
Animé par de solides convictions écologiques, Sébastien Guèze a posé les bases du « biopéra », l’art lyrique appréhendé dans un souci de sobriété énergétique. Pour contribuer à sensibiliser le public, le ténor imaginait La Bohème 2050, un film-opéra transposant l’opéra de Puccini en 2050 dans un contexte de réchauffement climatique. La Bohème 2050 est diffusée ce soir 22 avril à partir de 21h sur Culturebox.
Sébastien Guèze a de solides convictions écologiques et l’a fait savoir dès 2021 dans son essai BIOPÉRA, un futur pour l’opéra ? (publié aux éditions Symétrie). Le ténor y partait d’un constat : en période de crise, la culture est souvent la première sacrifiée. À l’heure où le changement climatique pourrait imposer des choix drastiques entre les activités dites « essentielles » qui justifieraient qu’on y consacre des ressources énergétiques et celles jugées « non essentielles » susceptibles d’être réduites, voire supprimées pour économiser des ressources, le ténor redoute que le spectacle vivant devienne une cible privilégiée. Et plutôt que de risquer de voir la culture disparaitre faute des ressources nécessaires, Sébastien Guèze milite pour un opéra dont l’empreinte carbone serait raisonnée : il estime que l’opéra doit prendre sa part en matière de sobriété énergétique et que le secteur doit s’y préparer tant qu’il est encore temps – en appréhendant mieux le recyclage des productions, des décors ou des costumes, en optimisant la consommation énergétique des maisons d’opéra ou en repensant les déplacements des artistes et du public, entre autres.
Si les maisons d’opéra sont aujourd’hui de plus en plus sensibles à ces problématiques, Sébastien Guèze a manifestement aussi à coeur de susciter une prise de conscience au sein du grand public et c’est notamment l’objet de La Bohème 2050.
La vie de bohème face au changement climatique
Tout premier projet estampillé « BIOpéra », La Bohème 2050 affiche une forme hybride, à mi-chemin entre le film et l’opéra. En un peu moins de 1h10, Sébastien Guèze y transpose l’opéra de Puccini en 2050 : la chaleur est écrasante, mais le château de Versailles et ses jardins (qui servent de cadre au film-opéra) restent un havre de fraîcheur pour les plus privilégiés. Une petite troupe de Bohémiens y trouvent refuge, et Rodolfo y rencontre la douce Mimi...
Dans le film-opéra, la « vie de bohème » ne consiste plus à lutter contre le froid sous les toits de Paris au cœur de l’hiver, mais à survivre à la chaleur de l’été dans un futur confronté au réchauffement climatique. Le film alterne des séquences parlées faisant progresser l’intrigue et les grands airs tragiques de La Bohème de Puccini interprétés par Sébastien Guèze dans le rôle du poète Rodolfo aux côtés de Vannina Santoni en Mimi et Catherine Trottmann en Musetta. Yoann Dubruque y tient le rôle de Marcello, Jean-Vincent Blot celui de Colline et Joé Bertili y est Schaunard, accompagné par l’Orchestre de l’Opéra Royal de Versailles sous la direction de Victor Jacob.
Et ce mardi 22 avril est la Journée mondiale de la Terre dans plus de 190 pays. Pour l'occasion, France Télévisions propose une programmation spéciale visant à sensibiliser ses publics à « la préservation de notre Terre, sa biodiversité et ses ressources ». La télévision publique intègre La Bohème 2050 de Sébastien Guèze à sa programmation et diffuse le film-opéra à une heure de grande écoute, ce soir 22 avril à partir de 21h sur Culturebox – en plus d'une diffusion aussi en ligne sur la plateforme France.tv jusqu’au 21 octobre 2025. L’occasion de découvrir concrètement comment l’opéra peut être appréhendé avec sobriété.
publié le 22 avril 2025 à 10h08 par Aurelien Pfeffer
22 avril 2025 | Imprimer
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