© English national Opera
Alors que l’English National Opera se prépare à quitter Londres pour Manchester, sa directrice artistique Annilese Miskimmon détaille sa saison 2024-2025 : quelques nouvelles productions (notamment en hommage à Puccini), des reprises emblématiques mais aussi des curiosités lyriques.
On le sait, l’English National Opera (ENO) est actuellement dans l’expectative, confronté à une perte substantielle de subventions publiques et alors que la compagnie londonienne sera prochainement contrainte d’abandonner son siège du London Coliseum pour s’installer « en province », dans le Grand Manchester – des détails sur cette migration sont attendus au cours de l’automne prochain. Dans ce contexte difficile, la directrice artistique de l’ENO, Annilese Miskimmon, livre néanmoins une saison 2024-2025 londonienne comprenant « non seulement des classiques du répertoire lyrique, mais aussi des chefs-d'œuvre injustement négligés, ainsi que de nouvelles productions articulées autour d’histoires d’amour, de folie, de tragédie, voire de surnaturel ». Elle entend ainsi « s’adresser à tous » de sorte de séduire « le public actuel comme les nouveaux spectateurs ».
Hommage à Puccini et nouvelles productions
Dans ce contexte, la saison 2024-2025 de l’ENO s’ouvrira avec un hommage à Puccini, dont on commémore le centenaire de la mort de cette année, avec une reprise de La Bohème dans la mise en scène de Jonathan Miller (du 26 septembre au 19 octobre), production déjà donnée et redonnée à plusieurs reprises au London Coliseum. Puccini toujours, le 27 septembre, avec Suor Angelica dans une version mise en espace par la directrice artistique de l’ENO, Annilese Miskimmon, et dirigée par Corinna Niemeyer à la tête de l’Orchestre de Chambre du Luxembourg. Sur scène, on retrouvera la toujours très émouvante Sinead Campbell-Wallace dans le rôle-titre, face notamment à Christine Rice.
Parmi les nouvelles productions, notons le terrifiant Tour d’écrou de Britten emmené par Ailish Tynan dans le rôle de la Gouvernante. L’ouvrage sera présenté dans une mise en scène inédite d’Isabella Bywater, dirigé successivement par Duncan Ward et Charlotte Corderoy, l’un et l’autre pour leurs débuts à l’ENO. La compagnie accueillera aussi pour la première fois la jeune cheffe d'orchestre Teresa Riveiro Böhm et le metteur en scène Harry Fehr, qui présenteront L'Elixir d'amour de Donizetti dans une nouvelle production qui transpose l’action en Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale. Sur scène, la production sera défendue par les jeunes artistes du programme Harewood de l’ENO, parmi lesquels Innocent Masuku en Nemorino et Rhian Lois en Adina.
Des reprises emblématiques et des curiosités
La saison se complète de plusieurs reprises, tantôt articlées autour de grands classiques, tantôt autour d’œuvres plus rares. L’ENO reprendra l’emblématique production de Rigoletto de Jonathan Miller, créée en 1982 et plusieurs fois reprise depuis, qui transpose l’ouvrage de Verdi à New York dans les années 1950, au cœur de la mafia de Little Italy. En mai 2025, l’ENO reprendra également Les Noces de Figaro dans la mise en scène de Joe Hill-Gibbins (créée en 2020), ici avec David Ireland dans le rôle-titre et Mary Bevan en Susannah, dirigés par le chef Ainārs Rubiķis.
Moins fréquent, The Pirates of Penzance, l’un des opéras comiques parmi les plus populaires du duo Gilbert et Sullivan, sera également repris dans la production de Mike Leigh retravaillée par Sarah Tipple. La fosse revient à la cheffe Natalie Murray Beale pour ses débuts à l’ENO, alors que Richard Suart (le vice-président de la Gilbert and Sullivan Society) et John Savournin interpréteront respectivement le Major General et le Roi Pirate.
En fin de saison (en février 2025), l’ENO proposera enfin une version semi-scénique de Mary, Queen of Scots, ouvrage de la compositrice écossaise Thea Musgrave qui n’a encore jamais été donné au London Coliseum. Pour l’occasion, l’ouvrage sera dirigé par Joana Carniero avec notamment la soprano Heidi Stober dans le rôle-titre, aux côtés notamment de Nicky Spence ou Alastair Miles.
Si cette saison 2024-2025 n’est peut-être pas aussi riche que les précédentes, elle a au moins le mérite d’une certaine cohérence, permettant à chacun d’y piocher tantôt un grand classique, tantôt une curiosité. La billetterie ouvrira la 5 juin prochain, avec des billets à partir de 10 £, des prix réduits pour les moins de 35 ans, voire des places gratuites pour toutes les représentations pour les moins de 21 ans.
publié le 18 mai 2024 à 16h40 par Aurelien Pfeffer
18 mai 2024 | Imprimer
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