Informations générales
- Nom:Dermota
- Prénom:Anton
- Date de naissance:04/06/1910
- Date de mort:22/06/1989
- Nationalité:Slovaquie
- Tessiture:Ténor
Biographie
Si le répertoire d’Anton Dermota allait de Bach à la création contemporaine, c’est surtout en interprétant Mozart qu’il est entré dans la légende du chant. Le ténor slovène s’est fait acclamer en Lensky dans Eugène Onéguine de Tchaïkovski ou encore, en Rodolphe dans La Bohème de Puccini, mais il est surtout devenu une référence incontournable pour ses interprétations de Belmonte, d’Ottavio ou de Tamino, un rôle avec lequel il fera ses adieux au Staatsoper de Vienne en 1981, l’année de son soixante-dixième anniversaire. Après plus de quarante années passées dans la troupe de cette prestigieuse maison, Anton Dermota n’avait rien perdu de son pouvoir de séduction sur le public. Faisant preuve d’une étonnante longévité, il savait encore éblouir et émouvoir avec sa voix chaude et ambrée dont le timbre très particulier était immédiatement reconnaissable. Le ténor s’est également illustré sur toutes les plus grandes scènes internationales, tout en étant l’invité permanent du Festival de Salzbourg pendant une vingtaine d’années. Tout au long de sa carrière, il s’est affirmé à travers un répertoire des plus étendus grâce à l’élégance de son phrasé, son art de la mezza voce et sa maîtrise de la prononciation qui faisait merveille dans le lied. Après avoir commencé par des emplois de ténor lyrique, il s’est tourné en murissant vers des rôles plus dramatiques, comme celui du Palestrina de Pfitzner, un de ses plus grands succès. Ajoutons qu’en plus de toutes ses qualités artistiques, il possédait des qualités humaines qui l’ont parfois conduit à accepter des rôles secondaires pour se plier aux nécessités d’une programmation qui avantageait ses collègues.
Anton Dermota est né le 4 juin 1910, à Kropa, en Slovénie. Il étudie d’abord l’orgue et la composition au conservatoire de Ljubljana, puis, après avoir obtenu une bourse, il poursuit sa formation à Vienne où il se consacre au chant. C’est le chef d’orchestre Bruno Walter qui le remarque en 1934, à Cluj, en Roumanie, où il fait ses débuts. Deux ans plus tard, sa carrière prend son essor au Staatsoper de Vienne comme au Festival de Salzbourg. Il fait ses débuts sur la scène viennoise dans le rôle du Premier homme en armes de La Flûte enchantée de Mozart, mais dès 1937, il aborde des personnages de premier plan, comme Alfredo dans La Traviata de Verdi. Il se consacre avec dévouement et humilité au rayonnement de la troupe, ce qu’illustre parfaitement son évolution au sein de la distribution de Fidelio, l’unique opéra de Beethoven. En 1937, Anton Dermota commence par chanter le Premier Prisonnier, puis il incarne Jaquino et, en 1955, il est Florestan lors de la réouverture du Staatsoper qui avait été détruit lors d’un bombardement en 1945. Mais en 1958, au faîte de sa gloire, il n’hésite pas à revenir à Jaquino et même au Premier Prisonnier, en 1979 !
De 1936 à 1959, Anton Dermota a enchanté le public du Festival de Salzbourg en interprétant Mozart sous la direction de chefs prestigieux comme Hans Knappertsbusch, Wilhelm Furtwängler ou Karl Böhm. De nombreux enregistrements de référence nous permettent aujourd’hui de mesurer toute l’importance de l’héritage artistique laissé par Anton Dermota. On peut mentionner entre autres, chez EMI, une Flûte enchantée avec Herbert von Karajan à la baguette et chez Decca, un Cosi fan tutte avec Karl Böhm. Après ses adieux au Staatsoper en 1981, Anton Dermota se consacre à l’enseignement tout en continuant à se produire en récital où il développe magnifiquement son art du lied. Le ténor s’éteint à Vienne, le 22 juin 1989, en laissant le souvenir d’un artiste au rayonnement musical et humain exceptionnel.
Commentaires