© Festival de Glyndebourne
Malgré des financements publics réduits, le Festival de Glyndebourne revendique une fréquentation à la hausse en 2023. Et si l’édition 2024 se fera plus modeste qu’à l’accoutumé, elle proposera une programmation manifestement populaire portée notamment par de nouvelles productions de Carmen et de La Veuve Joyeuse.
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Si le Festival de Glyndebourne est une institution en Angleterre, on sait que ses subventions publiques ont été réduites de moitié par l’Arts Council England, obligeant le Festival à repenser certains de ses projets – pour mémoire, en début d’année, l’agence britannique annonçait un changement de politique dans l’attribution de ses subventions, avec l’objectif de mieux financer des institutions artistiques populaires et décentralisées (hors de Londres), mais bien souvent au détriment des acteurs historiques de l’art lyrique britannique.
Une fréquentation à la hausse
Dans ce contexte et comme pour souligner sa propre popularité auprès du public, le Festival de Glyndebourne dresse un bilan positif de son édition 2023 et vante un niveau de fréquentation en hausse : 90 000 billets vendus, dont 3000 au jeune public et 2500 à des spectateurs qui venaient à Glyndebourne pour la première fois. Des résultats supérieurs à ceux de 2019 (année de référence d’avant la pandémie et ses effets délétères sur la fréquentation des salles de spectacles), au point que le Festival a dû ajouter des représentations supplémentaires à son programme initial pour satisfaire la demande du public.
Fait notable, le Festival de Glyndebourne a attiré ce public nombreux avec une programmation comptant notamment des opéras contemporains (de la deuxième moitié du XXe siècle) : une nouvelle production des Dialogues des Carmélites de Poulenc mis en scène par Barrie Kosky, ainsi que les reprises du Songe d'une nuit d'été de Britten et de The Rake's Progress de Stravinsky – aux côtés tout de même d’ouvrages plus classiques dans la programmation de Glyndebourne comme la nouvelle production de Don Giovanni par Mariame Clément (historiquement, le Festival de Glyndebourne fait la part belle à Mozart).
Deux nouvelles productions et trois reprises au Festival de Glyndebourne 2024
En 2024 pour sa 90e édition, le Festival de Glyndebourne se réorientera néanmoins vers une programmation plus traditionnelle – et surtout plus modeste, manifestement davantage en phase avec ses nouveaux moyens financiers. En lieu et place des six productions données habituellement, l’édition 2024 n’en proposera que cinq et le choix de ces nouvelles productions se porte sur des ouvrages populaires : Carmen et La Veuve Joyeuse.
Le Festival de Glyndebourne 2024 s’ouvrira le 16 mai prochain avec donc une nouvelle production de Carmen confiée à la metteuse en scène américaine de théâtre Diane Paulus dont on verra le travail pour la première fois à Glyndebourne, aux côtés de la chorégraphe Jasmin Vardimon. Sur le podium, on retrouvera le directeur musical de Glyndebourne Robin Ticciati en alternance avec la cheffe Anja Bihlmaier. Sur scène, la mezzo-soprano Rihab Chaieb endossera le rôle-titre en alternance aux côtés de la jeune et très prometteuse Aigul Akhmetshina (qui chantera aussi Carmen au Met Opera de New York la saison prochaine). Elles partageront la scène respectivement avec Dmytro Popov et Evan LeRoy Johnson en Don José.
La seconde nouvelle production fera la part belle à l’opérette avec La Veuve Joyeuse de Franz Lehár qui n’a encore jamais été donnée à Glyndebourne. L’ouvrage sera proposé ici dans une adaptation en anglais préparée par le dramaturge Stephen Plaice et la mezzo-soprano Marcia Bellamy, dans une mise en scène de Cal McCrystal, qu’on connait pour ses comédies au théâtre, à la télévision ou au cinéma. Musicalement, la production sera confiée au chef John Wilson, avec sur scène notamment Danielle de Niese dans le rôle de Hanna Glawari, Germán Olvera en Danilo, Thomas Allen pour interpréter le Baron Mirko Zeta et Soraya Mafi en Valencienne.
Enfin, le Festival de Glyndebourne 2024 proposera trois reprises : le Giulio Cesare mis en scène par David McVicar en 2005 façon « Bollywood », avec le contre-ténor Aryeh Nussbaum Cohen dans le rôle-titre et la soprano Louise Alder en Cléopatre ; l’adaptation de La Flûte Enchantée de Mozart par le duo Barbe & Doucet donnée en 2019 avec ici Paul Appleby en Tamino et Lauren Snouffer en Pamina, Aleksandra Olczyk en Reine de la Nuit et le baryton Rodion Pogossov en Papageno ; et enfin Tristan et Isolde dans la production de Nikolaus Lehnhoff datant de 2003, dirigée par Robin Ticciati et avec une distribution de wagnériens emmenée par Stuart Skelton et Miina-Liisa Värelä dans les rôles titres.
23 août 2023 | Imprimer
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