Informations générales
- Nom:Varnay
- Prénom:Astrid
- Date de naissance:25/04/1918
- Date de mort:04/09/2006
- Nationalité:Suède
- Tessiture:Soprano
Biographie
« Il ne faut surtout pas me prendre en exemple » se plaisait à dire la soprano américano-suédoise Astrid Varnay qui fut un des piliers du « Nouveau Bayreuth » de Wieland Wagner, dont elle symbolise le style et l’esprit résolument novateurs. En 1940, à vingt-deux ans, elle auditionne devant le directeur du Metropolitan Opera de New-York qu’elle sidère quand il constate qu’elle maîtrise la quasi-totalité du répertoire wagnérien. L’année suivante, le 6 décembre 1941, elle fait ses débuts sur la prestigieuse scène new-yorkaise en remplaçant au pied levé la grande Lotte Lehmann qui devait chanter Sieglinde dans La Walkyrie. Six jours plus tard, elle récidive en remplaçant Helen Traubel en Brünnhilde. C’est le début d’une carrière prodigieuse inscrite dans la durée avec cinquante-quatre années de présence sur les plus grandes scènes dont celle du Festival de Bayreuth où sa Brünnhilde fera date. Véritable tragédienne, Astrid Varnay subjugue le public grâce au magnétisme d’une voix intense aux aigus percutants : son chant se déploie avec une énergie qui semble inépuisable. Le raffinement de ses interprétations où se perçoit une grande intelligence du texte se double d’une intensité dramatique qui laisse percevoir toutes les déchirures des personnages qu’elle incarne au plus haut niveau.
Astrid Varnay est née le 25 avril 1918 à Stockholm dans une famille de musiciens d’origine hongroise. Son père a fondé une compagnie d’opéra à Oslo et sa mère, Marie Javor, mène une carrière de soprano léger. La famille part très vite s’installer aux Etats-Unis. A dix-huit ans, après de bonnes études générales et huit années de piano, Astrid Varnay commence à étudier le chant avec sa mère et, à partir de 1939, elle travaille intensivement avec un répétiteur du Metropolitan Opera de New-York, Hermann Weigert, qui allait devenir son premier mari. La détermination de la jeune fille est telle qu’elle se présente au directeur du Met en ayant appris les plus grands rôles de soprano du répertoire wagnérien. Sa carrière débute dans l’urgence avec ces remplacements de Sieglinde et Brünnhilde, deux rôles très lourds pour une débutante de vingt-trois ans : Astrid Varnay conservera cette habitude et n’hésitera jamais, fut-ce au détriment de sa voix, quand il s’agira de voler au secours de directeurs d’opéra à la recherche d’une providentielle remplaçante !
Pendant une dizaine d’années la carrière d’Astrid Varnay se concentre aux Etats-Unis. Aux emplois wagnériens viennent s’ajouter plusieurs rôles italiens et de grandes héroïnes straussiennes comme Salomé ou Elektra. La chanteuse donne toute sa mesure dans les personnages les plus sombres et les plus maléfiques comme l’insatiable lady Macbeth de Verdi, la terrifiante Elektra de Strauss, ou la venimeuse Ortrud du Lohengrin de Wagner. En 1942, elle crée le rôle de Telea dans The Island God de Gian Carlo Menotti. En 1948, elle se produit pour la première fois en Europe au Covent Garden de Londres en Brünnhilde et en 1951 elle triomphe dans le Macbeth de Verdi au Mai Musical Florentin. 1951 est surtout l’année de ses débuts au Festival de Bayreuth où Wieland Wagner l’engage sur la recommandation de Kirsten Flagstad (1895-1962). Astrid Varnay sera la première Brünnhilde du « Nouveau Bayreuth » qui veut définitivement tourner la page des années sombres marquées par la proximité avec le régime nazi. Jusqu’en 1967 la soprano américano-suédoise sera une des fidèles du Festival aux côtés de Hans Hotter (1909-2003), de Wolfgang Windgassen (1914-1974) et de Josef Greindl (1912-1993). Astrid Varnay alternera à l’affiche du Festival avec une autre grande soprano dramatique wagnérienne, son amie Martha Mödl (1912-2001). Malheureusement, très peu d’enregistrements subsistent et la discographie de la chanteuse reste assez pauvre car elle ne comporte aucune intégrale de ses opéras de prédilection.
En 1952, Astrid Varnay fait ses débuts au Bayerische Staatsoper de Munich qui devient rapidement son point fixe. On peut l’entendre aussi à l’Opéra de Paris en Isolde, en 1956 ; elle se produira ensuite régulièrement à Paris et dans le reste de la France. A partir des années soixante, après vingt ans de fréquentation assidue du répertoire wagnérien, la voix de la soprano commence à s’assombrir, et elle éprouve des difficultés dans l’aigu. Astrid Varnay va avoir la sagesse d’entamer une seconde carrière en se reconvertissant dans des emplois de mezzo. Elle mettra ainsi tout son talent d’actrice au service de nouveaux personnages comme la sacristine de Jenufa de Janacek. Chez Strauss, elle incarnera la nourrice dans La Femme sans ombre, Herodias dans Salomé ou Clytemnestre dans Elektra. Astrid Varnay fait ses adieux à la scène en 1995 : elle chante la nourrice dans Boris Godounov de Moussorgski. Martha Mödl devait choisir le même rôle pour sa dernière apparition scénique en 2001. Astrid Varnay s’éteint à Munich le 4 septembre 2006.
CD
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