Informations générales
- Compositeur:Jean-Philippe Rameau
- Librettiste:Louis Fuzelier
- Date de création:1735
- Lieu de création:France
- Nombre d'acte:5
- Langue originale:Français
- Maison d'opéra de la production originale:Académie Royale de Musique
Description de l'Œuvre
Les Indes Galantes sont le second ouvrage lyrique de Jean-Philippe Rameau qui avait déclenché la célèbre querelle entre « lullystes » et « ramistes » avec Hippolyte et Aricie (1733). Farouchement attachés à la continuation de la tragédie lyrique conçue par Lully, les adversaires de Rameau lui adressaient un reproche qui nous semble aujourd’hui paradoxal : les « lullystes » se scandalisaient des « excès » de sa musique, jugée trop riche, voire envahissante… Il faut se rappeler que le public de l’époque recherchait avant tout un divertissement avec ballets, où décor, ingénieuses machineries et somptueux costumes avaient autant d’importance que la musique. Sans véritable souci pour l’intérêt du livret, et conformément aux règles de ce genre mixte qu’était l’opéra-ballet, Les Indes Galantes développent quatre intrigues « galantes » différentes, dont le seul lien est l’exotisme, très en vogue au XVIIIème siècle où l’on raffolait de « turqueries » et de « perseries ». Il s’agit avant tout de varier les lieux et les ambiances tout en privilégiant la danse et en déployant un éventail de situations et d’émotions que la musique de Rameau peut envelopper de ses somptueuses couleurs et de ses rythmes savants. Son exceptionnel sens de l’orchestration lui permet d’obtenir des effets étonnants avec un effectif relativement réduit, comme en témoigne une des pages les plus célèbres de l’ouvrage, celle du séisme d’un volcan des Andes. La tempête maritime qui frappe les côtes turques révèle aussi une grande inventivité dans la musique descriptive tandis que la fameuse danse du « Grand Calumet de la Paix » entraîne irrésistiblement par son rythme obstiné.
Après un accueil réservé, ces Indes Galantes, où l’on pouvait applaudir la célèbre danseuse Marie Sallé, finirent par s’imposer avec de nombreuses modifications. Il existe seize versions différentes du livret ! En 1952, l’Opéra de Paris redonna l’œuvre dans son intégralité après deux siècles d’oubli.
Résumé
Les jeunes gens des quatre nations, France, Italie, Espagne et Pologne, délaissent « les paisibles retraites » pour le combat, préférant la gloire aux plaisirs de la jeunesse et de l’amour. Les « fils de Vénus » aux ordres d’Amour s’envolent loin de l’Europe, sur les rivages des Indes, c’est-à-dire, la Turquie, le Pérou, la Perse, L’Amérique, où se dérouleront quatre péripéties amoureuses.
Prologue
Bellone, déesse guerrière, a convié la jeunesse d’Europe à la gloire des combats. Amour, allié à Hébé, déesse de la jeunesse, fait s’envoler ses « Amours » au-delà « des plus vastes mers » vers l’Inde.
Première entrée
La belle Emilie est devenue l’esclave du grand Vizir Osman qui l’aime tandis qu’elle reste fidèle à son amant Valère. Une providentielle tempête rejette justement Valère sur le rivage où Emilie l’aperçoit ! Osman surprend les retrouvailles des deux amants, mais, généreux, il leur pardonne et leur rend la liberté en les comblant de cadeaux.
Deuxième entrée
Phani, princesse péruvienne, et Don Carlos, officier espagnol, sont amoureux l’un de l’autre. Le grand prêtre du Soleil, Huascar, aime aussi Phani. Lors d’une cérémonie en l’honneur du Soleil, il provoque un séisme sensé manifester la colère du dieu offensé de voir Phani préférer un conquistador. Huascar veut convaincre la jeune fille de l’épouser pour apaiser les éléments déchaînés. Quand son stratagème est découvert, Huascar se suicide en se laissant ensevelir sous l’éruption.
Troisième entrée
Le Prince Tacmas est amoureux de Zaïre, l’esclave de son ami Ali. Quant à Ali, c’est Fatime, l’esclave du Prince Tacmas, qui a sa préférence…Un chassé-croisé à base de travestissements amènera les deux maîtres à échanger leurs esclaves. Tous les quatre, enfin accordés selon leurs vœux, assisteront à la Fête des fleurs pour célébrer l’amour.
Quatrième entrée
Dans une forêt américaine se déroule la cérémonie du Grand Calumet de la Paix qui scelle l’union de l’indienne Zima et d’Adario, chef des armées de la nation sauvage, qui l’a emporté sur les deux autres soupirants de la belle : Damon, un Français, adepte de l’inconstance et Don Alvar, un Espagnol, ombrageux et soupçonneux. Le bon sauvage triomphe de ses deux rivaux civilisés selon un schéma conforme à la philosophie des Lumières !
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