L'Opéra national de Lorraine s'expose pour son centième anniversaire

Xl_nancy © Opéra national de Lorraine

Ainsi que nous l’évoquions dans la présentation de la saison de l’Opéra national de Lorraine, la maison de Nancy fête son centième anniversaire par divers projets. L’un d’eux est l’exposition « Opéra ! » qui aura lieu du 9 novembre ai 24 février prochains afin de retracer 310 ans d’histoire artistique au cœur de la cité ducale.

Depuis le XVIIIe siècle, trois salles de spectacle se sont succédé à Nancy. Tout d’abord, en 1709, un opéra est construit pour le duc Léopold de Lorraine et est inauguré à proximité du palais ducal selon les plans de Francesco Galli da Bibiena, un célèbre architecte et scénographe italien. Ce premier opéra passe pour l’une des plus belles salles d’Europe mais est pourtant progressivement abandonné à partir de 1722, date à laquelle une nouvelle salle lui est substituée sur la place Royale sous le règne de Stanislas Leszczynski, dernier duc de Lorraine. Ce deuxième opéra accueille les Nancéiens pendant 151 ans, jusqu’à ce qu’un terrible incendie ne le réduise en cendre en 1906. À l’issue d’un concours d’architecture riche en rebondissements, Joseph Hornecker est chargé de bâtir une troisième salle qui constitue, aujourd’hui encore, l’un des pôles majeurs de la vie culturelle nancéienne.


La salle du nouveau théâtre, photographie, première moitié du XXe siècle,
inv. FP 4 PHO 19 ; © Nancy, Bibliothèques de Nancy, photo. J.-Y. Lacôte

L’exposition s’est alors inspirée de cette trinité pour former un parcours sur trois actes, comme une œuvre d’opéra. Selon le dossier de presse, « la scénographie, jonglant entre scène et coulisses, immerge le visiteur dans l’univers théâtral. Portraits des grands acteurs du pouvoir, maîtres d’œuvre et comédiens renommés accompagnent le fil de l’histoire. L’ensemble est orchestré par des reproductions de décors, extraits d’opéras, costumes, plans et maquettes ». La somme des objets exposés regroupe des documents d’archives, des œuvres d’art mais aussi des costumes et des décors contemporains (ces derniers pouvant rappeler quelques souvenirs de productions récentes aux visiteurs y ayant assistées). Afin de collecter cet ensemble, les équipes de Nancy-Musées, en partenariat avec l’Opéra National de Lorraine et l’École Nationale Supérieure d'Architecture de Nancy, ont fait appel à la Comédie française, au Musée du Louvre, aux Archives municipales de Nancy, aux Bibliothèques de Nancy, au CCN-Ballet de Lorraine, au palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain, au Musée des Beaux-Arts de Nancy et ont également obtenu le soutien de l’entreprise France-Lanord & Bichaton et des Vitrines de Nancy. Ces prêts exceptionnels forment ainsi un parcours à travers les âges et à travers les salles/actes.

Ces trois grands actes sont eux-mêmes formés par différentes « scènes ». Ainsi, le premier acte (le plus court des trois) pose les jalons de l’intrigue qu’est l’histoire de l’Opéra de Nancy en commençant par nous parler des « spectacles et divertissements à la cour de Lorraine » avant de traiter d’un « nouvel opéra ». L’acte II, « La comédie de Stanislas », comporte quatre scènes dont la dernière, « Le théâtre de Nancy au XIXe siècle », nous guident naturellement à l’acte ultime : « Du nouveau théâtre à l’Opéra national de Lorraine », développé en trois scènes.

Ce cheminement assez clair et ludique est également accompagné par un jeu entre scène et coulisses puisque les scénographes Maud Dejaune et Emmanuelle Prommier ont « choisi de représenter la partie "scène" en rouge, et la partie "coulisses" par l’utilisation de matériaux bruts et de peinture noire » selon les termes de la seconde. Le visiteur se trouvera alors plongé entre ce qui est révélé, ce qui est caché, ce qu’il a pu voir sur scène, ce qu’il a rendu possible mais est resté invisible, entre la lumière des projecteurs, et les ombres dont naissent les spectacles.

Des visites commentées de l'exposition et de l'opéra sont d'ores et déjà prévues, de même que des rencontres comme celle avec l'équipe de La Belle Hélène qui sera donnée durant cette période, ou encore des conférences et des « avant-scènes ». 

Une belle exposition qui attend les curieux donc du 9 novembre au 24 février à la Galerie Poirel, tous les jours sauf le lundi (ainsi que le 25 décembre et le 1er janvier), de 14h à 18h.

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