Informations générales
- Compositeur:Gioacchino Rossini
- Librettiste:Luigi Balocchi
- Date de création:1825
- Lieu de création:France
- Nombre d'acte:1
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:Théâtre Italien de Paris
Description de l'Œuvre
Le Voyage à Reims est une œuvre au destin singulier. En dépit d’un grand succès public, cette « cantate scénique » ne fut donnée que quatre fois avant sa spectaculaire renaissance en 1984 au Festival de Pesaro sous la direction de Claudio Abbado. Rossini retira très rapidement de l’affiche cet ouvrage de circonstance composé pour les fêtes du sacre de Charles X à Reims. Cependant, fidèle à ses habitudes, il réutilisa la moitié de la partition dans Le Comte Ory en 1828. Ainsi la même musique passa avec virtuosité d’une œuvre à l’autre pour servir deux univers qui ont en commun fantaisie et parodie. Tous les chanteurs d’importance du Théâtre-Italien, dont Rossini était le nouveau directeur, prirent part à la création de l’ouvrage. Cette distribution d’une exceptionnelle qualité permit au compositeur de varier son écriture vocale jusqu’aux extrêmes de la virtuosité dans tous les registres. L’opéra se présente comme une succession de conversations, querelles ou joutes oratoires réunissant souvent un grand nombre de personnages venus des quatre coins de l’Europe qui se lancent avec brio et flamme dans des morceaux parodiques semés d’allusions à des événements contemporains. Œuvre atypique sans structure dramatique, conçue comme un éblouissant défilé de dix-huit chanteurs dont la plupart doivent être de tout premier plan, Le Voyage à Reims est un véritable opéra de fête. Il éblouit à la manière d’un feu d’artifice comme ce « Gran Pezzo Concertato » à quatorze voix qui souligne la péripétie principale de cette œuvre fantaisiste écrite à la gloire de l’opéra : l’absence de chevaux nécessaires pour se rendre à la cérémonie du sacre à Reims ! C’est l’occasion pour Rossini de se parodier lui-même en reprenant pour le simple plaisir du « bel canto », la structure musicale des ensembles dont il orne habituellement ses grands opéras.
Résumé
L’Hôtel du Lys d’Or à Plombières connaît une affluence exceptionnelle d’aristocrates venus de toute l’Europe pour aller assister au sacre de Charles X à Reims. Malheureusement le manque de chevaux va les contraindre à renoncer à leur projet ! Ils finiront par se résoudre à fêter l’événement entre eux avant de rejoindre Paris où les attendent de nouvelles fêtes.
Argument
La propriétaire de l’Hôtel du Lys d’Or à Plombières, Madame Cortese veille soigneusement aux préparatifs de départ de ses hôtes pour Reims où doit avoir lieu le couronnement de Charles X. Tâche difficile compte-tenu des nombreux incidents tragi-comiques qui divisent cette petite société frivole et bizarre.
La comtesse de Folleville, parisienne écervelée, déplore la perte de sa garde-robe ce qui provoque son évanouissement et le sombre diagnostic du docteur Don Prudenzio… Heureusement un chapeau « chéri », miraculeusement retrouvé, est accueilli par une éblouissante cabalette.
Trombonok, un baron autrichien mélomane et trésorier de la petite troupe de voyageurs, s’occupe des derniers détails. Un duel est évité de justesse entre l’amiral espagnol Don Alvaro et le Russe Libenkof qui se disputent les faveurs d’une charmante veuve polonaise, la marquise Mélibée. Corinne, célèbre poétesse romaine, parvient à rétablir le calme grâce aux accents apaisants de sa harpe qui annoncent « l’aurore de l’âge d’or » pour l’Europe.
Lord Sidney, officier anglais, qui se meurt d’amour pour la poétesse Corinne, doit subir la folle passion de l’italien Don Profondo à la recherche de la cuirasse du Roi Arthur… Arrive un autre soupirant de Corinne, le jeune officier français, le chevalier Belfiore, don juan impénitent. Tout se complique quand soudain le baron Trombonok apporte une terrible nouvelle : il n’y plus un seul cheval disponible pour aller à Reims ! Tous se lancent dans un grand ensemble à 14 voix : « A tal colpo inaspettato » (« Ah, quel coup inattendu ! »).
On annonce heureusement qu’après le sacre, le roi donnera encore à Paris toute une série de fêtes nouvelles. La petite communauté, enfin rassurée, décide de partir dès le lendemain pour la capitale. En attendant, une réconciliation générale a lieu au cours d’un banquet agrémenté de danses et de chants nationaux en l’honneur du nouveau souverain dont on célèbre les vertus.
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