© Siegfried Lauterwasser / Bridgeman Images
Le compositeur et chef d’orchestre Pierre Boulez, né le 26 mars 1925, aurait eu 100 ans en 2025. Cette année qui débute sera l'occasion de nombreux hommages et événements dans bien des institutions. Tour d'horizon des temps forts de cette année Pierre Boulez.
« Portée par le ministère de la Culture en collaboration avec la Philharmonie de Paris, 2025 année Boulez célèbrera le centenaire de sa naissance. Différents événements viendront, tout au long de l’année, rendre hommage au talent, à la contribution et à l’héritage de cette figure majeure de la création contemporaine », selon le communiqué reçu. Afin de gérer au mieux toute l’organisation d’un tel événement, le commissariat général de cette célébration a été confié à Laurent Bayle, ancien directeur de l’Institut de recherche et coordination acoustique / musique (Ircam), puis de la Cité de la musique – Philharmonie de Paris.
Le choix de Laurent Bayle
D’autant plus que, ainsi que le rappelle la ministre de la Culture Rachida Dati, « Laurent Bayle a eu la chance d’entretenir des relations professionnelles privilégiées avec Pierre Boulez. Il connaît mieux que personne sa pensée de la musique et ses préoccupations concernant l’avenir de son art. Sa mission ne se limite donc pas à rendre hommage à son passé et à son œuvre : il m’a paru essentiel qu’elle fasse également l’objet d’une réflexion prospective, en cohérence avec l’œuvre et l’héritage spirituel de Pierre Boulez. Menée en association avec de nombreuses structures culturelles, 2025 année Boulez s’attachera ainsi à interroger son héritage, en lien avec la nouvelle génération de compositrices et compositeurs ».
Au sujet de cette commémoration, Laurent Bayle écrit : « En annonçant l’initiative de commémorer le centenaire de la naissance de Pierre Boulez, la ministre de la Culture, Madame Rachida Dati, a souhaité que l’hommage qui lui sera rendu permette à la fois de célébrer sa contribution à la musique et de confronter son héritage aux enjeux actuels de la création. Près de dix ans après la disparition du musicien, cette reconnaissance officielle est des plus opportunes, Pierre Boulez continuant à occuper une place exclusive dans notre mémoire collective, au regard à la fois de sa personnalité très engagée et de son aura internationale. Dans l’imaginaire collectif, rien de ce qui a compté depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ne semble lui avoir échappé. »
Il le qualifie ainsi de compositeur, chef d’orchestre, mais aussi d’artiste épris de littérature, de peinture et de théâtre, d’homme d’action – rappelant entre autres son « combat public de longue haleine (...) traduit par la fondation d’institutions musicales situées au point de jonction entre recherche, création, patrimoine et transmission : le Domaine musical dès 1954, suivi, à partir des années 1970, par l’Ircam et l’Ensemble intercontemporain, puis la Cité de la musique inaugurée en 1995 – ou encore d’intellectuel.
Différents lieux d’accueil
Outre le concert tenu hier à la Philharmonie de Paris avec l’Ensemble intercontemporain, l’année 2025 multipliera les rendez-vous et hommages à Pierre Boulez. Ce soir, le Théâtre des Champs-Elysées accueille Les Siècles et Sarah Aristidou – qui remplace Sabine Devieilhe initialement annoncée – sous la direction de Franck Ollu pour notamment l’iconique Pli selon pli, Portrait de Mallarmé de Boulez onze ans après sa dernière venue au Théâtre.
La Philharmonie de Paris se prépare de son côté pour à nouveau deux concerts avec Elsa Benoit et l’Orchestre de Paris, puis un autre en compagnie de Barbara Hannigan et Sir Simon Rattle à la tête du London Symphony Orchestra, avant d’accueillir la création mondiale de l’Hommage à Pierre Boulez de Philippe Manoury. La Maison de la Radio et de la Musique ne sera pas en reste non plus, de même que l’Auditorium de Lyon avec divers concerts intégrant des œuvres de Pierre Boulez.
Par ailleurs, l’édition 2025 du Festival Printemps des arts de Monte-Carlo sera dédiée à Pierre Boulez du 2 mars au 27 avril 2025. Bruno Mantovani dirigera à l’occasion d’un des programmes présentés par l’Ensemble Orchestral Contemporain avec Sonatine pour flûte et piano, Dérive 1 et Dérive 2.
Des concerts seront également proposés à l’international, comme au Centre de musique De Bijloke (Gent), au Barbican Hall de Londres, à la Philharmonie du Luxembourg, à l’Alte Oper de Francfort, au Barbican Centre de Londres, au Carnegie Hall de New York, au Music Hall, Paavo-Sali de Helsinki, à la Pierre Boulez Saal de Berlin, au Royal Conservatory de Toronto, à la Kölner Philharmonie, la Festspielhaus de Baden-Baden et bien d’autres salles. Si les programmes ne sont pas exclusivement dédiés au compositeur – le public entendra par exemple à ses côtés Claude Debussy, Olivier Messiaen, Alban Berg ou Béla Bartók –, son nom sera toutefois toujours présent lors de ces concerts.
Une programmation riche qui promet des surprises
Le programme proposé s’axe ainsi autour de trois temps forts : tout d’abord en janvier et février, entre la Philharmonie, Radio France, le Théâtre des Champs-Elysées ou encore Londres (au Barbican Centre ainsi qu’au Milton Court) ; ensuite, de fin mars à l’été 2025, englobant la date anniversaire de Pierre Boulez, entre à nouveau la Philharmonie, Monte-Carlo ou bien Baden-Baden (où une fête citoyenne sera organisée au Festspielhaus Baden-Baden le 26 mars) ; enfin, un troisième et dernier temps fort attend le public à l’automne 2025, mais les propositions sont encore en cours de finalisation et de recensement. Toutes ces dates permettant d’entendre des œuvres connues de Pierre Boulez, mais également d’autres inédites (comme des œuvres de jeunesse), des créations en son hommage ou encore une association de sa musique à d’autres disciplines artistiques.
Au final, ce seront huit inédits et dix-neuf commandes à des compositeurs et compositrices en plus des œuvres déjà connues qui attendent le public. Benjamin Millepied chorégraphiera trois œuvres du répertoire du XXe siècle, tandis que la Biennale de la danse de Lyon et le Festival d’Automne à Paris permettront la collaboration des Conservatoires nationaux supérieurs de musique et de danse de Paris et de Lyon au musée des Beaux-Arts de Lyon (les 28 et 29 septembre 2025) et le musée d’Art Moderne de Paris (les 5 et 6 octobre 2025).
Enfin, de nombreux colloques, tables rondes ou encore documentaires, expositions, publications et autres manifestations s’ajouteront à ce projet déjà fort riche. Afin de mieux s’y retrouver face à cette multitude d’événements et de rendez-vous, un site internet a été développé : pierreboulez.org.
De quoi bien débuter cette année 2025 !
publié le 7 janvier 2025 à 10h04 par Elodie Martinez
07 janvier 2025 | Imprimer
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