
Le corps sans vie de Jean-Louis Pichon a été retrouvé à son domicile ce mardi, en fin de journée. Une enquête a été ouverte afin de déterminer les causes de son décès.
Âgé de 77 ans, Jean-Louis Pichon, metteur en scène, comédien et ancien directeur de l’Opéra de Saint-Etienne, est décédé chez lui, à Saint-Etienne. La police aurait retrouvé son corps et ouvert une enquête selon Le Progrès.
Ancien directeur de l’Opéra de Saint-Etienne
L’homme était une figure incontournable dans le paysage culturel, et plus particulièrement à Saint-Etienne où il a occupé une place majeure puisqu’il dirigea l’Opéra de la ville de 1983 à 2008. Il avait finalement démissionné, expliquant en janvier 2009 « qu’il n‘était plus libre et n’avait pas la confiance et plus les moyens », affirmant que le maire de l’époque, Maurice Vincent, s’était laissé « instrumentaliser par les administratifs en place ».
Le maire actuel, Gaël Perdriau, annonce pour sa part que « Saint-Étienne perd l'un de ses plus brillants ambassadeurs ». Il salue le « metteur en scène de renommée internationale, comédien, membre du jury du concours de voix de Placido Domingo », qui « consacra sa vie à l’art lyrique ».
En 1990, il fonde avec le chef d’orchestre Patrick Fournillier la Biennale Massenet qui se tiendra jusqu’en 2015. A cette occasion, oratorios, mélodies, opéras, musique de chambre, œuvres symphoniques du compositeur étaient joués durant plusieurs jours. Il faut dire que Jean-Louis Pichon n’a jamais cessé de défendre le répertoire français, et tout particulièrement celui de Jules Massenet, natif lui aussi de Saint-Etienne. Ainsi qu’il le confiait au Progrès en 2012 : « J’ai consacré 20 ans de ma vie à Massenet en dénichant des ouvrages rares. C’est un compositeur qui a une place particulière dans mon cœur ».
Un homme aux multiples talents
Après 25 ans à la tête de l’institution stéphanoise, on se souvient de Jean-Louis Pichon comme de l’ancien directeur d’opéra, mais aussi du comédien et du metteur en scène prolifique qu’il était.
Après avoir poursuivi des études de Lettres et soutenu une thèse sur Racine, il quitte la théorie pour la pratique et se lance dans le théâtre, tant en foulant les planches qu’en orchestrant ce qu’il s’y passe. Finalement, son amour pour l’art lyrique le rattrape et occupe la plus grande partie de sa vie. On se souvient encore de lui, sur scène, en formidable Henry Higgins dans My Fair Lady, bien que ce rôle ne fut qu’un parmi tant d’autres qu’il a su tenir.
Il était également passionné par la voix et possédait une excellente oreille en la matière. On ne s’étonnait donc pas de le voir plusieurs fois membre du jury du célèbre concours international Operalia.
Enfin, Jean-Louis Pichon venait de créer an 2024 l’association L’Arbre deux vies, une association destinée à soutenir les jeunes artistes lyriques ou chanteurs confirmés. Avec ses nombreuses mises en scènes ainsi que certaines captations de son talent sur scène, elles demeurent un héritage de cet homme complet dont la disparition crée un grand vide dans le paysage culturel.
publié le 6 mars 2025 à 14h06 par Elodie Martinez
06 mars 2025 | Imprimer
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