Une enquête préliminaire ouverte contre le directeur de la Maîtrise des Hauts-de-Seine

Xl_maitrise-des-hauts-de-seine-logo © Maîtrise des Hauts de Seine

Suite à des informations de Radio France et du Canard enchainé, le parquet de Nanterre confirme l’ouverture d’une enquête préliminaire contre Gaël Darchen, directeur de la Maîtrise des Hauts-de-Seine, pour des faits présumés de harcèlement sexuel et moral.

Depuis sa création en 1985, la Maîtrise des Hauts-de-Seine réunit quelque 650 jeunes chanteuses et chanteurs âgés de cinq à 30 ans répartis en douze chœurs qui se produisent en France comme à l’international, qui composent le chœur d’enfants de l'Opéra de Paris depuis 1995, ou encore collaborent avec plusieurs maisons d’opéra, du Théâtre des Champs-Elysées à l’Opéra-Comique. Selon une information de Radio France et du Canard enchaîné, confirmée par le parquet de Nanterre, on apprend aujourd’hui que son directeur, Gaël Darchen (54 ans), est visé par plusieurs plaintes déposées en février et juin derniers, donnant lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).

Selon le parquet de Nanterre, cinq plaintes auraient déposées été contre le directeur (par des femmes majeures au moment des faits), pour « des faits pouvant caractériser du harcèlement sexuel et moral ». Les deux médias rapportent par ailleurs plus d’une vingtaine de témoignages, notamment d’anciens membres de la Maîtrise, évoquant des « gestes déplacés » et « des comportements de harcèlement sexuel constant ».

Climat sectaire au sein de la Maîtrise

Toujours selon ces témoignages, un climat « sectaire » aurait été instauré au sein de la Maîtrise, où les élèves sont maintenus en « vase clôt » – les parents n’ont pas accès aux locaux de la formation basés à la Seine Musicale, les téléphones portables et appareils électroniques seraient interdits lors des tournées. Un climat qui aurait des conséquences sur les élèves et les équipes : une ancienne maîtrisienne évoque notamment « des dépressions, des burn-out en série » ou encore des cas « d’abandon définitif du chant » et « plusieurs élèves (ayant) perdu définitivement leur voix à la suite de leur passage à la Maîtrise ».

Contacté par le Canard enchainé via son attachée de presse, le président de la Maîtrise précise à ce jour n’avoir reçu « aucune information ni aucune convocation » au sujet de l’enquête en cours.

publié le 10 juillet 2024 à 7h23 par Aurelien Pfeffer

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