George London

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Informations générales

  • Nom:London
  • Prénom:George
  • Date de naissance:30/05/1920
  • Date de mort:24/03/1985
  • Nationalité:Canada
  • Tessiture:Baryton basse

Biographie

Qui aurait prédit qu’un jeune chanteur d’abord connu pour ses débuts dans l’opérette et la comédie musicale, allait bientôt devenir l’un des plus grands barytons wagnériens du XXème siècle ? De sa première apparition en public, en 1939, dans The vagabond King, une opérette de Rudolf Friml, à ses triomphes au Festival de Bayreuth, se révèle un parcours bien moins surprenant qu’on ne le supposerait, quand on prend la mesure des qualités vocales et scéniques qui étaient celles de George London. Sur le site internet de la fondation que le baryton-basse canadien a créée en 1971 pour promouvoir les jeunes chanteurs, se dessine un portrait très éclairant à travers les formules de la soprano Teresa Stratas : « George London ? C’était (…) une imagination musicale sans limite et un jeu flamboyant. Vous aviez la sensation d’être en présence d’une force vitale inépuisable. Un sentiment de danger régnait en permanence. »  Sa voix puissante aux accents impérieux était aussi saisissante dans les aigus que dans le bas medium. Baryton lyrique, il pouvait chanter Wolfram dans Tannhäuser de Wagner, tout en allant chercher la profondeur ténébreuse indispensable au Boris Godounov de Moussorgski, qu’il est le premier chanteur non russe à avoir incarné au Bolchoï de Moscou. Jouant parfaitement de sa prestance physique, George London excellait dans les personnages hors normes, qu’il s’agisse de dieux ou de démons. Of Gods and Demons est d’ailleurs le titre d’un célèbre album qu’il a enregistré en 1953 ; on peut y retrouver les Méphisto de Berlioz, Gounod et Boito aux côtés du dieu Wotan de Wagner et du Démon de Rubinstein. Malheureusement, alors qu’il était au sommet de son art, George London fut atteint par une paralysie des cordes vocales qui le contraignit à mettre un terme à sa carrière en 1967, alors qu’il n’avait que quarante-sept ans.  


George London ; © DR

George Burnstein, dit George London, est né à Montréal, le 30 mai 1920, dans une famille originaire de Russie. Il étudie le chant à Los Angeles où il s’est installé dès l’âge de 15 ans, puis il part à New-York. Le jeune chanteur entre dans les chœurs du Hollywood Bowl et commence à se produire dans des opérettes et des comédies musicales. En 1946, il est engagé à Dallas pour le Requiem de Verdi, dirigé par Antal Dorati. L’année suivante, il retient l’attention d’un impresario qui lui propose de faire une grande tournée à travers les Etats-Unis, le Canada et le Mexique aux côtés de la soprano Frances Yeend et du ténor Mario Lanza, avec lesquels il formera le « Bel Canto Trio ». Mais c’est en 1949 que sa carrière va prendre une nouvelle dimension quand il décide d’aller tenter sa chance à Vienne. Karl Böhm lui ouvre les portes du Staatsoper où il débute en Amonasro dans Aïda de Verdi. En quelques mois, George London s’impose que ce soit avec Boris Godounov de Moussorgski, ou avec les quatre incarnations du « diable » dans Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach. Il assurera près de cent cinquante représentations au Staatsoper qui deviendra un de ses ports d’attache, avec le Metropolitan Opera de New-York et Bayreuth, deux lieux prestigieux où il fait ses premiers pas la même année, c’est-à-dire, en 1951.

Après avoir participé au Festival d’Edimbourg en 1950, le baryton-basse canadien triomphe l’année suivante en Amfortas dans Parsifal à l’occasion de la réouverture du Festival de Bayreuth où il se produira jusqu’en 1964. Sur la « Colline sacrée », George London mobilisera tous ses dons de chanteur-acteur pour interpréter Wagner au plus haut niveau comme en témoignent de nombreuses captations sur le vif qui viennent s’ajouter à une abondante discographie wagnérienne. Mais le chanteur aborde avec la même intensité d’autres grands rôles chez Verdi et Puccini, comme Scarpia dans Tosca, ou chez Mozart, comme Don Giovanni ou encore Figaro dans Les Noces de Figaro.

Malheureusement, cette carrière exceptionnelle va s’arrêter prématurément. Dès 1962, George London ressent les premiers symptômes qui font craindre une progressive paralysie des cordes vocales. Pourtant, cette année-là, il est encore au sommet de sa gloire quand il s’apprête à chanter sa première Tétralogie complète, à Cologne, dans une mise en scène de Wieland Wagner et il est loin de se douter que sa carrière va prendre fin cinq ans plus tard. Après ses adieux à la scène en 1967, le chanteur occupera différentes fonctions d’administrateur artistique et il dirigera l’Opéra de Washington de 1975 à 1980.  En 1971, il a créé une fondation et un concours pour aider les jeunes chanteurs. Le « Concours George London » a décerné plus de 300 prix depuis sa création et il offre une liste impressionnante de lauréats devenus célèbres parmi lesquels on peut citer : Renée Fleming, Neil Schicoff, Joyce DiDonato, Catherine Malfitano ou Sondra Radvanovsky. Parallèlement, George London est devenu metteur en scène et on lui doit, entre autres, la première Tétralogie donnée à Seattle. En 1977, à la suite d’une crise cardiaque, il se trouve à moitié paralysé et il s’éteint, quelques années plus tard, le 24 mars 1985, à Armonk, dans l’Etat de New-York, laissant le souvenir d’un artiste hors du commun qui impressionnait le public tant par l’ampleur de sa voix que par ses talents d’acteur.

Catherine Duault

Répertoire

Interprété dans

George London (Interprète)

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