Informations générales
- Compositeur:Giacomo Puccini
- Librettiste:Giuseppe Adami
- Date de création:1918
- Lieu de création:États-unis
- Nombre d'acte:1
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:The Metropolitan Opera.
Description de l'Œuvre
« Au théâtre, il y a des règles incontournables : intéresser, surprendre, faire pleurer ou faire rire ». C’est en ces termes que Giacomo Puccini précise les principes artistiques qui l’ont guidé dans la conception du Triptyque dont Il Tabarro est le premier volet. Le projet d’une œuvre constituée de trois opéras en un acte, remonte à l’époque de Tosca (1900). Puccini y revient avec la volonté d’illustrer trois registres complémentaires, le tragique, le lyrique et le comique, en trois époques et trois lieux différents. Il ajoute une dimension sociale à cette conception tripartite avec la peinture de trois milieux contrastés, le prolétariat du Paris de 1900, l’aristocratie du XVIIème siècle et l’univers des petits propriétaires terriens dans la Florence de 1299. Puccini commence par un drame sinistre Il Tabarro, poursuit avec un conte sentimental, Suor Angelica et termine avec Gianni Schicchi, une comédie façon « commedia dell’arte ». Parfaitement conscient de l’originalité d’une telle conception, Puccini s’opposa d’emblée à la perspective de voir son Tryptique donné en trois représentations séparées. Mais l’exécution de cette œuvre très particulière nécessite un orchestre considérable, seize voix masculines, vingt-deux voix féminines, sans compter des chœurs importants. Faut-il trois distributions distinctes ou des interprètes capables de servir successivement les trois opéras ? Rendre simultanément la singularité de chaque opéra et l’unité de l’ensemble voulue par le compositeur s’avère une entreprise des plus délicates : ce qui explique que les trois volets sont très souvent donnés séparément.
Loin du jugement sévère de Toscanini qui en rejetait le « méprisable ton de Grand-Guignol », Il Tabarro (La Houppelande), offre une progression dramatique intense. Dans une atmosphère très sombre, des protagonistes prisonniers de leurs frustrations et de leur impossible désir d’une vie meilleure se retrouvent face à face. Les figures typiques du Paris populaire des années 1900 évoluent autour d’un trio classique : le mari, la femme et l’amant. Des éléments pittoresques et réalistes servent de fond à un affrontement dominé par les déchirements de la passion et le pressentiment d’un meurtre inévitable. La puissance et les audaces de la partition révèlent tout le génie d’orchestrateur de Puccini qui transporte le public dans un Paris semblant annoncer les films de Marcel Carné. L’écriture instrumentale crée le décor du drame avec une volonté de réalisme qui mêle thèmes musicaux et « sons réels » comme la sirène d’un remorqueur ou la plainte d’un orgue de barbarie.
Résumé
Giorgetta n’est pas heureuse avec son mari le marinier Michele, qu’elle trouve trop taciturne. Il la soupçonne d’avoir pour amant le jeune et beau Luigi, qu’il emploie sur sa péniche. Michele finira par étrangler son rival après lui avoir fait avouer son amour pour Giorgetta.
Acte unique
La péniche de Michele est amarrée près de Notre-Dame. Sa femme Giorgetta sert du vin aux trois débardeurs qui finissent leur journée (« Eccola la passata ! »). Elle manifeste de l’agacement envers son mari et beaucoup d’empressement à s’amuser avec ses employés, surtout avec le beau Luigi qui la fait danser au son d’un orgue de barbarie. Michele annonce à sa femme que les trois hommes resteront à Paris quand la péniche repartira. Giorgetta est contrariée de devoir laisser Luigi tandis que celui-ci déplore la médiocrité de sa vie d’ouvrier (« Hai ben ragione ; meglio non pensare »). Elle aimerait tant rester à terre et retrouver son quartier natal, Belleville, qui est aussi celui de Luigi (« E ben altro il moi sogno ! »). Restés seuls, Giorgetta et Luigi évoquent leur dernière nuit d’amants (« E la gioia rapita »). Quand ils sont interrompus par Michele, ils se donnent un nouveau rendez-vous. Michele soupçonne la trahison de sa femme. Il la supplie de l’aimer à nouveau en évoquant leur bonheur passé avec leur enfant, mort depuis. Mais Giorgetta reste de marbre, abandonnant Michele au doute et au désespoir (« Scorri, fiume eterno ! »). Le voyant craquer une allumette dans la nuit, Luigi croit que c’est le signal convenu avec sa maîtresse. Michele se saisit de lui, lui arrache l’aveu de son amour pour Giorgetta et finit par l’étrangler. Puis il dissimule le corps dans sa vaste houppelande. Quand sa femme remonte sur le pont de la péniche et lui demande de la réchauffer, il ouvre sa houppelande qui laisse s’échapper le cadavre de Luigi. Giorgetta est horrifiée mais son mari la force à approcher son visage de celui de son amant assassiné.
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