout heureux à la perspective de leur prochain mariage auquel ne fait plus obstacle le peu de fortune de la mariée, devenue subitement riche grâce à la ruse paternelle. Gianni Schicchi se tourne alors vers le public pour lui demander si « l’argent de Buoso pouvait mieux finir qu’ainsi »…Et il poursuit sans regret : « Pour cette extravagance, on m’a jeté en Enfer…Mais, avec la permission de notre grand Dante, si ce soir vous vous êtes divertis…Accordez-moi…les circonstances atténuantes ! ».
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