Informations générales
- Compositeur:Dmitri Dmitrievitch Chostakovitch
- Librettiste:Alexander Preis
- Date de création:1934
- Lieu de création:Russie, fédération de
- Nombre d'acte:4
- Langue originale:Russe
- Maison d'opéra de la production originale:Théâtre Maly de Leningrad
Description de l'Œuvre
Un brûlot, un coup de poing, un de ces opéras qui marque durablement l’imaginaire. Chef-d’œuvre d’un Chostakovitch d’à peine trente ans, Lady Macbeth de Mzensk entraine l’art lyrique sur des voies sulfureuses. La solitude de l’héroïne y est intenable, la pression sociale étouffante, l’amour, emporté par une sexualité explicite, tout cela avec un mélange de lyrisme incendiaire et d’ironie grinçante. L’orchestre de Chostakovitch ? Du métal en fusion. Ses personnages ? Des paysans, des popes, des bagnards, des policiers véreux dont les griffes écrasent peu à peu la fragile Katerina, métamorphosée de scène en scène en Lady Macbeth sanguinaire. Lorsque, dans les années 1930, Staline découvrit l’opéra de Chostakovitch, il quitta la salle avant même la fin du spectacle, laissant La Pravda dénoncer le lendemain un « chaos au lieu de musique ». Quatre-vingt ans après, la modernité et la force sauvage de Lady Macbeth n’ont rien perdu de leur intensité et nous sautent aux oreilles avec la même puissance abrasive.
Résumé
L’action se déroule dans une province de Russie au XIXème siècle. Katerina Ismaïlova a raté son mariage. Epouse du riche marchand Zynoniy qui la délaisse, elle rêve d’amour et d’ailleurs. Malgré son beau-père qui la scrute et la harcèle, elle noue une relation enflammée avec le beau Serguei. Ivre de liberté, Katerina s’enfonce en réalité dans le crime : elle empoisonne d’abord son beau-père, puis, aidée de Serguei, assassine son mari qui l’a surprise en flagrant délit d’adultère. Bien vite, les noces des nouveaux amants tournent mal, car le jour même du mariage, le cadavre du mari est retrouvé dans le cellier. Katerina et Serguei sont arrêtés et condamnés au bagne. Là-bas, Katerina retourne à sa solitude, abandonnée par Serguei qui lui préfère la jeune Sonyetka. Face à cette trahison et à la vie sans issue qui se profile, Katerina se jette dans un lac, entrainant avec elle Sonyetka. Serguei poursuit sa route avec les autres bagnards.
Acte 1
Katerina s’ennuie et rêve d’une autre vie : elle a épousé le riche et fade marchand Zynoviy Ismaïlov, mais celui-ci la délaisse. De plus, son beau-père Boris est odieux avec elle et la tyrannise. Son époux parti pour ses affaires, Katerina laisse divaguer son âme ; elle a bien remarqué Serguei, l’ouvrier beau gosse au service de leur ferme, et il l’a même provoquée... Mais qu’espérer de cette petite vie étouffante, où ses moindres gestes sont épiés ? Rêver, encore et encore, du grand amour…
Extrait : « Zherebyonok k kobylke toropitsa »
La nuit dans sa chambre, Serguei est venu rejoindre Katerina. Après leur altercation de l’après-midi, il aimerait la connaitre un peu mieux… Par peur d’être vue et craignant les représailles de son beau-père, Katerina commence par repousser le séducteur ; mais bien vite elle succombe, et s’abandonne totalement à Serguei dans une scène d’amour torride, décrite avec force réalisme par Chostakovitch.
Acte 2
Devenus amants, Katerina et Serguei s’apprêtent à se marier. Pour en arriver là il a fallu toutefois recourir au meurtre : tuer d’abord le beau-père (avec de la mort-aux-rats versée dans ses champignons) puis assassiner le mari Zynoviy, témoin de l’adultère. Mais voici les époux diaboliques rattrapés par leurs crimes : un paysan éméché invité à leurs noces ouvre par hasard la porte de la cave, et tombe nez à nez sur le cadavre de Zynoviy qui y a été dissimulé. Scène macabre, traitée façon music-hall grinçant.
Acte 3
Dénoncés par le paysan puis arrêtés par la police au beau milieu de leur cérémonie de mariage, Serguei et Katerina sont envoyés au bagne en Sibérie. Un vieux bagnard évoque leur prison à ciel ouvert, long tunnel jonché d’os, de sang et de glace.
Acte 4
Dans sa déchéance et sa lâcheté, Serguei a abandonné Katerina. Pour s’amuser, il a séduit une autre prisonnière, Sonyetka. Tous deux s’amusent à narguer Katerina, privée désormais de chaleur et du moindre espoir. Comme pétrifiée et tétanisée de douleur, elle crie dans le vide ; soudain, elle vise l’immensité du lac glacé, agrippe Sonyetka et l’entraine avec elle dans sa chute. La marche des bagnards reprend, à peine perturbée par la disparition des deux femmes.
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