Alors que l'on voit de plus en plus de théâtres occupés afin de manifester contre la fermeture des salles de spectacles depuis octobre dernier, le gouvernement multiplie les recontres avec le monde de la culture. C'était encore le cas hier entre les représentants du secteur, Roselyne Bachelot et Jean Castex. Ce matin au micro de France Culture, la ministre de la Culture évoquait quelques-unes de ses pistes de réflexion.
Il en résulte certaines décisions et annonces, comme par exemple l'octroi d'une enveloppe de 20 millions d'euros supplémentaires « pour soutenir les équipes artistiques en région, aider les plus fragiles, préparer la reprise mais aussi accompagner les jeunes diplômés ». Une nouvelle mission a également été lancée afin de réfléchir aux contours à donner à la suite du dispositif de « l'année blanche », qui doit normalement prendre fin le 31 août prochain – on le sait, faute de pouvoir actuellement cumuler les 507 heures de travail nécessaires au renouvellement de leurs droits, les intermittents du spectacle bénéficient d'une prolongation de leur statut. Mais les aides pourront-elles être prolongées ? La ministre entend s'adapter aux « différentes situations rencontrées par le secteur ».
« Je veux dire d'abord qu'on comprend le mouvement d'exaspération, de colère parce qu'on est privé de culture. Pour un certain nombre d'acteurs de la culture, la privation du contact avec le public est quelque chose d'extrêmement douloureux. Je veux leur dire qu'évidemment, on est à leurs côtés. Le gouvernement soutient le monde de la culture comme, je dois dire, cela n'est effectué dans aucun autres pays étrangers. »
La réunion qui a eu lieu hier a par ailleurs permis de « régler » la question des indemnités journalières maladie, ainsi que celle des indemnités journalières maternité et paternité. La ministre a par ailleurs missionné André Gauron « pour permettre de poursuivre le système de l'intermittence avec quelques modulations. Par exemple, nous voulons que soient pris en compte les primo entrants. (...) Mais la situation est différente par rapport à l'an dernier, parce que, justement, on va être dans une année où, nous l'espérons, il y aura une reprise dans la période d'été ».
Enfin, l'épineuse question de la réouverture des lieux de culture a naturellement été posée. Ces derniers jours, le gouvernement évoquait une réouverture progressive des lieux de culture, à commencer par les musées, puis les cinémas et salles de spectacle, voire les festivals. Les pistes étudiées par le gouvernement ont manfiestement évolué. Roselyne Bachelot indique :
« Bien entendu, l'épidémie est encore trop fluctuante, mais nous travaillons de façon extrêmement forte. Nous avons d'ailleurs une réunion avec le monde du cinéma ce matin avec mes équipes pour préparer des protocoles de réouverture. Nous sommes vraiment dans cet objectif de réouverture au cours du deuxième trimestre 2021 ». Elle ajoute par ailleurs militer « pour une ouverture globale à la même date des lieux de culture, mais avec des protocoles de sécurité adaptés », expliquant qu'un « festival de musique baroque dans une église n'a pas les mêmes contraintes sanitaires qu'une salle de théâtre ou qu'une salle de concert. Il y aura des protocoles adaptés et concertés avec les professionnels ».
Pour mémoire, des expérimentations en forme de « concerts-tests » sont prévues au cours des prochaines semaines : des concerts seront organisés à Paris et Marseille, conjointement avec les autorités médicales, afin de mesurer les risques de propagation du virus dans le cadre de ce type d'événements culturels. Ces expérimentations pourraient apporter un éclairage scientifique aux réflexions des autorités.
On retiendra que les nouvelles de la ministre se veulent rassurantes et amènent peut-être à envisager, enfin, la fin de cet entracte devenu beaucoup trop long.
12 mars 2021 | Imprimer
Commentaires