Traditionnellement placé sous le signe de Mozart, le Festival d’Aix-en-Provence a progressivement ouvert sa programmation pour s’imposer comme l’un des rendez-vous internationaux incontournables des amateurs d’art lyrique – et à ce titre, le Festival revendiquait en 2013 quelque 84 600 spectateurs (soit un taux de remplissage de 99,5% pour l’opéra), dont nombre de jeunes grâce à une politique tarifaire attractive.
Toujours sous la direction de Bernard Foccroulle, la soixante-sixième édition du Festival du 2 au 24 juillet 2014 revendique la même volonté d'ouverture et la même diversité que les éditions précédentes, placée cette année encore sous le signe de l’éclectisme. Le directeur entend ainsi coordonner « musique, poésie, théâtre et arts visuels » comme autant de « disciplines qui concourent à la magie de l’opéra » dans une programmation comptant notamment quatre créations mondiales.
Bernard Foccroulle présente ainsi une production inédite d’Ariodante, l’opéra de Handel. Mise en scène par Richard Jones, elle est confiée à la baguette d’Andrea Marcon qui dirige le Freiburger Barockorchester (en résidence pour trois ans à Aix) et réunit sur scène Sarah Connolly, Patricia Petibon, Sandrine Piau ou encore Sonia Prina.
Première mondiale, aussi, pour la production du metteur en scène new-yorkais Christopher Alden (dont on salue régulièrement les adaptations modernes d’oeuvres classiques) d’Il Turco in Italia de Rossini. Dirigée par Marc Minkowski à la tête de l’ensemble des Musiciens du Louvre-Grenoble, elle s’appuie sur un plateau vocal réunissant notamment Olga Peretyatko, Adrian Sâmpetrean, Lawrence Brownlee et Pietro Spagnoli.
On pourra également entendre Winterreise, ce cycle de Schubert reposant sur vingt-quatre mélodies pour voix et piano basées sur les poèmes mélancoliques de Wilhelm Müller. La production présentée dans le cadre du Festival promet une certaine originalité et revendique une approche résolument multimédia : interprétée par le baryton Matthias Goerne, elle s’appuie tout autant sur des animations vidéo, montages et autres effets visuels composés par l’artiste sud-africain William Kentridge.
Dans Trauernacht, enfin, la metteur en scène britannique Katie Mitchell compile une série de cantates de J.S. Bach parmi les 200 qu’il a composées tout au long de sa vie. De retour à Aix, elle s’appuie ainsi sur l’oeuvre du compositeur pour « produire une création théâtrale qui explore la puissance spirituelle des dialogues imaginés par Bach entre les Hommes et Dieu ». Et Trauernacht est dirigé par Raphaël Pichon, spécialiste reconnu de Bach et de la musique baroque, à la tête de L'Académie Européenne de Musique.
S’y ajoute également, et tout autant, La Flûte Enchantée de Mozart mise en scène par Simon McBurney. La production a déjà été donnée en décembre 2013 à English National Opera (coproducteur de cette création), mais sa qualité unanimement remarquée pousse le Festival à la (re)programmer. Pablo Heras-Casado (pour la première fois à Aix) y dirige le Freiburger Barockorchester aux côtés d’un casting réunissant Topi Lehtipuu, Mari Eriksmoen (dans le rôle Pamina), Albina Shagimuratova (pour interpréter la Reine de la nuit) ou encore Thomas Oliemans.
Le Festival d'Aix-en-Provence :
• du 2 au 24 juillet 2014
• informations pratiques disponibles sur le site officiel
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