Selon les mots du communiqué, « l’édition 2020 du Festival d’Aix-en-Provence n’est pas annulée, elle est simplement empêchée ». Ainsi qu’il l’avait été annoncé mi-avril, à défaut de pouvoir accueillir le public, le Festival se réinvente dans une version numérique du 6 au 15 juillet prochains, tandis que la vie reprend lentement son cours dans le respect des normes sanitaires en vigueur :
« Les productions sont reportées mais les décors prennent déjà vie aux ateliers de Venelles et certaines équipes vont répéter dès cet été, dans le respect des normes sanitaires. Une large part des résidences de l’Académie et des sessions de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée vont se tenir, aidées des nouvelles technologies. Les services éducatif et socio-artistique de Passerelles poursuivent leur mission. Cette année comme les autres, il sera bien question de répétition, création, interprétation et transmission – ces quatre piliers qui font l’art vivant –, dans un vaste tissu dont Aix-en-Provence sera le centre. »
Le Festival annonce ainsi quatre rendez-vous quotidiens durant ces dix jours, accessibles depuis une chaîne dédiée via son site, ainsi que sur Arte et France Musique, mais là de manière partielle. Et chaque journée affiche un thème spécifique pour lui donner son unité. Chaque jour, une matinale présentera les événements artistiques du jour, notamment au moyen d’archives « et donnera un écho des différentes activités du Festival se tenant cet été ». De nombreuses interviews sont également prévues, avec Barbara Hannigan, Stéphane Degout, Raphaël Pichon et Stéphanie d’Oustrac pour ne citer que ces noms. A midi viendra l’heure des débats durant lesquels nous pourront retrouver les principales figures de cette édition autour de Pierre Audi : Sir Simon Rattle, la compositrice Kaija Saariaho, Susanna Mälkki, Thomas Hengelbrock, Simon Stone, Barrie Kosky, l’auteur Amin Maalouf, Simon McBurney, Katie Mitchell ou encore Leonardo García Alarcón.
Les deux autres rendez-vous quotidiens se tiendront en soirée, avec dans un premier tempsà 19h « un récital ou un concert issu pour la plupart de la programmation d’origine, mais repensé dans sa forme comme son contenu pour renouveler la manière de s’adresser au public ». Parmi les interprètes, on trouve notamment Sabine Devieilhe, Jakub Józef Orliński, Christian Gerhaher, ou Magdalena Kožená. À 21h suivra le second temps, celui de la rediffusion d’une des productions phares du Festival. Celle-ci sera introduite par un de ses artistes, comme par exemple Waltraud Meier pour l’Elektra de 2013, Robert Carsen pour Le Songe d’une nuit d’été de 2015, ou Catherine Malfitano pour la Tosca de 2019 que nous avions vue alors.
À ces titres s’ajouteront Pelléas et Mélisande que nous avions vu en 2016, le Pinocchio qui ne nous avait pas pleinement convaincu en 2017, le Don Giovanni imaginé par Dmitri Tcherniakov, The Rake’s Progress dans la « mise en scène diablement efficace, vive et intelligente » de Simon McBurney, Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny proposé en 2019, la Carmen entièrement remodelée par Dmitri Tcherniakov et qui avait défrayé la chronique en 2017, ainsi que le Requiem de Mozart mis en scène en 2019, absolument fascinant.
Ainsi, malgré les mesures et les déconvenues actuelles, le Festival d’Aix-en-Provence vivra bien cet été et parvient, grâce à la technologie, à maintenir le partage et l’échange qu’il fait habituellement naître en été. Il faudra certes patienter pour découvrir les productions initialement prévues pour cette édition 2020, mais la solution trouvée pour pallier à l’absence physique du Festival semble en refléter parfaitement l’esprit.
Davantage d’informations et les détails des journées sont disponibles sur le site officiel du Festival d’Aix-en-Provence.
16 juin 2020 | Imprimer
Commentaires