C'est avec une grande tristesse que nous avons appris la disparition hier, à l'âge de 88 ans, du maestro Nello Santi. Admiré dans le monde entier, notamment pour son talent dans le répertoire italien et plus particulièrement verdien, il était pour certains parmi les derniers représentants des grands chefs italiens du XXe siècle.
Né le 22 septembre 1931 à Adria, en Italie, Nello Santi étudie au Liceo musicale de Padoue d'où il ressort diplômé en 1956, mais c'est en 1951 qu'il fait ses débuts en tant que chef en dirigeant à 20 ans seulement Rigoletto. Cette histoire d'amour avec Verdi demeurera indéfectible, et il dirigera cette même oeuvre encore en 2019 à la Scala de Milan, avec Leo Nucci dans le rôle-titre, ce qui sera l'une de ses dernières apparitions après Lucia di Lammermoor à l'Opernhaus Zurich la même année. Il sera à la tête des fosses des plus grandes salles du monde, avec la particularité de diriger sans partition.
Il fera ses débuts au Covent Garden Opera House de Londres avec La Traviata en 1960, et c'est avec Don Carlos qu'il entrera au festival de Salzbourg ou encore à l'Opéra de Vienne. En 1962, c'est au tour du Metropolitan Opera de New-York de l'accueillir avec Un ballo in maschera.
Il dirige ainsi certains des plus grands noms lyriques, comme Placido Domingo, sur les plus grandes scènes du monde où il est souvent perçu comme un expert de l'opéra italien et où ses collègues l'appellent affectueusement et respectueusement « Papa Santi ». Il finit par se retirer en Suisse, où il était résident et citoyen depuis plusieurs années et où il fur nommé en 1970 chef invité permanent de l’Opéra de Zürich. De 1968 à 1994, il est d'ailleurs à la tête de l’Orchestre symphonique de la radio de Bâle, et il est récompensé en 2001 par le Prix de la Fondation Zurich pour la conscience occidentale.
La famille lyrique vient donc de perdre un chef immense, mais aussi, de maninère plus intime, son « papa Santi ».
07 février 2020 | Imprimer
Commentaires