Une saison 2025-2026 de nouveautés à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

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La saison 2025-2026 de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège s’interrogera sur la notion d’identité autour de la thématique « | Être | Paraître | » à travers « un panel varié du riche paysage opératique » de huit (nouvelles) productions, dont une création.

Ainsi que l’indique Stefano Pace, Directeur général et artistique de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège, « en écho au procédé graphique utilisé pour les visuels de la saison, ce titre (« | Être | Paraître | ») envisage la manière dont les personnages des ouvrages présentés naviguent entre ce qu’ils sont réellement et ce qu’ils paraissent être, tout en manipulant les notions d’identité et de perception au risque de conséquences souvent dramatiques. Spectateurs, nous les regardons comme au travers de cloisons à claire-voie, sortes de filtres qui ne nous donnent à voir qu’un aspect indistinct : sans doute est-ce là, dans cette zone d’indécision entre être et paraître, que se dissimule leur essence ». Par ailleurs, le chef d’orchestre et compositeur Andrea Battistoni est désormais associé à la maison d'opéra en tant que compositeur en résidence. Plusieurs commandes lui ont été passées, elles jalonneront les saisons à venir.

Sept nouvelles productions

Faust ouvrira la saison dans une mise en scène de Thaddeus Strassberger qui « nous plonge dans le cabinet des curiosités et merveilles de Faust, ce savant légendaire » sous la baguette de Giampaolo Bisanti. John Osborn reprendra le rôle-titre dans lequel il a déjà fait maintes fois ses preuves, comme à Genève en 2018. Le rôle de Méphistophélès incombera à un autre habitué du personnage en la personne d’Erwin Schrott tandis que Marguerite sera interprétée par Nino Machaidze.

Le mois suivant, le Premier Prix du Concours International de Direction d’Orchestre d’Opéra de 2025, Sieva Borzak, dirigera Cosi fan tutte dans une mise en scène signée par Vincent Dujardin. Le plateau réunira Francesca Dotto, Josè Maria Lo Monaco, Maxim Mironov, Vittorio Prato, Marco Filippo Romano et Lavinia Bini. Un ton festif qui se poursuivra pour les Fêtes, durant lesquelles Olivier Lepelletier-Leeds nous emmènera « à Los Angeles dans les années 80. Glamour hollywoodien, cabaret burlesque, music-hall et performances transformistes modernisent cette opérette tout en conservant son essence viennoise ». Pour cette Chauve-Souris, Markus Werba enfilera le costume Gabriel Von Eisenstein face à la Rosalinde d’Anne-Catherine Gillet, l’Adèle d’Enkeleda Kamani, le Franck de Samuel Namotte ou encore l’Albert de Filip Filipović.

Entre février et mars, La Dame de pique revient à l’Opéra de Liège après plus de 20 ans d’absence, dans une mise en scène de Marie Lambert-Le Bihan qui « explore les tourments obsessionnels d’Hermann, plongeant le spectateur dans un univers d’élégance où réalité et folie se confondent jusqu’à la démence ». Le héros se interprété par Arsen Soghomonyan, qui nous avait subjugué « par l’intensité de son investissement scénique et son endurance vocale sans faille » dans ce même rôle à Baden-Baden en 2022. Olga Maslova et Olesya Petrova prêteront pour leurs parts leurs voix à Liza et à la Comtesse.

Enfin, c’est par Otello que la saison se clôturera « dans une mise en scène où la contemporanéité dialogue avec la puissance de la partition verdienne » signée par Allex Aguilera. Celui-ci déploiera « un univers visuel enrichi de projections vidéo subtiles, laissant la musique guider chaque geste pour révéler l’essence universelle du drame ». Sous la baguette de Francesco Lanzillotta, Luciano Ganci tiendra le rôle-titre. On se réjouit également d’entendre Maria Teresa Leva en Desdemona face au Iago de Roman Burdenko.

Une entrée au répertoire et une création mondiale

À cheval entre nouvelle production et création mondiale se trouve le diptyque Bartleby / La Voix humaine dans une mise en scène signée par le prolifique Vincent Boussard. Pour la seconde œuvre, bien connue du public, il s’inspire de « la grâce vulnérable de Romy Schneider » pour dévoiler « ce qui se cache derrière l’apparente modestie de l’œuvre, révélant dans chaque silence la part explosive d’un désir inavouable ». La protagoniste sera de son côté interprétée par Kristīne Opolais.

La première de ces deux œuvres sera créée à cette occasion sur une musique de Benoît Mernier, d’après la nouvelle d’Herman Melville. L’histoire se situe à Wall Street, au XIXe siècle, où « Bartleby, un copiste silencieux et énigmatique, bouleverse un bureau en refusant d’accomplir certaines tâches, répétant calmement à chaque injonction : « I would prefer not to. » D’abord intrigué par cette étrange obstination, son employeur tente de l’aider à se conformer aux règles du travail, mais Bartleby s’isole peu à peu et sombre dans une inertie croissante. Incapable de faire face à cette situation, le patron finit par prendre une décision radicale, laissant Bartleby seul, enfermé dans son étrange refus du monde ».

Le plateau réunira Edward Nelson dans le rôle-titre, Patrizia Ciofi, Damien Pass et Santiago Bürgi.

Depuis peu, on voit apparaître un titre jusque-là relativement peu joué de Nino Rota, Il cappello di paglia di Firenze, dont il écrivit également le livret avec sa mère Ernesta Rota Rinaldi. L’œuvre fut créée en 1955, soit dix ans après sa composition. Elle s’inspire de la comédie française Un chapeau de paille d’Italie d’Eugène Labiche et Marc Michel et « permet au compositeur d’explorer le genre bouffe ». L’intrigue offre de nombreuses possibilités comiques ainsi que de nombreux coups de théâtre : « Le matin des noces d’Elena et de Fadinard, l’un des chevaux du cortège nuptial mange le chapeau de paille d’une jeune femme roucoulant alors avec son amant. Fadinard se retrouve contraint par le couple d’infidèles à retrouver un chapeau identique afin de ne pas éveiller les soupçons du mari jaloux. Suivi en permanence du cortège de ses noces qui n’a aucune conscience de ce qui se joue, le jeune époux tente par tous les moyens de trouver une parfaite copie. Les rebondissements se succèdent jusqu’à l’issue heureuse… »

L’entrée au répertoire d’Il cappello di paglia di Firenze se fera dans la mise en scène épurée de Damiano Michieletto. L’homme habitué des scènes lyriques « imagine un univers intemporel où parois mobiles et portes en continuel mouvement transforment l’espace au rythme de l’action, créant un mécanisme théâtral d’une précision horlogère où récit et musique s’entremêlent avec légèreté. » Ruzil Gatin incarnera Fadinart face à l’Elena de Maria Grazia Schiavo et au Nonancourt de Pietro Spagnoli. Le reste de la distribution pourra compter notamment sur Josy Santos, Elena Galitskaya ou encore Marcello Rosiello.

La saison sera donc chargée et plaine de promesse, offrant de belles surprises ; surtout – espérons-le – de l’inédit pour le plus grand plaisir du public !

A noter également le gala du 28 novembre prochain, annoncé lors de la création du fonds Jodie Devos. Pour cette occasion, « l’Opéra Royal de Wallonie-Liège se joint le temps d’un concert au Fonds Jodie Devos pour honorer la mémoire de l’artiste qui nous quittait soudainement le 16 juin 2024. Accompagnés par l’Orchestre et le Chœur de (la) Maison, de nombreux artistes de renom prêtent leur voix à cette soirée unique ». Parmi eux, Sabine Devieilhe, Julien Behr, Patrick Bolleire, Nicole Car, Anaïk Morel ou Anne-Catherine Gillet pour ne citer que ces noms.

L’ensemble de la programmation est désormais en ligne sur le site officiel de l’Opéra.

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